La résistance est-elle une fatalité, un choix …ou bien une obligation?

 

Les Arabes en général et les Libanais en particulier gardent dans leur mémoire les plus fortes images de la résistance française à l’occupation allemande qui a régné d’une main de fer sur presque la totalité de tous les Etats du vieux continent et opprimé tous les peuples de l’Europe, y compris la communauté des Juifs européens. Les livres d’histoire et le cinéma européen nous rapportent sans cesse que sous l’occupation allemande il y avait les fatalistes qui n’ont pas hésité une seconde à se lancer dans la résistance contre l’occupant, et ceux qui se sont vus dans l’obligation de résister pour des raisons différentes. Par contre parmi ceux qui possédaient le luxe de choisir, une grande majorité a progressivement opté pour la résistance… qui n’a pas tardé à remporter la grande victoire grâce à la détermination des résistants et au soutien du monde libre.

D’hier à aujourd’hui

Les Juifs européens souffraient, bien avant l’arrivée au pouvoir en Allemagne du parti national-socialiste, des persécutions du pouvoir des deux églises catholique et orthodoxe qui chapeautaient effectivement les régimes politiques régnant en Europe pendant des siècles, du moins jusqu’à l’avènement de la Révolution française à l’ouest et la Révolution communiste en Russie. Les dirigeants du sionisme ont exploité à fond cette situation pour pousser leurs coreligionnaires à immigrer massivement en « terre promise », la Palestine, où vivaient paisiblement et depuis des siècles des populations diverses mais homogènes. Le Juif européen sioniste, profitant de la complicité du mandataire britannique sur la Palestine, s’est acharné dans son combat pour chasser d’abord le palestinien au delà des frontières, et achever froidement celui qui manifestait une quelconque résistance. Ainsi les deux parties combattaient pour leur survie. Le Juif sioniste terrorisé par le régime nazi en Europe et délogé de son pays d’origine résistait à tout prix pour acquérir le droit de vivre en Palestine, et le Palestinien résistait farouchement pour garder ses biens, refouler l’agression, avant de fuir les massacres perpétrés par les milices armées sionistes. Ensuite, de la partition effective de la Palestine en 1948 à la guerre de juin 1967, le Palestinien prit son mal en patience, jusqu’au jour où il a senti que la résistance était devenue à la fois une fatalité à laquelle il ne pouvait plus échapper et une obligation qui pesait lourd sur ses choix.

La Palestine engagée

Ainsi nous verrons apparaître toutes sortes de mouvements engagés dans la lutte armée pour la libération de toute la Palestine historique. Mais chassés de Jordanie fin 1970, ces combattants débarquaient au Liban, s’enlisaient dans le bourbier libanais et endossaient les frais de leur ingérence dans les affaires internes du pays. Et bien que reconnue par les grands de ce monde l’identité palestinienne est restée lettre morte en l’absence d’un Etat viable, libre et indépendant. Mais que peut faire le Palestinien face à un Etat israélien doté d’une administration paramilitaire, elle-même soutenue par un régime parlementaire et un gouvernement élu démocratiquement et jouissant inlassablement de la protection des grandes puissances de ce monde?

D’un ghetto à un autre

Enfin peut-on dire que le Juif sioniste, en fuyant la vie dans les ghettos et les pogroms européens, ne s’est pas construit un ghetto encore plus menaçant que tous les anciens ghettos de l’ouest catholique et un pogrom encore plus effrayant que tous les anciens pogroms réunis de l’ancien l’empire russe orthodoxe? Je me demande si le citoyen-soldat d’Israël découvrira un de ces jours qu’il n’est que le dernier mercenaire en titre en ces débuts du vingt et unième siècle! Il semble que les deux derniers holocaustes perpétrés par l’armée d’Israël contre les Libanais du sud en juillet 2006 et les Palestiniens de Gaza ce mois-ci, sont en train d’effacer de la mémoire de toutes les générations confondues les horreurs de l’holocauste du nazisme commis contre les Juifs européens. (30.1.2009)

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