Entre le G20 de Londres et le G20 de Doha

Les peuples du monde entier ont les yeux fixés depuis des mois sur les déplacements et déclarations des principaux acteurs du club mondial appelé habituellement le G8 avant de porter le nouveau label G20. Et cela depuis que la grande Crise a montré toutes ses griffes. La presse écrite et électronique recueille depuis des mois les analyses des  spécialistes et les chaines de radio et télévision diffusent  les points de vue d’une opinion publique frustrée.

Au café du commerce

Ci-joints une liste de déclarations et autres annonces de premières pages qui dénoncent, accusent, condamnent et menacent les dirigeants de ce monde, et expliquent tout le désarroi des classes moyennes et la lassitude des pauvres de la planète: le G20 au secours du capitalisme. La France en quête d’influence. Un rôle de leader pour l’Allemagne. Sauvez la City. Une place pour le Brésil. La Chine en position de force. Mais Il faut convaincre la Chine. Une aide pour la transformation des économies africaines. Une aide à la relance économique aux Etats-Unis. Une nouvelle alliance Europe-USA. Des prix agricoles plus justes. Les plus pauvres devraient faire valoir leur point de vue. Il faut des mesures antiprotectionnistes. Ouvrir à tous l’accès au capital. Un capitalisme plus équitable. Des règles plus claires entre les banques et leurs clients. Imposer la transparence aux marchés financiers Dans ces réunions, chacun défend son bout de gras. Obama doit faire comme les autres, et défendre d’abord les intérêts américains. Les gouvernements qui creusent aujourd’hui la dette publique pour combattre la crise, enferment les Etats du monde dans un avenir incertain. Rééquilibrer la croissance de l’économie mondiale. Renforcer le rôle des banques centrales. Les vingt riches doivent écouter les 172 pauvres.

Le couple franco-allemand

La crainte d’un affrontement entre les américains partisans de la relance économique et le couple franco-allemand adepte de la régulation est écartée, car M. Sarkozy et Mme Merkel se sont entretenu par visioconférence avec M. Obama… Ouf ! Car tous les deux lui ont expliqué qu’ils avaient accompli des efforts de relance budgétaire importants, compte tenu du poids de «l’Etat providence» en Europe, qui accroît mécaniquement les dépenses sociales en cas de récession, et M. Obama l’a reconnu. Ainsi le consensus sur la nécessité de surveiller et contrôler les acteurs financiers qui se sont développés en marge du système – fonds spéculatifs, paradis fiscaux, marchés des produits dérivés – est maintenant établi. Certaines décisions ont même été prises avant le G20 de Londres.

Entre da Silva et Sarkozy

De son coté le président du Brésil ne cesse pas de dire à qui voudrait l’entendre que le monde est face à une véritable crise de civilisation.. Beaucoup de spécialistes invoquent à tort ou à raison le rôle du dollar  sur les deux plans géostratégique et monétaire. D’autres parleront de rendre les relations américano- européennes plus pragmatiques. «Je ne m’associerai pas à un sommet mondial qui déciderait de ne rien décide», a affirmé M. Sarkozy, mardi 24 mars.

Il est temps d’agir

Les Etats ont injecté jusqu’ici des centaines de milliards d’argent public dans des banques et des industries en péril, et ont creusé des déficits dans leurs budgets à coups de plans de relance et de nationalisations inachevées. Ne pourrait-on pas maintenant espérer voir l’émergence d’un nouveau modèle économique apte à remplacer celui qui est parti à la dérive pour ne pas dire qui a fait faillite ? Ce serait sans doute mettre la barre un peu haute par rapport à l’ordre du jour officiel… C’est pourtant une urgence absolue vue l’ampleur de la crise et les attentes de toutes les populations de la planète Terre.

Le G20 de Doha

A Doha ils étaient aussi une vingtaine à participer au vingt et unième sommet arabe pour débattre des divergences politiques, de la réconciliation entre les frères ennemis, du sort des régimes mis en place depuis plusieurs décennies, de l’unité des peuples et autres tribus arabes, d’un plan de paix avec l’ennemi israélien en implorant le parrainage des Etats-Unis, de l’intégrité du Soudan dont le président est menacé d’enlèvement en plein vol, et…de la reconstruction de Gazza meurtrie. Il semble qu’il a fait beau temps au Qatar ce dernier weekend et les Qataris dit-on, sont très hospitaliers et bons conciliateurs.  (3.4.2009)

703 candidats… libres et démocrates !

Je voudrais croire, en ma qualité de citoyen libanais, que ces sept cents trois candidats aux prochaines élections législatives sont des personnes libres et démocrates, qu’ils ont un bon cœur et une bonne  volonté pour réussir et servir leur pays. 703 candidats pour 128 sièges, c’est-à-dire 5,5 candidats pour chaque banquette. Il semble que c’est un chiffre jamais atteint au Liban et qui va peut-être figurer dans le livre des records, avec en tête la circonscription de Minyé-Danniyé au nord de Tripoli, où quarante candidats postulent pour trois sièges.

Le président de la république

A la grande surprise des libanais le président de la république Michel Souleimane a inauguré le Centre de supervision et de surveillance des élections, entouré de ses paires MM. Nabih Berri président de la Chambre des députés et Fouad Señora président du Conseil des ministres et a saisi l’occasion pour s’adresser en direct aux libanais. Apres avoir salué tous les efforts déployés par le ministre de l’intérieur, il a exhorté tous les libanais à participer au scrutin du 7 juin prochain, en les mettant en garde contre tout excès. Il a vanté les mérites de la société civile, libre et démocrate et la détermination de tous à mener les élections en une journée, déplorant  le renvoi de la proportionnelle à plus tard. Il a appelé les gagnants et les perdants à accepter les résultats du scrutin. Et il n’a pas raté cette occasion pour lancer une mise en garde et inciter les électeurs à refuser, dénoncer et combattre «l’argent électoral».

Le suffrage populaire 

Le suffrage populaire est un des principes fondamentaux de la démocratie où la population d’une ville ou d’un pays est appelée à voter en toute liberté pour désigner ses représentants au conseil municipal, cantonal, régional et national. Le taux de participation ne dépasse pas communément les deux tiers de la population. Et pour être déclaré vainqueur le postulant doit obtenir la confiance de plus de la moitié des votants, ce qui vaut le tiers du nombre des personnes ayant droit au vote. Autrement dit le candidat vainqueur a obtenu la confiance et la sympathie d’un premier tiers, le discrédit d’un deuxième tiers et l’indifférence ou l’absence pour maintes raisons du tiers restant. Ainsi un démocrate authentique une fois élu  doit comprendre qu’il doit être au service de toute la population et non de ceux qui ont voté en sa faveur.

Le phénomène libanais

Présenter sa candidature dans un scrutin populaire est généralement un acte sérieux et responsable dans une société dite développée, ou le candidat est épaulé par un parti politique ou soutenu par un groupe de pression professionnel ou sectoriel. Au Liban la moitié des prétendants  se porte candidats selon un principe: et pourquoi pas moi ? Une autre catégorie de candidats ont senti le besoin de grossir leur image de marque auprès de leurs collègues. D’autres luttent pour ressusciter ou perpétuer la mémoire d’un proche jadis élu moukhtar ou député sous le mandat français ou bien le mandat syrien. Il ya aussi les vétérans de la triste guerre civile qui ne savent pas quoi faire et ou aller depuis vingt ans passés.

Le citoyen-électeur

Mais le plus dur des constats est le suivant: au lendemain de la journée électorale et jusqu’au prochain scrutin, la majorité des libanais vont tenir à l’égard des candidats perdants presque le même respect et compliments réservés souvent aux candidats gagnants. Autrement dit, le perdant est ainsi considéré comme un gagnant probable au prochain scrutin surtout s’il parvient à entretenir son image de marque de bienfaiteur en offrant un générateur électrique par ci ou parrainer un petit club par là, sans oublier de présenter ses sincères condoléances à l’autre bout de la ville. Mieux encore: il faut surtout qu’il continue à entretenir les meilleures relations avec la presse locale et nationale, pour faire passer ses nouvelles et publier  toutes ses photos prises pendant les réceptions données par les ambassadeurs et ambassadrices de tout pays.

L’imbroglio

Enfin je pose la dernière question : qui doit-on plaindre, le citoyen-électeur ou bien le citoyen-candidat ? Personnellement je plains les deux parties, car elles souffrent chacune à sa façon de cet imbroglio qui règne sur la vie publique libanaise et empêche l’avènement d’un quelconque changement salutaire. (10.4.2009)

Oh! Bama… Ya Mama…!

Il paraît intègre, honnête, souriant voire même charmeur. Mais Il a l’air aussi convaincant et déterminé à faire avancer les choses. Il utilise le verbe à bon escient joignant la poésie à la stratégie. C’est un homme de bonne volonté, dit-on, un interlocuteur attentif et respectueux. Il sait surtout qu’il va passer ses quatre années à la Maison Blanche à restaurer l’image de marque des Etats-Unis, dénaturée par son prédécesseur, et à raccommoder tous ces fils et ficelles qui ont fait la grandeur de son pays depuis cent ans passés.

Trop beau pour être vrai 

Mais il est trop beau pour être vrai, disent les sceptiques. Il a réconcilié la France avec le NATO brisant à jamais toute résistance gaullienne. Il a rassuré la Pologne, soutenu la Turquie contre la France et l’Allemagne opposées à son admission dans l’Union Européenne, et a invité presque tous les pays de l’Europe de l‘Est à rejoindre le NATO. Il a épaté le monde  arabo-musulman dans son discours à Istamboul où il a révélé implicitement qu’il compte autant sur la Turquie kémalo-islamique que sur l’Europe chrétienne. A Strasbourg Barack Obama a salué le peuple de la liberté, égalité, fraternité et à Prague, le peuple de la Sametova Revoluce, la révolution de velours. Il a même lancé une mise en garde ferme et claire à l’encontre du nouveau gouvernement israélien.

La reprise économique

Après une très mauvaise année 2009 la reprise mondiale devrait intervenir dans le courant de 2010, a déclaré récemment, Jean-Claude Trichet le président de la Banque centrale européenne en ajoutant qu’il faut que tout soit mis en œuvre très rapidement pour restaurer la confiance comme point de départ et élément fondamental pour toute reprise souhaitée. Et le président Obama le sait très bien, et bien avant son arrivée à la Maison Blanche. Les plans de relance seront-ils suffisants, environ un mille milliards de dollars pour les besoins du marché national américain et cinq milles milliards de dollars votés par le G20 à Londres ? Or les finances vont se heurter à des limites si les grands de ce monde ne parviennent pas à rétablir cette confiance populaire indispensable à la cohésion sociale et à la reprise de la consommation des ménages. La Chine et le Brésil vont-ils vouloir ou pouvoir apporter leur soutien au dollar… et pour combien de temps ?

Le Grand Moyen-Orient 

Au Moyen-Orient les Etats-Unis s’interrogent plus que jamais sur les conséquences de leur soutien inconditionnel à Israël depuis 1967. Or le bilan est pour le moins décevant car cette alliance a bloqué toute possibilité d’action volontaire et coopérative avec les Etats arabes alliés fidèles des Etats-Unis, et l’anti-américanisme atteint partout dans le monde arabo-musulman des sommets sans précédent, en particulier depuis l’échec cuisant en Irak et la débâcle militaire israélienne au Liban et à Gazza. Ainsi M. Obama s’est adressé à la Turquie Kémalo-islamique pour renouer avec son gouvernement les meilleures relations et lui confier plusieurs missions délicates: superviser des négociations de paix entre Israël et la Syrie, animer une triangulaire syro-irako-iranienne, et servir de plateforme à un dialogue avec le monde arabo-musulman. Ceci  explique peut-être l’éclat et la fermeté dans l’attitude du président turque M Erdogane à l’égard du président israélien Shimon Perez à Davos.

Redéfinir les priorités

Le Traite de non-prolifération est peut-être, dans les faits, beaucoup plus dépassé qu’on ne l’avoue généralement. Or malgré toutes leurs bonnes intentions, les grands de ce monde ont du mal à s’entendre sur des instruments dissuasifs dans une région où trois grands pays, en l’occurrence l’Inde, le Pakistan et Israël, possèdent depuis des décennies leur arsenal nucléaire. Le nucléaire est devenu depuis longtemps un sujet  d’affrontement politique interminable avant même d’être un enjeu militaire et industriel. Mais que peut-on faire pour résorber la crise économique dans des pays comme les Etats-Unis, la Russie, le Grande Bretagne, la France et même la Suisse, où l’industrie militaire représente 10 à 20 % de leur PNB ?

Good Luck Mr. president !

En attendant la prochaine tournée asiatique du président Obama, Richard Holbrooke l’envoyé américain pour l’Afghanistan et le Pakistan, qui s’est rendu cette semaine à Kaboul, Islamabad et New Delhi, a vite mesuré les difficultés de sa mission, surtout après avoir tenté de promouvoir une approche régionale de la lutte contre le terrorisme islamiste en insistant sur le péril commun qu’il fait courir à la région. Il s’est heurté à un scepticisme général, car cette menace commune ne rime pas avec des intérêts nationaux divergents voire antagonistes, surtout entre l’Inde et le Pakistan.  (17.4.2009)

Le racisme: pieux mensonges et fuites en avant

Je pense que le racisme, ce fléau qui ronge les rapports humains et affecte les relations entre les nations depuis l’apparition de l’homme « cet animal pensant », mérite qu’on lui consacre des conférences et toutes sortes de rencontres permanentes… et non une conférence tous les huit ans. Or une fois de plus nous assistons à la tenue d’une rencontre internationale supposée réunir tous ceux qui souffrent du racisme pour discuter avec ceux qui le pratiquent ou le tolèrent, sous toutes ses formes: l’esclavage, l’apartheid, l’antisémitisme, le fanatisme, la discrimination, le chauvinisme, la xénophobie.

 Bernard Kouchner

«Mais la chaise vide c’est facile. On s’en va et on crie sur les autres» a indiqué le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner. Le chef de la diplomatie française qui tenait apparemment à sauver la conférence, a déploré l’absence des Etats-Unis et de plusieurs autres nations européennes qui ne voulaient pas « offrir » par leur présence, une légitimité aux attaques contre l’Etat hébreu. Il en a même profité pour souligner qu’il existait un paradoxe de la part de Washington à vouloir renouer le dialogue avec Téhéran et à ne pas avoir participé aux travaux de Durban II.

Human Rights Watch

Juliette de Rivero de l’organisation humanitaire Human Rights Watch, estime que « la meilleure réponse à apporter aux propos incendiaires d’Ahmadinejad est de rester à Genève et de réfuter ces paroles », et appelle tous les gouvernements à se mettre d’accord sur un mandat fort pour que l’Onu s’attaque sérieusement au problème du racisme. « Cela démontre de manière claire qu’il reste un long chemin à parcourir », a estimé la ministre de la Justice du Lesotho.

Le ministre palestinien

Pour sa part le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al Maliki, a  stigmatisé  l’occupation israélienne pour ses violations des droits de l’Homme et son effroyable incarnation du racisme et de la discrimination raciale. « Les souffrances du peuple palestinien qui doit faire face à la pire forme de racisme politique par une puissance occupante doivent cesser » a-t-il rappelé, qualifiant le mur établi par Israël le long de la Cisjordanie « de mur de la ségrégation ». A-t-il était entendu ? Je ne pense pas. Or il faut s’appeler Ahmadinejad pour exemple, et être élu démocratiquement président d’un grand pays libre, indépendant et riche, ayant une forte population et une grande armée.

Ghetto et pogrom

Avez-vous remarqué que les deux parties opposées – Israël et ses amis, les palestiniens et leurs amis – utilisent les même clichés en qualifiant l’autre d’être dans la pratique un état nazi ou bien reprendre les enseignements de la doctrine nazi… ? Cela signifie clairement qu’à l’origine il n’y avait pas dans l’histoire ancienne et moderne de pages noires pouvant entacher les relations humaines entre les musulmans, les chrétiens et les juifs dans ce grand Orient avant la colonisation systématique de la Palestine par des juifs sionistes fuyant l’Europe  antisémite. Or le Juif n’a souffert et enduré durant au moins dix siècles passés, que dans l’Europe chrétienne, romaine à l’ouest et moscovite à l’est. Ainsi le mouvement sioniste est né dans le giron de l’antisémitisme exclusivement européen qui persiste, alimente les esprits et ravive la mémoire des survivants de l’holocauste. Aussi il faut que les sionistes du monde entier et leurs amis cessent de voir la tête d’Adolphe Hitler sur le visage de toutes les personnes qui osent critiquer la politique d’Israël. Adolphe Hitler n’était-il pas l’héritier d’une société qui a opprimé pendant des siècles ses propres enfants juifs, asservi les peuples africains et tyrannisé ceux du continent américain ?

Libérer les consciences

Il faut oser prendre le taureau par les cornes. Il faut que les sociétés européennes apparemment laïques et démocratiques puissent, grâce à une authentique intelligentsia, porter au pouvoir une nouvelle classe de dirigeants éclairés et déterminés à faire changer le cours de l’histoire, et pour le bien-être de l’humanité toute entière. On ne peut pas résoudre un problème et laisser tomber ou négliger les autres. Car tous les problèmes dont souffre l’humanité, constituent une chaine bien soudée. Il faut délocaliser  les religions, les libérer en quelque sorte de la mainmise des religieux et leur permettre ainsi de retrouver leur universalité. Il faut libérer l’accès à l’information et aux archives de l’Histoire. Autrement dit, il faut libérer les consciences. Liberté, égalité, fraternité, justice, démocratie et paix civil, ne riment pas du tout avec la faim, la pauvreté, la maladie, l’analphabétisme, l’oppression et le vol des richesses d’autrui. Enfin Il faut pour cela des dirigeants honnêtes et volontaires pour reconnaître entre autre que la «question juive» est une création purement européenne…tout comme le conflit israélo-palestinien. Le monde en a marre de vos pieux mensonges. Le monde réclame une réconciliation générale, franche et transparente. (24.4.2009)

Ponce Pilate et le peuple palestinien

Depuis deux mille ans le gouverneur romain de la Palestine, Ponce Pilate est considéré comme un personnage qui a marqué l’histoire de la Chrétienté et de ce fait l’histoire de l’humanité. Sous prétexte de ne pas mécontenter les dignitaires de la communauté juive riche, active et bien organisée en Palestine, il s’est délayé les mains du sort d’un hors-la-loi présumé coupable, nommé Jésus de Nazareth.

Les Ponces Pilates contemporains

Les présumés ponces pilates des temps modernes risquent d’être nombreux: les britanniques, les français, les russes, les allemands et les américains, et cela depuis la signature de la promesse Balfour et des accords Sykes-Picot, en passant par tous les traités scellés entre les grands de ce monde, depuis la fin de la première guerre mondiale jusqu’à nos jours. Ils étaient plus sionistes que les fondateurs du sionisme, et comme Ponce Pilate, ils se sont lavées les mains du  sort et du sang de tout un peuple… les palestiniens.

A la recherche d’une solution

Apres trente d’ignorance absolue et trente ans de mépris total, la communauté internationale cherche en vain depuis 1974 une solution non pas pour sauver le peuple palestinien mais pour sauvegarder les acquis d’un état israélien fondé sur des pieux mensonges, et préserver sa place et son rôle sur l’échiquier international. Ainsi les Etats-Unis d’Amérique promoteurs du monde libre et héritiers légitimes de l’empire colonial européen, s’efforcent à assumer leur rôle de gendarme international, en prônant une « pax americana ». Malgré tous les « camp David, Oslo, Madrid, Genève, Annapolis et  autres Charme cheikhs » le palestinien n’a ramassé que les débris de toutes ces guerres qui visent tout simplement à l’exterminer.

Obama mène le jeu

En recevant le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison Blanche la semaine passé, le président américain Barack Obama a réclamé des gestes de bonne volonté de toutes les parties impliquées dans le conflit, y compris les Israéliens. Il a remarqué que les perspectives de paix « continuent d’exister », regrettant le scepticisme qui règne dans la région du proche orient depuis des années. Il a aussi affirmé sa volonté de voir le règlement du conflit israélo-palestinien passer par la création d’un Etat palestinien, tout en sachant que le nouveau gouvernement israélien repousse formellement une telle option… ! Le président américain a lancé des invitations au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et au président égyptien Hosni Moubarak. Il souhaite voir  » des gestes de bonne volonté chez toutes les parties », ajoutant qu’il n’a pas « l’intention de dire plus précisément ce que ces gestes pourraient être, mais je pense que toutes les parties concernées dans la région savent probablement assez bien quelles mesures pourrait-on prendre pour instaurer la confiance ».

La responsabilité historique

Il faut se rendre à la source du problème, en Europe là où « la question juive » conserve toujours et malgré tous les mensonges et autres camouflets, toutes ses racines, avant d’être transplantée au Proche-Orient en terre de Palestine, au lendemain de la première guerre mondiale. M. Obama sait-il que six cents mille fuyards juifs européens de l’ouest ont émigré en Palestine entre 1908 et 1948 avant la création de l’état Israélien, suivis après cette date de quelque trois cents mille venus des pays arabes et environ un million de juifs de l’Europe de l’est en particulier russes..? Sait-il aussi que deux millions de juifs européens ont fuit leurs pays d’origine durant la même période pour s’installer aux Etats-Unis et un peu partout en Amérique latine..? Mais la Palestine n’est pas le continent américain et les palestiniens ne sont les peaux rouges d’un monde arabe qui a su, malgré tout, préservé sa dignité et son intégrité contre toutes sortes d’ignorance et de mépris qui ont caractérisé la politique de colonisation et d’occupation des puissances européennes. Depuis les accords Weizman-Fayçal 1er et jusqu’à l’annonce de la fameuse « proposition de paix » arabe de Beyrouth, les peuples arabes ont fait des concessions inégales et ont manifesté une réelle générosité voire même une sympathie à l’égard des juifs fuyant l’Europe antisémite.

Il faut oser

D’abord il faut cesser de traiter de racistes et d’antisémites, à tort ou à raison, tous ceux qui osent critiquer la politique ségrégationniste de l’état Israélien. Israël est un état comme les autres et les israéliens ne sont pas des intouchables, et le label « peuple élu et supérieur » jadis adopté par le nazisme, a déjà valu à l’Europe une guerre mondiale, une guerre meurtrière qui a tué des dizaines de millions de citoyens européens, américains, africains et asiatiques. Il semble que l’échec cuisant du projet colonial sioniste cent ans après son lancement  et soixante ans après la proclamation de l’état d’Israël, emmènent les chefs israéliens à se réfugier dans une judaïté naguère aléatoire.

Obama a dit :

“Je suis d’accord sur le fait qu’on ne peut pas discuter éternellement et qu’à un moment donné, il faudra prendre des mesures, pour que les gens voient du changement sur le terrain. Je suis un fervent partisan d’une solution à deux Etats. Je l’ai dit publiquement et je le redirai en privé”  (1.5.2009)

Benoît XVI sur le chemin de Jean Paul II

Benoît XVI évêque de Rome, Pape de l’Eglise Catholique et chef  de l’état du Vatican effectue un voyage en Terre Sainte (Jordanie-Israël-Territoires palestiniens occupés) qu’il accomplira du 8 au 15 mai. C’est sa première visite dans cette région du monde depuis sa succession, il ya quatre ans, « au saint pape » Jean Paul II.

Pèlerin de paix

« J’y vais en tant que pèlerin de paix…. Pendant plus de soixante ans, cette région, terre de la naissance, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur, lieu sacré pour les trois grandes religions monothéistes du monde, a été marqué par la violence et l’injustice. Ce qui a provoqué une atmosphère de défiance, d’incertitude et de peur, souvent d’un voisin à l’égard d’un autre voisin et d’un frère à l’égard d’un autre frère », en ajoutant: « Par ma visite, je tiens à confirmer et à encourager les chrétiens qui vivent là-bas et qui doivent affronter quotidiennement de nombreuses difficultés ».

Comme Successeur de l’apôtre Pierre, a-t-il dit, « je leur dirai ma proximité et le soutien de tout le corps de l’Eglise. Je me ferai, en outre, pèlerin de paix au nom du Dieu unique, Père de tous. Je témoignerai de l’engagement de l’Eglise catholique en faveur de ceux qui s’efforcent de pratiquer le dialogue et la réconciliation en vue d’atteindre une paix stable et durable dans la justice et dans le respect réciproque. Ce voyage, enfin, ne pourra pas ne pas avoir une importance notable sur le plan œcuménique et interreligieux. Jérusalem, est, de ce point de vue, la ville-symbole par excellence: le Christ y est mort pour réunir tous les fils de Dieu dispersés ».

Le peuple palestinien

S’adressant à ses hôtes dimanche dernier, le Pape a demandé à nouveau de prier pour « les peuples touchés dans cette région. Je vous demande, de façon particulière, de vous souvenir du peuple palestinien qui a enduré de grandes épreuves et souffrances. Que Dieu les bénisse ainsi que tous ceux qui vivent en terre Sainte et qu’il leur accorde les dons de l’unité et de la paix… Alors que je me prépare pour cet important voyage, je vous demande de façon toute particulière de vous unir à mes prières pour le peuple de Terre Sainte et de sa région afin qu’ils reçoivent les dons de la réconciliation, de l’espérance et de la paix ».

Israël et le Vatican

La Commission permanente Israël-le Vatican s’est réunie le 30 avril dernier au siège du Ministère israélien des affaires étrangères. Selon le communiqué diffusé par la Salle-de-Presse du Saint-Siège, il s’agissait d’avancer sur la négociation de l’article 10,2 de l’Accord fondamental du 30 décembre 1993. Cette réunion plénière a permis d’avancer de manière significative à la veille de la visite papale.

Missionnaires des temps modernes

Il a fallu attendre les conclusions du Vatican II pour que « l’Eglise examine plus attentivement ses relations avec les religions non chrétiennes. Dans sa tâche de promouvoir l’unité et la charité parmi  les hommes et entre les peuples, elle considère d’abord ce que les hommes ont en commun et qui les pousse à vivre ensemble leur destinée… puisque tous les peuples forment, en effet, une seule communauté et ont une seule origine « .

Au moment ou le pape Benoit XVI s’apprête à effectuer son premier pèlerinage en Terre Sainte, on ne peut pas ne pas penser à son prédécesseur Jean Paul II « le saint pape » qui s’est rendu en pèlerinage jubilaire de 1997 à  2001 au Liban, en Syrie et en Egypte, exhortant les laïcs catholiques de cet Orient proche-lointain « à être les premiers protagonistes d’un dialogue interreligieux concret avec les croyants des grandes religions monothéistes, partager le travail, habiter les mêmes quartiers, vivre une solidarité simple et sincère, autant d’aspects de la vie commune qui ne peuvent que renforcer la connaissance mutuelle, l’amitié, la compréhension réciproque et le respect de la liberté de conscience et de religion ». Il a invité » tous les habitants du Liban et du Moyen-Orient à vivre en frères. »

Dans la continuité 

Le successeur de Pierre est également l’hériter de Paul le pèlerin. « Le pape voyage pour annoncer l’Évangile, pour confirmer ses frères dans la foi, pour consolider l’Église, pour rencontrer l’homme », explique-t-il un jour à une Curie romaine pas toujours convaincue au début par toutes ces absences. En voyageant autant, il désenclave le Vatican, exhorte l’Eglise catholique à restituer sa mission universelle  et oblige les bureaux de la Curie romaine à penser « ailleurs » qu’à Rome. Dieu seul sait, si Benoît XVI aura le temps et la vigueur de Jean Paul II qui a pu effectuer cent trois voyages à l’étranger, et visiter cent trente et un pays.

L’EGLISE CATHOLIQUE EN JORDANIE, ISRAEL ET TERRITOIRES PALESTINIENS.

Dans la perspective du voyage apostolique de Benoît XVI (8 – 15 mai), voici les statistiques relatives à l’Eglise catholique en Jordanie, en Israël et dans les territoires palestiniens, selon le Bureau central des statistiques de l’Eglise au 31 décembre 2007 :

– La Jordanie compte 5.720.000 habitants dont 109.000 catholiques (1,91%) regroupés en 3 circonscriptions ecclésiastiques et 64 paroisses. L’Eglise dispose de 4 évêques, 103 prêtres, 258 religieux, et 7 séminaristes. Le réseau scolaire catholique compte 30.595 élèves, tandis que les structures sociales comprennent 2 hôpitaux, 1 centre de soins, 1 centre familial et 3 centres de réhabilitation sociale.

– En Israël et dans les territoires palestiniens vivent 7.180.000 personnes, dont 130.000 catholiques (1,81% de la population), regroupés en 9 circonscriptions ecclésiastiques, 78 paroisses et 3 centres pastoraux. L’Eglise catholique dispose de 11 évêques, 406 prêtres, 1.171 religieux, 1 missionnaire laïque, 110 séminaristes et 14 petits séminaristes. Les 192 structures éducatives, de la maternelle à l’université accueillent 43.876 élèves et étudiants. Le réseau d’assistance sociale compte 11 hôpitaux, 10 centres de soins, 9 maisons de retraite, 11 orphelinats ou garderies, 4 centres de réhabilitation sociale et 2 autres institutions.  (8.5.2009)

Le Golgotha de Benoît XVI

Benoît XVI, évêque de Rome, chef de l’Église Catholique, chef de l’État du Vatican, s’est rendu en pèlerinage en Terre Sainte du 8 au 15 mai. Pour pouvoir réaliser ses vœux, il devait atterrir en Jordanie où il a été reçu affectueusement par le roi Abdallah II descendant du Prophète. Il s’est rendu ensuite en Israël où l’accueil souriant des chefs politiques n’a pas pu masquer le malaise des chefs religieux. Il devait naturellement rencontrer les chefs politiques et religieux palestiniens qui lui ont exprimé tout haut leur jubilation, leur espérance et leur attente.

Justice et Paix

Benoît XVI, évêque de Rome et chef de l’Église Catholique était sûrement heureux de retrouver ses fidèles pour leur dire toute sa sympathie. Il était certainement ravi de rencontrer ses paires pour se frayer avec eux le chemin d’un dialogue sincère, destiné à construire un monde juste et paisible pour les futures générations. Mais en sa qualité de Chef du Vatican, il devait aussi s’entretenir avec les chefs politiques jordaniens, israéliens et palestiniens pour les exhorter à œuvrer sérieusement en vue d’une paix juste et globale. Sur les rives du Jourdain Benoît XVI est le premier pape à visiter la mosquée du Dôme du Rocher, troisième haut lieu saint de l’Islam où il a été bien accueilli par le mufti de Jérusalem, Mohamad Hussein, lequel a saisi ce moment exceptionnel afin de lui demander de jouer un rôle actif pour mettre fin à l’agression israélienne contre notre peuple, notre terre et nos lieux saints. Les milliers de fidèles venus prier avec lui sur les rives du Jourdain, lui ont visiblement procuré cette grande joie dont il avait besoin avant de poursuivre son calvaire.

Sur les pas du Christ-Roi

La sécurité israélienne a imposé un véritable couvre-feu dans la vieille ville de Jérusalem au moment où le pape se rendait en voiture blindée au mur des Lamentations, avant de rencontrer, à la grande synagogue de Jérusalem, les deux grands rabbins d’Israël, le sépharade Shlomo Amar et l’ashkénaze Yona Metzger. Or les enfants d’Israël attendaient Benoît XVI au tournant, en forçant l’ancien soldat allemand, Joseph Ratzinger, à dénigrer son passé de jeune séminariste « enrôlé contre sa volonté dans une unité de l’armée allemande  » durant la Deuxième Guerre mondiale.

Un voyage à haut risque ?

Cet intellectuel au verbe doux arrive dans un moment difficile, dans une région difficile, pour rencontrer des gens exigeants et sensibles. Élu à 78 ans, il savait qu’il ne disposerait pas des mêmes atouts que Jean-Paul II, le polonais anti-communiste, dont il avait été le serviteur assidu durant son pontificat. Quoiqu’on dise, Benoît XVI assumera la continuité d’un prédécesseur infatigable qui a fait plusieurs fois le tour du monde et qui s’est efforcé à réconcilier l’Église Catholique avec le monde entier : les juifs, les Églises d’Orient, les Musulmans…!

Il faut savoir que ce n’est pas facile d’être d’origine allemande, né en 1930, et chef d’une Église Catholique qui a essayé « par tous les moyens », durant des siècles passés, de convaincre les juifs européens à rejoindre la Nouvelle Alliance et à admettre que Jésus de Nazareth est bien le Christ sauveur né de la Sainte Vierge Marie. Dans cet Orient où s’entremêlent les religions, les civilisations, les peuples et les cultures, les zones de partage sont subtiles. À tous ceux qui vivent ici, quelle que soient leur confession ou leur culture, Benoît XVI est venu apporter un message d’amour et de paix, autrement dit, réduire la distance qui sépare l’amour de la haine en prêchant le pardon.

Au croisement des chemins

Les premiers pas d’Abraham sur le chemin de la foi et ceux que nous faisons pour aller ou revenir de la synagogue, de l’église, de la mosquée ou du temple, battent le sentier de notre unique histoire humaine, et, au fur et à mesure, ouvrent la route vers la Jérusalem éternelle (cf. Ap. 21, 23). Ici, les chemins des trois grandes religions monothéistes du monde se rencontrent, nous rappelant ce qu’elles ont en commun. Chacune croit en un Dieu unique, créateur et régissant toute chose. Chacune reconnaît en Abraham un ancêtre, un homme de foi auquel Dieu accorda une bénédiction spéciale. Reste à savoir s’il existe un rapport direct ou indirect entre le long séjour de Benoît XVI dans ce Proche-Orient tumultueux et la visite prévue au Caire, le 4 juin prochain, du président américain Barack Obama? Certes, Benoît XVI ne commande pas des troupes qu’interviendraient dans un conflit armé. Néanmoins, sa grande force morale empêchera une judaïsation inadmissible de Jérusalem, la ville maintes fois sainte, universelle et éternelle.  (22.5.2009)

Entre ceux qui attendent et espèrent …et ceux qui luttent et gagnent

Puisque le ridicule ne tue pas, et au moment où les libanais sont pris au piège de leur campagne électorale, et pendant que les palestiniens cherchent midi à quatorze heure, et quand les chefs d’états arabes sacrifient tout pour sauver leurs pouvoirs… le monde grogne, bouge et change.

L’ombre d’un juge allemand

Un hebdomadaire allemand, supposé sérieux, et sous couvert d’une prétendue liberté de presse, lance une bombe à fragmentations en vue de provoquer un regain de violence au pays des Cèdres. Heureusement, les Libanais qui sont bien rodés, depuis 1975 à toutes sortes de rumeurs, ont affiché un véritable dédain, surtout quand le leader Walid Joumboulatt est monté au créneau pour calmer quelques esprits encore échauffés et querelleurs.

Une fourberie de plus

Sur nos frontières du sud les citoyens-soldats d’Israël se paient la tronche du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique, comme ils l’ont toujours fait avec tous ses illustres prédécesseurs durant les cinquante années passées. Et leur chef de guerre Benyamin Netanyahou vient de soumettre au président américain une alléchante proposition qui consiste à lâcher 26 colonies sauvages comprenant quelques centaines de colons israéliens, contre un durcissement dans l’attitude des Etats-Unis dans leur dialogue avec les Iraniens. Pourtant l’administration américaine lâche de la laisse dans le golfe arabo-persique, pour traquer les Talibans en Afghanistan et au Pakistan avec le soutien logistique des Iraniens.

Le Camp de la Paix

Les dirigeants des Emirats Arabes Unis ont reçu avec faste le président français Nicolas Sarkozy qui, sur les pas de son prédécesseur Jacques Chirac,  s’est rendu sur les rives ouest de ce golfe arabo-persique pour inaugurer le » Camp de la Paix » une base militaire permanente qui va consentir à la France le droit et le devoir  de participer à la stabilité d’une région agitée par le spectre nucléaire iranien. Selon le président Nicolas Sarkozy, ce projet « illustre les responsabilités que la France, puissance globale, entend assumer aux cotés de ses partenaires privilégiés dans une région névralgique pour le monde entier. »

Mais qui a sauvé Béchir le soudanais ?

Il semble que le monde entier a vite oublié celui qui, le mois dernier, devait se soumettre irrévocablement à un mandat d’arrêt international. Allons-nous oublier que l’ancien président de notre république libanaise libre et indépendante, a subi durant trois ans le déshonneur de tout un peuple, annonçant  sur le passage la chute et la déchéance de toute la classe politique libanaise régnante depuis deux siècles ? Le mois de Mars que vous avez tant humilié, pleure depuis quatre ans et réclame aujourd’hui sa liberté et sa joie d’annoncer tous les ans la résurrection.

Le syndrome Coréen

Après cinquante ans de souffrances et de sacrifices, la Corée du nord est en train de venger le peuple que les grandes puissances ont coupé en deux parties, et justifié son occupation. La Corée est un pays relativement petit qui s’est mis à jouer dans la cour des grands, et elle a gagné son pari. Comme d’habitude, le Japon craintif s’est joint aux puissances occidentales pour sonner le glas. Et comme d’habitude, la Chine s’est montrée complaisante et la Russie a affiché sa placidité. Quand aux Iraniens, satisfaits mais sceptiques, ils regardent le spectacle avec des yeux grands ouverts.

L’initiative de paix des Etats arabes

Entre ceux qui attendent et baignent dans la paresse ou l’indifférence, et ceux qui bougent et luttent pour leur liberté et leur indépendance, les chefs d’états arabes ne savent plus quoi faire de leur fameuse Initiative de paix dans laquelle ils ont cédé le peu qui reste encore de leur dignité. Et Je me demande s’ils ne sont pas en train de regretter d’avoir lancé cette initiative qui porte en quelque sorte les mêmes caractéristiques propres à tous les accords et autres propositions échangées, pour ne pas dire troquées, entre les chefs arabes et les dirigeants du mouvement sioniste depuis les accords Weizman-Fayçal et jusqu’aux derniers traités de paix signés entre Israël et ses voisins, l’Egypte et la Jordanie. Dans une semaine, le président américain Barak Obama est attendu en Egypte et en Arabie Saoudite. Une fois de plus nous allons couper le souffle, nous allons fixer le regard et nous allons tendre les oreilles… pour assister à une magnifique parade et pour écouter des discours remarquablement préparés et rédigés, alors que la pauvreté s’empare des foyers dans une région reconnue pour être la plus riche du monde et où, depuis cent ans passés, les guerres sévissent perpétuellement.  (29.5.2009)

De fortes raisons pour aller voter

Les libanais sont appelés dimanche prochain à voter pour choisir les 128 députés qui vont constituer leur nouveau parlement. On prévoit un taux de participation de l’ordre de 50% selon toutes sortes d’estimations. Or un tiers de la population libanaise a été contraint de quitter le Liban depuis 1975, fuyant au début la guerre civile et réfutant ensuite le retour à une paix civile précaire qui s’est effondrée face au séisme du 14 février 2005. Ce qui rend les libanais présents le 7 juin prochain, doublement responsables pour combler le vide et voter massivement. Et ils ont de fortes raisons pour aller voter, car :

Voter est un droit que nous devons préserver scrupuleusement.

Voter est un devoir politique dans le sens le plus noble.

Voter est une obligation morale pour tous les citoyens qui prétendent être libres et démocrates.

Voter est un acte qui nourrit ardemment ces sentiments d’égalité et de fraternité entres les citoyens et renforce l’unité nationale.

Voter est une grande occasion pour exprimer discrètement, librement et franchement…son opinion.

Voter est un procédé démocratique par excellence qu’il faut saisir et utiliser convenablement.

Voter est un moment exceptionnel pour choisir le meilleur candidat que vous jugez capable d’assumer son rôle et respecter son mandat.

Voter est une opportunité à ne pas manquer pour changer, rénover et restaurer la vie politique au Liban.

Voter est l’occasion rêvée pour sanctionner tous les profiteurs, pour ne pas dire les usurpateurs, et barrer la route à tous ces mécréants et arrivistes.

Alors… votez pour un Liban uni, fort, et capable de relever tous les défis et faire face aux dangers qui le menacent.

Votez pour tous ceux qui n’ont jamais pu voter, ou bien qui ne peuvent pas actuellement voter, c’est-à-dire les victimes de la guerre civile, les personnes déplacées, les malades et les vieillards.

Votez pour contribuer  au retour des immigrés.

Votez pour l’avenir de vos enfants et vos petits enfants.

Votez pour élire ceux qui tiennent leur promesse et qui ne changent  pas leur opinion tous les jours.

Votez pour élire les candidats qui vont œuvrer collectivement au renforcement de l’armée nationale.

Votez pour ceux qui défendent et préservent précieusement les acquis de la résistance des libanais qui ont libéré en l’an 2000 le sud de l’occupation israélienne.

Votez pour élire tous ceux qui n’ont pas cessé de contribuer à la grandeur du Liban, surtout ceux qui ont consacré leur vie pour défendre son unité, sa légitimité et ses frontières.

Votez pour élire ceux qui œuvrent sérieusement pour une société civile, juste, libre, égalitaire et respectueuse de toutes les croyances et pratiques religieuses.

Votez pour élire ceux qui luttent pour protéger l’environnement et sauver le patrimoine national libanais et promouvoir sa culture dans le monde.

Votez pour élire ceux qui pratiquent le don de soi et barrer la route à ceux qui vident vos poches et consentent à vous donner les miettes de leurs somptueux repas.

Votez pour élire ceux qui vous ont ouvert leur cœur, leurs oreilles et leurs portes pendant des années.

Votez pour ceux qui se sont acharnés à défendre vos intérêts, et barrer la route à ceux qui ne se soucient guère que de leurs propres intérêts.

Enfin ne soyez pas dupes et votez intelligemment, car vous êtes capables de faire le meilleurs choix.   (4/6/2009)

Et que vive la démocratie à la libanaise

« Au Liban il n y a pas de perdant », a déclaré notre brave ministre de l’intérieur Me Ziyad Baroud, en marge de sa dernière conférence de presse mettant un terme aux questions à connotation politique.

Sous le regard du monde entier

Pendant toute la campagne électorale et vu la présence sur le sol libanais d’un grand nombre de délégations étrangères venues des quatre coins du monde pour inspecter le déroulement des événements, sans compter les observateurs familiers, j’ai eu l’impression que je n’étais pas au Liban, mais plutôt à Gazza ou bien dans un pays africain. Je suppose qu’ils ont profité du beau temps, qu’ils ont apprécié la cuisine libanaise riche en protéines, et qu’ils ont en somme découvert l’hospitalité des libanais. Les uns ont quitté précipitamment, après avoir fait le tour des présidents et autres chefs politiques et religieux en déclarant que les élections se sont déroulées dans un climat démocratique et sous un ciel « bleu méditerranéen ». D’autres ont travaillé durement pour pénétrer le mélodrame libanais, et découvrir  une démocratie fondée sur toute sorte de contradictions et de pratiques irrationnelles.

Une participation massive

En effet les Libanais ont répondu mieux que jamais depuis vingt ans, à l’appel de leurs leaders et ont participé massivement à un tour, pour la première fois unique au Liban, avec un taux de coopération record de 70% dans le Kesrouane. Ils ont fait des choix clairs et motivés, même si leurs desseins sont différents et variés. Or entre une majorité qui a fait des choix purement politiques et une minorité qui a monnayé son vote les libanais se trouvent ainsi répartis entre quatre blocs plus ou moins bien définis: le bloc du Futur ayant une dominante confessionnelle musulmane sunnite, le bloc Amal- Hizbollah ayant une dominante confessionnelle musulmane chiite, le bloc du Courant national ayant une dominante confessionnelle chrétienne maronite et le bloc des démocrates du leader Walid Joumblatt ayant une dominante confessionnelle druze. Ce dernier jouera comme d’habitude le rôle d’arbitre. Ainsi le puzzle politique national s’annonce facile à monter pour tous ceux qui veulent gouverner le pays au centre sous la houlette du président de la république Michel Souleimane, bravant la crise qui a trop duré… et   sauvant  notre  démocratie consensuelle.

Les attentes des Libanais

Personnellement je craignais une victoire en termes de sièges des partis de l’opposition face a une majorité parlementaire proclamée depuis 2005 laquelle s’est avérée incapable d’absorber une quelconque défaite ou perte de pouvoir, surtout si on y ajoute toutes les menaces proférées, discrètement par les tenants du pouvoir économique national et ouvertement par les diplomates arabes, européens et américains qui ont nourri constamment la campagne électorale. Maintenant les libanais attendent impatiemment la constitution d’un nouveau gouvernement « d’entente nationale » qui est appelé à dresser dans les meilleurs délais, un véritable budget conforté par un plan de relance économique nationale, après quatre années de chamboulement économique et de confusion politique.

L’implication du président de la république

Il est temps aussi, et c’est une priorité, de redonner au président de la république le droit et les moyens d’exercer un rôle potentiel après vingt ans de déchéance honteuse pour tous les libanais sans exception. En même temps il faut libérer toutes les institutions de la main mise des leaders politiques, notamment l’institution judiciaire et les divers services de renseignements et d’information, militaire et sécuritaire. Or on ne peut pas gouverner correctement un pays sans donner à l’institution judiciaire toute son indépendance et sans octroyer aux services de renseignements la confiance et les moyens indispensables dans l’exercice de leurs fonctions.

Sans doute tous les Libanais attendent d’abord le dénouement d’une crise latente: l’élection d’un nouveau président du parlement. Toutes les données portent à croire que le leader Nabih Berri sera reconduit à ce poste, contrairement à toutes les déclarations défavorables faites ici et là. Allons-nous continuer à nous tourmenter et affûter nos différends internes, alors que le monde bouge autour de nous, profilant à l’horizon des solutions qui nous touchent directement ?  (12.6.2009)