80% de taux de participation : Qui dit mieux ?

Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat (J.J. Rousseau in Emile). C’est dans ce contexte que j’ai vu se dérouler les récentes élections au suffrage populaire du président des Etats-Unis d’Amérique Barack Obama et du président iranien réélu Mahmoud Ahmadinejad. Honnêtement  je ne vois aucune différence notoire, surtout si nous n’avions pas oublié les doutes et autres ambiguïtés qui ont accompagné l’élection il y a neuf ans de l’ex-président des Etats-Unis Georges W Bush. Le Christian Science Monitor notait au lendemain du scrutin, que « les manifestations en faveur de Mir Hossein Moussawi ne sont qu’une révolution de velours. Mais les révolutions de velours ne sont pas suffisantes en Iran »… pour retourner les esprits et renverser les situations.

Premières réactions

« Comme le reste du monde, nous sommes impressionnés par le débat vigoureux et par l’enthousiasme que cette élection a générés, en particulier chez les jeunes Iraniens », a déclare Robert Gibbs, le porte-parole du président Barack Obama,  dans un bref communiqué. Pour sa part la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton a exprimé l’espoir que le résultat de l’élection présidentielle en Iran reflète « la véritable volonté et le désir de la population ». Ont-ils pris connaissance de la déclaration du guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei qui décrivait la réélection de M. Ahmadinejad comme « une vraie fête qui peut garantir le progrès du pays, la sécurité nationale et une joie durable. » Certes, l’administration américaine n’est pas disposée à entériner les résultats de la réélection de M. Ahmadinejad dans l’immédiat, murmure-t-on dans les coulisses de la Maison Blanche.

Plus de compréhension et de sagesse

Mais c’est le russe Konstantin Kossatchev président de la Commission des affaires étrangères de la Douma qui va surprendre les medias, en souhaitant que M. Ahmadinejad « fasse preuve pendant son second mandat davantage de compréhension et de sagesse à l’égard de la communauté internationale », en y ajoutant qu’il serait aussi souhaitable « que le président réélu se démarque de la politique unilatérale fondée sur la force militaire et le développement d’un programme nucléaire et que le monde soit prochainement assuré que l’Iran ne compte pas à l’avenir accroître son potentiel nucléaire ».

L’opinion Israélienne

« Au vu de la victoire du régime d’Ahmadinejad, la communauté internationale doit agir sans concession contre le programme nucléaire de l’Iran et l’aide apportée par ce pays à des organisations terroristes impliquées dans des tentatives de déstabilisation dans la région », a affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman dans un communiqué. Son second, Danny Ayalon devait pour sa part affirmer que « la réélection d’Ahmadinejad montre que la menace iranienne est d’autant plus grave ». Un haut responsable ayant requis l’anonymat juge pour sa part, selon la radio publique, que Mahmoud Ahmadinejad « ne peut qu’entraîner son pays vers une confrontation avec le monde occidental », avait déclaré cet officiel, cité par la radio publique. Il me semble que ces dernières déclarations faites par des responsables israéliens restent hautement valables et garderaient tout leur bon sens si nous nous mettons à inverser les positions entre responsables israéliens et leurs homologues iraniens, au lendemain de la victoire de Benyamin Netanyahou… !

Le monde nouveau de Chavez

Le président Hugo Chavez dit-on a été le premier chef d’état à appeler au téléphone son homologue iranien pour le féliciter de sa réélection M. Chavez a souligné, lors de cet entretien, que cette victoire confirmait « l’engagement du peuple iranien pour la construction d’un monde nouveau », selon un communiqué officiel, estimant que cette victoire est « grande et importante pour les peuples qui luttent pour un monde meilleur ».

La consternation des Arabes

Quant aux gouvernements Arabes, c’est la consternation, et sans savoir si la victoire de Mir Hossein Mousaoui pouvait les rassurer ou leur faire plaisir. Il me semble que c’est « la démocratie à l’iranienne » qui les inquiètent vivement, assurément plus que la force militaire de l’Iran et de son potentiel nucléaire et encore plus que les dernières prises de positions d’un certain Benyamin Netanyahou. Or depuis son instauration en 1979 la république islamique d’Iran a eu recours à une trentaine de scrutins populaires pour élire tous leurs dirigeants, peut-être parce qu’ils pensent, selon Theodore Parker (1850), que la démocratie c’est le gouvernement de tous, pour tous, par tous… alors que les chefs d’états arabes pensent, selon la Comtesse de Blessington (1839), que le despotisme soumet une nation à un seul tyran, la démocratie à plusieurs.  (19.6.2009)

Frédéric Mitterrand d’écrivain à ministre

« Progresser dans la vie en essayant d’avoir des rapports corrects, des rapports humains assez riches. Je suis assez émotif parce que je suis sensible et sentimental. J’aime l’humain  » (Frédéric Mitterrand).

Rencontre insolite mais enrichissante

J’ai côtoyé l’humain Frédéric Mitterrand à Paris en 1984 pendant la création et le lancement du Festival annuel du Cinéma arabe par notre ami le grand journaliste libanais à RMC Gassane AbdelKhaleq. Il s’agit d’un homme cultivé, intelligent, aimable, d’une grande sensibilité et avide de pénétrer toutes les civilisations et cultures du monde (arabe, africaine, asiatique). C’est un admirateur fou d’Oum Koulsoum, de Fayrouz, des frères Rahbani, de Mohamad Abdel-Wahab, de Farid el-Attrache, de Mounir Bachir  et du Cinéma arabe.

La mauvaise vie

Mais le public français comme les proches de Frédéric Mitterrand, ont  dû attendre la publication en 2005 de son livre intitulé La mauvaise vie, pour saisir la vraie personnalité de cet homme trempé dans la culture universelle. « Ce n’est pas un livre triste, c’est un livre sombre. J’avais surtout envie de recoller les morceaux de mon existence pour en aborder la dernière partie en bon ordre…  Ce n’est pas la mort qui fait peur, c’est le néant  » confiait-il à un journaliste.

Le parcours du combattant

Né en 1947 à Paris XVI, fils de Robert Mitterrand, Ingénieur et d’Edith Cahier, parents divorcés, et neveu de François Mitterrand Avocat, Homme politique, refondateur du Parti Socialiste, Président de la République Française (1981-1995) et du général Jacques Mitterrand. Il est aussi le père d’un enfant unique : Mathieu. Licencié d´histoire et de géographie, diplômé de l´Institut d´études politiques de Paris, professeur d´économie, d´histoire et de géographie (1967-1971), gérant de sociétés, producteur et animateur d´émissions de radio et de télévision, écrivain talentueux, scénariste, réalisateur de plusieurs longs et courts métrages (depuis 1981), directeur général délégué chargé des programmes de TV5 (2003-05), président de la Commission du soutien financier sélectif à la production d’œuvres cinématographiques de longue durée au Centre national de la cinématographie (2001-03), et directeur de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis Italie, depuis 2008). Maintes fois décoré par la France et la Tunisie, il a reçu entre autres, le prix Jean-Louis Bori, le 7 d´or du meilleur animateur de débats (1989), le 7 d´or de la meilleure émission de variétés, le Trophée de l’Association des journalistes de la presse hebdomadaire de télévision La Lucarne (1990), le prix des Maisons de la presse pour les Aigles foudroyés (1997), le prix Oscar Wilde pour Un jour dans le siècle (2000), le prix Roland Dorgelès (2003).

 Le ministre de la Culture

On ne plaisante pas avec l’information politique quand France 2 la télévision de service public annonce mardi soir au journal de 20 heures que Madame Carla Bruni-Sarkozy est à l’origine de la nomination de Frédéric Mitterrand comme ministre de la Culture et de la Communication. Mickaël Darmon, journaliste politique à France 2, affirme : « les conseils et l’analyse » de Carla Bruni-Sarkozy ont guidé le chef de l’État dans son choix. Or de Madame De gaule à Madame Chirac, en passant par Madame Pompidou et Madame Mitterrand, les épouses des présidents de la Vème République ont souvent influencé le choix de leurs époux dans la formation de tous les  gouvernements.

 Un Homme compétent

« Frédéric Mitterrand est une personnalité que j’apprécie », commente Martine Aubry la première secrétaire du PS avant d’ajouter : « Il n’est pas socialiste. Je n’ai donc pas à réagir. » Benoit Hamon le porte- parole du PS, a déclaré: « Le seul patron c’est le président de la République. Peu importe les trompettes, celui qui souffle c’est Sarkozy. C’est un Mitterrand de droite dans un gouvernement de droite, je lui souhaite bonne chance ». Pour le comédien Jacques Weber, « Frédéric Mitterrand a toujours été de droite ». Néanmoins il se réjouit de l’arrivée au ministère de la Culture de l’ex-directeur de la Villa Médicis, un « homme compétent ». Vive la Démocratie, vive l’Intelligence, vive la Culture, vive la Communication, et toutes mes félicitations pour le nouveau ministre de la Culture, à la fois française et francophone.  (26.6.2009)

Nouveau gouvernement : des chiffres et des lettres

Mieux vaut un morceau de pain avec la paix qu’une maison pleine de viande avec la discorde. (Livre des Proverbes IVème s. avant J.Ch.) Le courage fait les vainqueurs; la concorde, les invincibles. (C. Delavigne 1822). Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les suivre (Montesquieu). Contenter le peuple et ne pas désespérer les grands, voila la maxime de ceux qui savent gouverner (Machiavel). J’offre de bon cœur cette bonne parole à tous qui se démènent actuellement pour aider notre jeune premier ministre Sa’dedine Rafiq Al-Hariri chargé de former le nouveau gouvernent attendu par le monde entier, sachant qu’au Liban les lettres comptent plus que les chiffres.

Quelle ressemblance ?

Ceux qui possèdent encore une bonne mémoire ont dû remarquer la forte ressemblance entre le père Hariri à ses débuts il ya seize ans et aujourd’hui son fils Saad. Notre jeune député de Beyrouth et premier leader de la nouvelle majorité parlementaire, chargé de former et   présider le nouveau conseil des ministres reprend enfin à son compte presque tout le lexique politique de son feu père. Quand à la posture physique, c’est bien le fils bien-aimé du feu Rafiq Al-Hariri. Or il faut avouer franchement que le jeune Saad ne ressemblait pas beaucoup à son père durant ces quatre années passées, sûrement à cause de  toutes les contraintes et contrariétés auxquelles il était soumis.

La concorde rêvée

Une fois de plus la bonne entente syro-saoudienne est là pour affiner les rapports entre les factions rivales, établir une nouvelle donne politique et rassurer presque tout le monde. Jouira-t-il de cette marge de manœuvre qui va lui permettre de bâtir son propre édifice et marquer son temps… sachant que le panorama politique libanais a beaucoup changé ? Or le Gl. Michel Sleimane ne possède aucun point commun avec l’avocat Elias Hraoui, Sleimane Frangiyé a progressé profusément, le Gl. Michel Aoun est aujourd’hui un grand monsieur, un leader national incontesté.

Joumblatt le meneur

Le leader socialo-druze Walid Joumblatt est, une fois de plus, la vedette incontestable de tous les temps. Son discours et ses douze députés s’accordent pour lui redonner le rôle qui lui revient habituellement. La franchise de Walid bey rejoint le franc-parler du député maronite de Zgharta Sleimane bey Frangiyé, pour entraîner toute la classe libanaise dans le girond traditionnel et sauver la face des autres leaders politiques partis à la recherche d’une sortie de secours.

Composer avec les alliés

Il me semble que les alliés du cheikh Saad, n’ont plus de secrets à protéger, puisque le leader du Courant du Futur a eu tout le temps nécessaire pour les sonder durant ces dernières années. D’ailleurs la plupart lui doit sincèrement, avouons-le, leur récente victoire aux dernières  élections législatives. Va-t-il pouvoir calmer leur audace, réduire leurs craintes et amoindrir leurs prétentions ?

La main tendue

Je suis sûr que le président de la république Michel Sleimane et le président du parlement Nabih Berri, sont disposés à adopter  politiquement leur jeune partenaire et à l’aider pour assumer au mieux son rôle de président du conseil des ministres, sans oublier l’appui que comptent lui accorder éventuellement Sayyed Hassan, Walid bey, Michel Aoun et Sleimane bey ? Qui dit mieux !

L’attente des Libanais

Comme il y a seize ans, les Libanais attendent aujourd’hui presque tout de la nomination du jeune président du conseil des ministres Saad Al-Hariri. Tout simplement parce qu’ils pensent que leur Liban a été replacé, pendant ces quatre dernières années, sur la case départ,  quand son feu père a présidé pour la première fois le conseil des ministre, autrement dit quand tout était à refaire… surtout pour ce qui est de la paix civile et sa sœur jumelle l’entente politique nationale. (Albalad du 3/7/2009)

Oui je suis optimiste..!

L’optimisme vient de Dieu, le pessimisme est né dans le cerveau de l’homme (proverbe soufi). Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose (Albert Samain, 1859-1900). L’optimiste est aussi celui qui croit que le mariage est moins onéreux que les fiançailles. Etre optimiste c’est continuer à espérer et à persévérer.

La médaille et son revers.

La médaille c’est Saad Rafiq Hariri, le jeune homme bien éduqué, bien instruit, chargé de former un gouvernement d’entente nationale, dans un pays piégé par ses propres leaders politiques qui prétendent lutter pour sa liberté, sa souveraineté et son indépendance, depuis au moins 1920. Va-t-il réussir dans sa mission et marquer son temps, ou bien va-t-il céder aux pressions des faux prétendants et autres quémandeurs qui l’entourent ?

Cheikh Saad est appelé tôt ou tard à trancher avec les pratiques du passé à la fois proche et lointain. Or, aujourd’hui le Liban a effectivement retrouvé sa liberté, il a reconquis sa souveraineté et jouit d’une certaine indépendance, après trente cinq ans de lutte interne. Ce sont des acquis qui demandent à être confortés à un moment où l’Etat d’Israël sort toutes ses griffes et joue ses dernières cartes dans un monde qui bouge et transgresse.

Un gouvernement efficace

Il est temps pour les libanais de tracer leur propre chemin et de bâtir leur propre édifice, après toutes ces décennies de souffrances et de sacrifices. Pour cela je propose la formation d’un gouvernement restreint de dix huit ministres représentant toutes les factions politiques du pays. Ce nouveau gouvernement est appelé à adopter  un plan de redressement économique globale pour une durée minimum de deux ans, comprenant d’une part la réalisation d’un bon nombre de reformes indispensables et d’autre part la renégociation de la dette publique et l’établissement d’un nouveau plan de remboursement projeté sur le long terme.

…Et une Assemblée constituante

Entre temps, c’est-à-dire pendant au moins ces deux années, le parlement est emmené à se transformer en Assemblée Constituante pour réviser sereinement et objectivement, un par un, tous les actes et les points qui ont constitué des sujets de discorde et de mésentente entre les libanais depuis 1926 et jusqu’aux accords de Taef, en passant par le fameux Pacte national de 1943, et supprimer de tous les éléments qui suscitent la suspicion ou l’incertitude.

Le rôle des medias

Pour pouvoir mener à terme ce formidable projet les medias national, régional et international, sont appelés à soutenir ouvertement et inlassablement, le gouvernement et le parlement dans leurs missions respectives. Autrement dit, ils doivent se métamorphoser, sortir des sentiers battus et partir à la recherche d’une objectivité tant bafouée durant toutes ces dernières décennies. Les gens de la presse, en particulier ceux de l’audio-visuel, doivent retrouver leur véritable mission qui consiste à innover, en défendant les objectifs du nouveau consensus national tant attendu et souhaité par les libanais de tout bord. C’est peut être l’occasion à ne pas manquer pour changer de langue et de langage, remettre en cause tous les préjugés lancés à tort et à travers, et œuvrer pour une réconciliation à la fois, populaire et nationale que les libanais désirent du fond de leur âme. Nourrir les hommes sans les aimer, c’est les traiter comme du bétail vil; les aimer sans les respecter, c’est les considérer comme des animaux favoris (Mencius IVème s. av. J.-C.)  (10.7.2009)

Le long chemin de la réconciliation

Les nations qui veulent des protecteurs trouveront des maîtres. (Ficher Ames, Oraison à Boston le 8 fév.1800) On peut regarder un homme d’après sa nation, mais on ne peut pas juger une nation d’après un homme. (Stanislas Leszczynski 1763)

 Les lumières de Jérusalem

Pendant des siècles les juifs ont chanté « l’an prochain à Jérusalem ». Cela n’était pas imaginable. « La génération racontera Tes œuvres à la génération qui vient » (Psaume 79,13). Le juif peut-il continuer de dire encore aujourd’hui « l’an prochain à Jérusalem »? L’an prochain à Jérusalem unifiée ou bien dans Jérusalem reconstruite en totalité…!

Une chose est à peu près certaine: nous ne sommes qu’à l’aube des lumières de la Jérusalem céleste. Car cette capitale universelle de la sainteté reste plus que jamais impénétrable, bouleversante et chargé d’émotions contradictoires.

Autrefois, il y avait douze portes d’accès à Jérusalem et une treizième pour ceux qui ignoraient à quelle tribu ils appartenaient.

Des juifs ont vécu là, discrètement et dignement avec leurs cousins sémites arabes (chrétiens et musulmans). Quarante deux ans après l’entrée des troupes de Tsahal dans la Vieille Ville, le visiteur étranger trouve des difficultés à distinguer, la jeunesse juive de la jeunesse arabe.

C’est une symbiose socioculturelle qui s’est forgée curieusement au cours de ces soixante dix années de guerre interminable bâtie sur la suspicion et la peur de l’autre. Le sionisme a perdu aujourd’hui son alphabet, après avoir reproduit son propre ghetto de Varsovie, creusé son authentique pogrom russe et indigné les juifs de New York.

Le Liban éternel

Durant deux siècles les habitants du Mont Liban ont rêvé et œuvré farouchement pour échapper à l’emprise Ottomane et créer leur propre entité politique. Ils ont obtenu gain de cause au lendemain de la Grande Guerre, avec en prime l’annexion de régions qui vont constituer ensemble l’Etat du Grand Liban. Et la République est née effectivement avec l’adoption par le parlement de la Constitution de 1926. Presque vingt ans après, le Liban accède à l’indépendance et devient membre fondateur de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue des Etats Arabes. C’était trop beau pour être vrai. Car les libanais n’ont pas su quoi qu’on dise, préserver tous ces précieux acquis. Ils ont troqué leur indépendance et leur souveraineté, et ont consumé leur liberté tel un fumeur forcené de narguilé.

Obama: sauveur et protecteur ?

Le président américain Barak Obama est vu en tant que sauveur et protecteur, selon les deux parties opposées : les Israéliens et les Palestiniens. Il doit concilier l’inconciliable, puiser chez les uns pour donner aux autres. En équilibriste il doit troquer le droit « divin » de retour des juifs en Palestine « terre promise » et le droit « humain » de retour des palestiniens dans leur Palestine spoliée et occupée. De même, il doit trancher entre « l’établissement définitif » des palestiniens installés provisoirement au Liban, et le retour espéré des libanais fraîchement  immigrés qui ont enfin admis avec Bonchamps le chef de guerre vendéen, que la guerre civile ne donne pas de gloire. Quand aux syriens, ils doivent aussi  semble-t-il, loger définitivement environ cinq cent milles refugiés palestiniens s’ils tiennent à récupérer les hauteurs de leur Golan partiellement libéré. Les enchères vont-elles basculer pour atterrir en Jordanie, au moment où Ariel Sharon devait bientôt sortir de son coma qui a longtemps duré ? Faut-il rappeler au président Obama ce qu’a dit le président Woodrow Wilson le 2 avril 1917, dans son message au Congrès, le droit est plus précieux que la paix… ?  A qui le tour maintenant, après l’assassinat du roi Fayçal d’Arabie Saoudite, du président égyptien Anouar Sadate, du premier ministre israélien Isaac Rabin, du président palestinien Arafat, du premier ministre libanais Rafiq Hariri et du président iraquien Saddam Hussein…?   (17.7.2009)

Cette Europe proche lointaine !

L’Amérique n’est pas l’Occident, elle est l’Extrême-Occident (Bayard Taylor, in Home and Abroad 1859). Les Etats-Unis d’Amérique n’a été que tardivement le quatrième parrain d’Israël, après la Grande Bretagne, la France et l’ex URSS qui ont adopté ouvertement à sa naissance le projet sioniste, ont soutenu par tous les moyens la création de l’Etat d’Israël, et ont assuré depuis 1948 son hégémonie sur ce Proche-Orient divisé et hésitant. C’est grâce à l’action soutenue du puissant lobby juif newyorkais que les Etats-Unis d’Amérique se trouvent pleinement engagés dans le conflit israélo-arabe depuis 1967, obligeant les belligérants à contracter des traités de paix sans lendemain, et avec la complicité malicieuse des dirigeants européens qui assistent au spectacle bouche bée, surtout depuis le départ précipité du Gl. Charles de Gaule en 1968.

Des concessions sans contreparties

Mme Hillary Clinton la secrétaire d’état américaine déclarait devant le Council of Foreign relations à Washington que les pays arabes doivent soutenir verbalement et effectivement l’Autorité palestinienne, améliorer leurs relations avec Israël, préparer leur opinion publique à la paix et à accepter Israël dans la région. Mais pourquoi les arabes doivent-ils faire toujours des concessions, rien que des concessions, sans rien obtenir en contreparties ; et cela, depuis la signature des accords Weizmann-Fayçal il y a bientôt cent ans et jusqu’à nos jours ? Nous n’avons pas traité les juifs injustement, ils ont été injustes envers eux-mêmes (le Coran, XVI, 119)

Sarcasme et raillerie

Par ailleurs, le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Libermann a annoncé la semaine dernière, qu’il comptait déposer une plainte  devant le Conseil de sécurité des Nations Unies contre le Liban pour violation de la résolution 1701 après l’explosion qui a retenti dans un entrepôt de munitions et d’armes situé dans les environs de Kherbet-Selm au sud du fleuve Litani. Le gouvernement israélien en profite une fois de plus pour accuser l’Iran et la Syrie de continuer à fournir les armes au Hezbollah, considérant cela comme une violation des résolutions de l’ONU en particulier la 1701. De plus, l’armée israélienne a annoncé dernièrement, avoir retiré de la circulation une brochure distribuée à ses soldats, liant explicitement le Vatican au Hezbollah… ! Israël sera un sujet de sarcasme et de raillerie parmi les peuples (1er Livre des Rois IX, 7-Vème s. av. J.-C.)

Maudire ou Agir ?

La Nouvelle génération arabe et israélienne doit-elle se contenter de  maudire les temps passés, mais toujours présents, ou bien doit-elle agir pour sortir de ce marasme qui a trop duré, et construire un avenir meilleur ? Mais comment s’y prendre pour pouvoir se débarrasser d’un projet colonialiste expansionniste par excellence sans cesse nourri durant tout un siècle, par des petites et grandes guerres ? Pourquoi cherche-t-on à résoudre la « question juive « d’origine européenne au détriment d’un peuple palestinien et engendrer gratuitement la création d’une « question palestinienne « ? Ne doit-on pas traiter le mal dans son berceau ? Le quartet actuellement au pouvoir en Israël,  Perez, Netanyahou, Barak et Libermann, représentent clairement les quatre courants ethno- politiques dominants depuis la création de cet état en 1948 et jusqu’à nos jours. Certes Perez le patriarche profite bien de sa retraite, Netanyahou recherche une quelconque revanche, Barak ne désespère pas, et Libermann peut compter, semble-t-il, sur les patrons de son pays natal la nouvelle Russie.

Or, Les temps ont évolué et les gens ont bien changé dans une Europe unifiée certes, mais toujours hantée par les souvenirs de l’Holocauste. Autrement dit, personne n’ose plus aujourd’hui répéter ou reprendre à haute voix, sans être immédiatement châtiée : un juif n’est d’aucun pays que de celui où il gagne de l’argent (Voltaire, Lettres au Cardinal Dubois 18 mais 1722), le paysan gagne l’argent, le seigneur le dépense, et c’est finalement, le juif qui le prend (dicton populaire polonais). Tout simplement parce que presque tous les Européens sont devenus « juifs ».  (24.7.2009)

Conciliation, transaction ou arrangement ?

Des conciliations par ci, des arrangements par là, dans un monde qui a souffert pendant longtemps de faux et de vrais conflits, prédisant l’avènement d’une accalmie globale, pour ne pas dire l’établissement d’un nouvel ordre mondial. Il faut sauver les peuples malgré eux, disait un de ces jours Napoléon Ier.

Le président Barak Obama veut concilier les riches et les pauvres américains, et œuvre pour réconcilier les américains avec le reste du monde. De plus il parait soucieux de vouloir concilier les arabes avec les Israéliens, les arabes entre eux, les musulmans avec leur Coran, et  les juifs avec la Bible.

Rayer l’esprit de vengeance

L’Ancien Testament nous ordonne: tu ne te vengeras point. Saint Paul nous dit dans son Epître aux Romains: Ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laisser agir la vengeance de Dieu. L’Islam nous conseille: Si vous vous vengez, que la vengeance ne dépasse point l’offense (XVI, 127). Qui médite de se venger entretient ses blessures (Fr. Bacon 1597). Pour pouvoir se venger, il faut savoir souffrir (Voltaire in Mérope 1743). Autrement dit, il faut commencer par soigner nos blessures et cesser de souffrir, et surtout démolir tous ces murs de séparation fondés sur l’ignorance, la suspicion et la haine, si nous voulons véritablement édifier cette paix juste et globale dont rêvent les peuples de ce Proche-Orient divisé et meurtri depuis cent ans.  

Les retrouvailles

Les dernières élections législatives libanaises sont passées et le commun des mortels connaît les conditions douteuses qui ont inspiré leur déroulement et leur dénouement. Doit-on rappeler que Tout vainqueur insolent à sa perte travaille (La Fontaine in Les deux Coqs 1678). La classe politique libanaise se métamorphose jetant au dépotoir leur hache de guerre, leurs douloureux souvenirs et leurs querelles fratricides. Sait-elle que Les amitiés renouées demandent plus de soins que celles qui n’ont jamais été rompues… ? (La Rochefoucauld 1665). Les uns reconnaissent avec les chinois que l’eau ne reste pas sur les montagnes, ni la vengeance sur les cœurs. D’autres admettent que la porte la mieux fermée, sinon la plus sûre, est celle que l’on peut laisser ouverte. Et les plus avisés affirment avec les irlandais : Mieux vaut un lion féroce devant soi qu’un traître derrière.

Cessons de fuir…

Le célèbre artiste français fuit son pays à la recherche d’un paradis fiscal. L’ingénieur américain s’expatrie pour toucher à l’étranger le triple de son salaire ordinaire et échapper aux impôts. L’armateur britannique file à l’anglaise pour défendre la grandeur de l’Empire. Le travailleur asiatique part pendant quelques années à la recherche de la petite fortune et rentre aussitôt au bercail. Le juif européen immigre vers la Palestine sa « terre promise » sans jamais rompre avec son pays d’origine. Seuls les libanais, les palestiniens, et autres syriens et égyptiens, sans oublier les arabes nord-africains, abandonnent tout et quittent dans l’intention de ne plus revenir dans leur pays natal. Ils ont choisi presque volontairement l’exil, tout simplement pour avoir la paix, loin de toutes ces fausses querelles et autres disputes entre les chefs de tribus appelés communément communautés religieuses.

 Et construisons l’avenir

Les Libanais savent vraisemblablement que parmi ces centaines de milliers d’immigrés et autres expatriés, une infime minorité a réussi son pari alors que la plupart ont succombé à la misère et à la honte. Il faut cesser de vanter excessivement les mérites de l’immigration qui n’a fait que briser la famille libanaise, qui a vidé nos montagnes de leurs habitants cultivateurs, qui a privé le pays de sa main-d’œuvre qualifiée, et a empêché la fondation, pour ne pas dire la création d’une véritable identité nationale libanaise depuis 1920 et jusqu’à nos jours. A l’étranger, il y a trop ou trop peu. Ce n’est que dans notre pays que nous trouvons la juste mesure (Goethe1749-1832). Le pain dans sa patrie vaut encore mieux que les biscuits en pays étrangers (Voltaire 1778). On appartient à sa patrie comme on appartient à sa mère, écrit l’américain E. Hale in The man without a Country, en 1863. (2.8.2009)

Comprendre Walid Joumblatt…

On attribue à Virgile, selon ses commentateurs la phrase suivante : On se lasse de tout sauf de comprendre. Mais Anatole France nous conseille dans la Révolte des Anges (1914) : Mieux vaut comprendre peu que de comprendre mal. Par contre Spinoza (1677) affirme : Comprendre est le commencement d’approuver. Il ne faut pas chercher à comprendre Walid Joumblatt, comme on le fait habituellement avec les autres hommes politiques libanais ; il faut tout simplement le comprendre et l’accepter tel quel. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre (Cervantès, Don Quichotte 1605).

Le leader druze

Ce prince de la politique libanaise avec toutes ses contradictions, héritier fidèle d’une lignée d’initiateurs et autres aventuriers, est un faiseur d’événements pour les uns, déroutant pour les autres. Il prouve pour la énième fois qu’il est le leader qui conduit et anime, en quelque sorte, la vie politique libanaise comme l’a été son père le martyr Kamal Joumblatt. Nous promettons selon nos espérances et nous donnons selon nos craintes (La Rochefoucauld 1665) C’est son leadership druze qui prédomine et l’emporte sur tout le reste. C’est le saint des saints pour cet ancien élève des Jésuites. Islamisme ou humanisme, arabisme ou arabité, féodalité, socialisme ou social démocratie, francophonie ou francophilie, russophone sans déplaire aux  américains, le tout n’est qu’un jeu de quilles. Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique (St. Augustin). Toute sa vie, Walid Joumblatt avait des comptes à régler, sinon des brèches à ouvrir, tenant compte des circonstances dominantes, surtout quand il faut faire pencher la balance. Il ne vous demande pas de le suivre dans sa campagne. Il vous demande seulement de faire l’effort nécessaire pour le comprendre.

Réaliste et pragmatique

Je pense que Walid bey est un admirateur discret du style François Mitterrand, l’ancien président de la République Française. Réaliste et  pragmatique, c’est un praticien, au quotidien, de la vie politique au Liban. Il n’aime pas les faibles, ces futurs perdants. Il préfère côtoyer  les braves et serrer la main aux plus forts. C’est le propre de l’homme de se tromper ; seul l’insensé persiste dans son erreur (Cicéron env. 60 av. J.C.). C’est un grand rêveur, mais pas assez méditatif comme son père. Car la succession des événements et surtout leurs cruautés ont dû sûrement l’empêcher d’avoir le temps de flâner.

Le survivant

Walid Joumblatt et la montagne Libanaise sont de vrais complices, comme la salive et la langue. Qui a façonné qui ? C’est une longue  histoire, tel un chapelet interminable. Les Joumblatt sont comme tous ces montagnards libanais, syriens et palestiniens qui cherchent depuis cent ans, à survivre contre vent et marias, sinon déguerpir, partir pour vivre aux quatre coins du monde, comme tous ces centaines de milliers qui ont fui toutes ces petites et grandes guerres. Il me semble que la dernière mise en garde adressée par Walid bey à ses coéquipiers du Groupement du 14 mars, doit porter ses fruits dans les jours qui suivront. Pourra-t-il un jour avec son franc-parler, expliquer à ses concitoyens,  pourquoi les responsables politiques libanais doivent-ils consulter au moins cinq gouvernements régionaux et cinq autres mondiaux, toutes les fois où ils sont appelés à élire un nouveau président de la république ou bien former un nouveau gouvernement national… ! (7.8.2009)

Le gouvernement : un jeu de quilles …!

Les menaces israéliennes quotidiennes devraient nous pousser à resserrer les rangs et à accélérer le processus de formation du gouvernement d’union nationale (le président de la République Michel Sleimane). Autrement dit : Il est trop tard de délibérer quand l’ennemi est aux portes (Virgile in Enéide). Dans l’attente de voir un courageux politicien libanais, tel Walid Joumblatt, nous expliquer pourquoi les libanais doivent-ils consulter au moins cinq gouvernements régionaux et cinq autres lointains, pour parvenir à former un nouveau gouvernement national au Liban, il me semble que la formation de ce gouvernement, très attendu par les libanais, ressemble plutôt à un jeu de quilles.

Tirage au sort

Pour faire plaisir à la majorité des libanais, j’ai trouvé une sortie de secours pour décamper et sortir de l’impasse: soumettre cent vingt députés, sur les cent vingt huit élus dernièrement, à un tirage au sort pour la formation d’un gouvernement de trente ministres. Et pour satisfaire tout le monde, il faut répéter cette opération tous les ans, jusqu’à l’expiration du mandat de l’actuelle assemblée. Ainsi, les cent vingt députés auront leur chance de devenir ministre pendant au moins une année, sachant que les huit autres exclus constituent déjà avec le président de l’Assemblée Me Nabih Berri, le bureau qui va gérer les affaires du parlement, jouissant du temps nécessaire pour légiférer et étudier les projets de lois envoyés par le gouvernement. Ils seront aidés sûrement par les experts et autres spécialistes qui font légion au Liban. De cette façon les députés-ministres auront au moins pendant un an, la possibilité et l’occasion de défendre de près les intérêts de ceux qui les ont élus et assurer en grande partie leur réélection. Ainsi le vote de confiance serait inutile et le discours d’investiture plutôt banal. Une fois de plus, c’est une solution à la libanaise.

Un Remake

C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser (Rivarol 1753-1801). Le mutisme des uns incite à la suspicion et  à la crainte, face à la montée des souffrances de tous les libanais. Il me semble que les meneurs et autres décideurs font tout pour dégouter les libanais de la politique et les pousser à baisser les bras définitivement ou fuir cet imbroglio. Tout indique que nous assistons à un remake. D’une part, et vu l’expansion de ses engagements en Asie, l’Administration américaine semble céder apparemment ou partiellement sur la scène politique libanaise, laissant à la France et à la Syrie, le loisir et le plaisir de jouer le premier rôle. Or, la France ne possède pas les moyens ni la volonté de décider à la place des libanais, et la Syrie s’interdit apparemment depuis 2005 d’intervenir ouvertement, comme par le passé pour imposer une quelconque solution. La France et la Syrie sont peut-être bonnes conseillères, mais cela ne suffit pas pour sortir de l’impasse. En même temps, Benyamin Netanyahu le premier ministre d’Israël lance tout haut, ses menaces contre le Liban, et désavoue farouchement la participation de leaders du Hezbollah au nouveau gouvernement. La situation géopolitique en Iran est alarmante, et incite à plus de crainte et de suspicion. Le conflit israélo-palestinien est à nouveau dans l’impasse, car les américains paraissent reculés comme d’habitude devant les exigences démesurées de l’actuel gouvernement israélien.

Walid Joumblatt

Walid Joumblatt réussira-t-il à secouer le prunier de la classe politique libanaise face à un gouvernement qui se contente de vanter le million de touristes ayant franchi nos frontières durant le seul mois de juillet sachant qu’une vraie paix civile est capable de faire doubler ce chiffres ? Je pense que Walid bey doit passer son temps libre à écouter souvent la célèbre chanson d’Edith Piaf : non rien de rien, non je ne regrette rien, ni le mal qu’on m’a fait, ni le bien. Tout ça m’est bien égal…   (14.8.2009)

Est-il raisonnable d’avoir toujours raison ?

Entre l’indignation des uns et l’indifférence des autres, les libanais sont dégoûtés de l’attitude de la plupart des hommes politiques au pouvoir. Mais si l’indignation n’est pas un état d’esprit politique, selon Bismarck, l’indifférence est le plus grand mépris, d’après le dicton populaire français. Or la plupart de nos politiciens mènent leur vie sans se soucier de ce que pensent d’eux, en particulier leurs propres électeurs… peut-être parce qu’ils croient avoir possédé leurs âmes quand ces derniers ont monnayé leurs voix le 7 juin dernier.

Etre dupe ou fripon

Le Cardinal Mazarin disait un jour : croyez tout le monde honnête, et vivez avec tous comme avec des fripons. Et les Libanais cohabitent selon ce dicton, depuis quatre décennies. Or Il semble que les peines légères parlent haut, alors que les grandes douleurs se taisent. Privés pratiquement d’eau, d’électricité et maints autres services publics depuis le début de la réhabilitation du pouvoir central politico-économique en 1990, les Libanais ont accumulé les déceptions et ne se font plus d’illusions, parce qu’ils ont enfin compris avec Molière  qu’on est aisément dupé par ce qu’on aime, sinon être dupe ou fripon, selon Regnard. De plus, nos politiciens à la fois chevronnés et novices ne savent jamais prendre des vacances ou bien faire une pause. Ils sont braves et généreux pour dépenser un milliard de dollars en vue de posséder une majorité parlementaire, glorifiant abusivement les mérites de la démocratie à la libanaise, et appelant sans cesse tout haut et tout fort, les libanais à regagner l’Etat, alors qu’ils s’avèrent être les plus grands fauteurs de troubles et les plus mauvais contribuables du monde.

Lentement mais sûrement

Jamais les arabes, et tout particulièrement les libanais, ne se sont accordés autant avec les italiens pour dire : qui va lentement va sûrement, et qui va sûrement va loin. Comme la plupart des libanais, je voudrais bien suivre à la lettre ce fameux dicton populaire, à la seule condition de ne plus entendre et lire toutes ses déclarations houleuses et contradictoires, surtout celles sortant de la bouche des membres d’une prétendue majorité gouvernementale. Or en dressant un état des lieux, on doit supposer qu’il n’y a plus rien à becter, sauf si quelques uns sont largement payés pour maintenir le pays dans le vide, dans l’attente de voire surgir une quelconque « solution finale ».

Modestie, Médisance et diffamation

Le plaisir et la gloire ne s’accordent jamais, lit-on dans les Sentences de Publilius Syrus  au 1er s. av. J.C. Thomas Gray nous dit que les sentiers de la gloire conduisent au tombeau. Et c’est Saadi le philosophe iranien du XIIIe s. qui écrit dans son Bustan : Qui diffame autrui révèle ses propres tares. Autrement dit, celui qui médit auprès de toi médira de toi. Mais qui, parmi les libanais, n’a pas compris que les attaques verbales contre les ministres de l’intérieur Me Ziyad Baroud et des PTT l’ingénieur Gibrane Basil, sont pour le moins qu’on puisse dire, médisantes et diffamatoires ! Si je suis un sot on me tolère; si j’ai raison on m’injure (Goethe in Maximes et Réflexions)

Personnellement je continue à patienter et à espérer voir émerger dans les meilleurs délais possibles une quelconque coalition entre les mouvements de nos leaders Hariri, Aoun, Nasrallah et Joumblatt… sous la houlette du Président Michel Sleimane, si nos politiciens tiennent sincèrement à sauver le Liban et à construire un avenir paisible et salutaire pour tous les libanais, qui le méritent vivement après toutes ces décennies de souffrances et de résistances. Enfin, je salue l’avènement du mois de Ramadane qui, je l’espère, va accorder à tout le monde, le temps nécessaire à la réflexion et à la méditation : on pardonne aisément un tort que l’on partage (J. de Jouy dans livret de Guillaume Tell-1829). Autrement dit, est-il raisonnable d’avoir toujours raison… ? (21.8.2009)