La résistance est-elle une fatalité, un choix …ou bien une obligation?

 

Les Arabes en général et les Libanais en particulier gardent dans leur mémoire les plus fortes images de la résistance française à l’occupation allemande qui a régné d’une main de fer sur presque la totalité de tous les Etats du vieux continent et opprimé tous les peuples de l’Europe, y compris la communauté des Juifs européens. Les livres d’histoire et le cinéma européen nous rapportent sans cesse que sous l’occupation allemande il y avait les fatalistes qui n’ont pas hésité une seconde à se lancer dans la résistance contre l’occupant, et ceux qui se sont vus dans l’obligation de résister pour des raisons différentes. Par contre parmi ceux qui possédaient le luxe de choisir, une grande majorité a progressivement opté pour la résistance… qui n’a pas tardé à remporter la grande victoire grâce à la détermination des résistants et au soutien du monde libre.

D’hier à aujourd’hui

Les Juifs européens souffraient, bien avant l’arrivée au pouvoir en Allemagne du parti national-socialiste, des persécutions du pouvoir des deux églises catholique et orthodoxe qui chapeautaient effectivement les régimes politiques régnant en Europe pendant des siècles, du moins jusqu’à l’avènement de la Révolution française à l’ouest et la Révolution communiste en Russie. Les dirigeants du sionisme ont exploité à fond cette situation pour pousser leurs coreligionnaires à immigrer massivement en « terre promise », la Palestine, où vivaient paisiblement et depuis des siècles des populations diverses mais homogènes. Le Juif européen sioniste, profitant de la complicité du mandataire britannique sur la Palestine, s’est acharné dans son combat pour chasser d’abord le palestinien au delà des frontières, et achever froidement celui qui manifestait une quelconque résistance. Ainsi les deux parties combattaient pour leur survie. Le Juif sioniste terrorisé par le régime nazi en Europe et délogé de son pays d’origine résistait à tout prix pour acquérir le droit de vivre en Palestine, et le Palestinien résistait farouchement pour garder ses biens, refouler l’agression, avant de fuir les massacres perpétrés par les milices armées sionistes. Ensuite, de la partition effective de la Palestine en 1948 à la guerre de juin 1967, le Palestinien prit son mal en patience, jusqu’au jour où il a senti que la résistance était devenue à la fois une fatalité à laquelle il ne pouvait plus échapper et une obligation qui pesait lourd sur ses choix.

La Palestine engagée

Ainsi nous verrons apparaître toutes sortes de mouvements engagés dans la lutte armée pour la libération de toute la Palestine historique. Mais chassés de Jordanie fin 1970, ces combattants débarquaient au Liban, s’enlisaient dans le bourbier libanais et endossaient les frais de leur ingérence dans les affaires internes du pays. Et bien que reconnue par les grands de ce monde l’identité palestinienne est restée lettre morte en l’absence d’un Etat viable, libre et indépendant. Mais que peut faire le Palestinien face à un Etat israélien doté d’une administration paramilitaire, elle-même soutenue par un régime parlementaire et un gouvernement élu démocratiquement et jouissant inlassablement de la protection des grandes puissances de ce monde?

D’un ghetto à un autre

Enfin peut-on dire que le Juif sioniste, en fuyant la vie dans les ghettos et les pogroms européens, ne s’est pas construit un ghetto encore plus menaçant que tous les anciens ghettos de l’ouest catholique et un pogrom encore plus effrayant que tous les anciens pogroms réunis de l’ancien l’empire russe orthodoxe? Je me demande si le citoyen-soldat d’Israël découvrira un de ces jours qu’il n’est que le dernier mercenaire en titre en ces débuts du vingt et unième siècle! Il semble que les deux derniers holocaustes perpétrés par l’armée d’Israël contre les Libanais du sud en juillet 2006 et les Palestiniens de Gaza ce mois-ci, sont en train d’effacer de la mémoire de toutes les générations confondues les horreurs de l’holocauste du nazisme commis contre les Juifs européens. (30.1.2009)

Le centriste… quel profil ?

Quand Saeb Salam et Souleimane Frangiyé en leur qualité de députés et chef de clans, décidèrent de créer le bloc centriste fin1968, ils désiraient de la sorte se frayer un chemin et forcer la main aux deux blocs parlementaires prédominants en ces temps annonciateurs de grands événements: les chéhabites et l’alliance tripartite entre les Kataëbs, le bloc national de Raymond Eddé et le PNL de Camille Chamoune. Saeb Salam député musulman sunnite de Beyrouth et Souleimane Frangiyé député chrétien maronite de Zgharta au nord ont réussi leur percée et créèrent un courant politique groupant au centre un bon nombre de députés qui ont su manœuvrer et porter à la présidence de la république Mr Frangiyé et évidemment Mr Salam à la présidence du conseil des ministres. Il me semble que c’est la seule équipée centriste à retenir dans les annales de la vie politique libanaise, voir la seule tentative qui mérite le label appellation d’origine démocratique libanaise. En effet les promoteurs de ce courant n’avaient pas auparavant adhéré d’une façon ou d’une autre à l’un des deux blocs régnant abusivement sur la scène politique libanaise et scindant le pays en deux parties farouchement opposées. Certes les chefs de ce courant centriste, une fois aux commandes ont adopté la modération et un  partage équitable du pouvoir avec les autres factions et œuvré pour une certaine réforme dans la gestion des affaires publiques, mais échouèrent malheureusement dans leur tentative d’empêcher l’escalade rapide et démesurée de la violence qui a dévasté le proche orient et particulièrement le Liban, annonçant l’avènement inéluctable d’une guerre fratricide et destructive au pays des cèdres.

Le président Michel Sleimane est-il centriste ?

Peut-on dénicher actuellement une quelconque ressemblance avec le passé? Oui, dans la mesure où le président de la république Mr Michel Souleimane est presque le seul homme politique actuellement au pouvoir au Liban chez qui nous pouvons relever les signes caractéristiques d’un vrai centriste, et ce pour avoir déjà fait preuve de modération et d’équité dans les précédents fonctions qu’il a occupé tout le long de sa carrière militaire, et surtout parce qu’il a réussi, du moins jusqu’à preuve du contraire, à réunir pour la quatrième fois les antagonistes de la vie politique libanaise autour d’une table de débat en vue d’une entente nationale, et à s’impliquer convenablement dans les affaires du pays selon les termes et prérogatives que lui confère la constitution libanaise. Par contre nous constatons malheureusement que la plupart des candidats à la formation d’un courant centriste sous la houlette du président de la république Mr Souleimane, ne sont que les rescapés d’une longue série de conflits d’intérêts personnels ou les repoussés des deux grands blocs opposés qui dominent la scène politique libanaise.

Ziyad Baroud

En effet ces candidats malchanceux cherchent avant tout auprès du président de la république Mr Souleimane un appui ferme profitant de la présence à la tète du ministère de l’intérieur de son fidèle « majordome » Me Ziyad Baroud. Mais ils échappent à ces messieurs que notre loyal et brave ministre de l’intérieur n’est pas du genre à se laisser faire. Car c’est un homme intègre qui tient tout à la fois à préserver son passé, protéger son image de réformateur, et honorer les promesses et attentes de toute une génération. Et beaucoup se demande si le Président-Général a-t-il réellement besoin d’une demie douzaine de députés au parlement pour pouvoir mieux gouverner le pays, alors qu’il peut se prévaloir  d’une majorité de facto résultat d’une entente régionale, de concorde nationale et de soutien populaire.. ! Que cela n’empêche nullement les candidats, de tenter leurs chances, et de mener leur combat pour gagner la partie mais en comptant sur leurs propres moyens… quitte à  constituer par la suite un groupe de pression parlementaire et soutenir la politique équitable prônée par le président  Michel Souleimane. (6.2.2009)

 

L’avenir d’un pays

L’avenir de tout pays est étroitement lié au destin que lui souhaite sa population. Autrement dit c’est aux citoyens d’agir démocratiquement pour choisir le destin qu’il désire en vue de construire leur avenir. Et pour y parvenir il leur faut créer le régime  politique approprié et propice au développement d’une classe politique ouverte à tous les courants. Si d’une part nous portons une grande affection aux pionniers de l’indépendance du Liban parce qu’ils ont doté le pays du cèdre d’un régime républicain et parlementaire, par contre nous reprochons vivement à leurs successeurs d’avoir détourné la démocratie de ce régime aux profits de leurs propres intérêts. nous avons effectivement vu s’installer depuis les années 1950 des oligarchies politico-économiques composées de propriétaires terriens, de grands commerçants et une intelligentsia soutenue par les ordres religieux de toutes les confessions du pays. Et La dolce Vita qui a perduré pendant deux décennies au Liban, prit fin avec le déclenchement d’une guerre fratricide en 1975 et provoqua la chute de toute une classe politique, dont quelques  rescapés ont néanmoins survécu en sachant d’abord cohabiter avec les chefs des milices et en acceptant de partager avec eux les nouvelles donnes sociopolitiques issues de l’Accord, ou des accords de Taëf.

Une politique de partage

Or ces nouveaux accords intégrés à la constitution libanaise ont mis un terme à la  guerre et tracé une nouvelle politique de partage des pouvoirs au Liban entre leaders politiques et chefs de guerre des principales communautés confessionnelles au détriment des autres composantes et factions du pays. On a vu ainsi se concentrer à Beyrouth la réalisation des grands projets de reconstruction jeter dans les oubliettes les recommandations claires de Taëf portant entre autre sur la décentralisation administrative du pays et le développement équitable entre les régions.

Durant toute cette période les hommes politiques au pouvoir ne se sont guerre souciés de l’avenir du Liban et encore moins du sort des libanais, bénéficiant de la complicité des puissances régionales et internationales pour qui le conflit israélo-palestinien passait avant tout autre problème au Moyen-Orient. Et une fois de plus aujourd’hui l’établissement définitif des réfugiés palestiniens au Liban est évoqué malgré l’opposition farouche de la majorité des libanais.

L’assassinat de l’ancien chef du gouvernement Rafiq Hariri paralysa tout le pays pendant trois années et plonger les libanais dans la peur. Paradoxalement la guerre meurtrière déclenchée par l’aviation israélienne sur tout le Liban en juillet 2006 et les combats meurtriers du camp de Nahrelbared ont engendré une solidarité populaire et une entente nationale malgré les gesticulations des uns et le désenchantement des autres. Les pourparlers de Doha ont finalement forcé la main aux députés pour élire un nouveau président de la république le Gl. Michel Souleimane et la formation d’un nouveau gouvernement d’entente nationale ayant pour mission principale l’organisation des élections parlementaires le 7 juin prochain.

Crucial et décisif

Une fois de plus nous entendrons la majorité des hommes politiques libanais dire et répéter tout haut que ces élections sont plus que jamais cruciales et décisives pour l’avenir du pays, et particulièrement depuis 1972. Mais il semble que ces deux mots « crucial » et « décisif » utilisés à tort et à travers par toute la classe politique libanaise, depuis des décennies, ont été vidé de leur vrai sens. Car le citoyen libanais n’a effectivement plus de force pour protester et crier tout haut ses priorités et ses besoins essentiels: l’eau courante, le courant électrique, les soins médicaux et la paix civile.

Va-t-il enfin exprimer ses mécontentements dans les urnes comme jamais il ne l’a fait auparavant, ou bien va-t-il réélire ceux qui se sont substitués aux pouvoirs publics après les avoir volontairement et ouvertement spoulés et affaiblis..? Va-t-il s’abstenir de se rendre aux urnes, parce qu’il est tout simplement dégoûté et fatigué d’être libanais..? Va-t-il en clair démissionner et céder sa place et ses droits à celui qui attend impatiemment de les lui arracher depuis des décennies..? (13.2.2009)

Media, argent et masses populaires

Une fois de plus, nous assistons à un « exploit » qui consiste à convaincre les masses populaires que leur participation à la commémoration  du 14 février, est cruciale pour appuyer le Tribunal International et décisive pour s’assurer une majorité parlementaire aux prochaines élections prévues pour le 7 juin prochain. En tant que citoyen libanais, je m’attendais à voir les organisateurs éviter intelligemment de faire la jonction entre les trois événements.  Malheureusement ils n’ont fait que répéter le même scenario des années passées: une exaltation excessive menée tambour battant par les medias avec pour seul objectif, tenir la preuve qu’ils sont encore capables de rassembler et mobiliser les foules. Je pense qu’il était temps d’associer tout le peuple libanais à la cérémonie du souvenir tragique de l’ex-président du conseil des ministres Rafic Hariri, qui a marqué pour toujours l’histoire du Liban. N’était-il pas préférable de voir les hauts dignitaires et hommes d’état libanais et étrangers actuels et anciens, assistés à ce troisième anniversaire devant un «oratoire» éloquent et remémorant décemment son souvenir ? Faut-il attendre encore longtemps avant de voir transformer cette date en une réelle journée d’union nationale et d’entente populair, et ce, pour le bon souvenir du martyr et le bien être de tout un peuple ? Mais où sont-ils passés tous ces milliers d’universitaires et ces centaines d’établissements et associations qui ont bénéficié de ses aides financières, et qui pouvaient venir défiler dignement place des martyrs samedi dernier devant les grands de ce monde?

Plus d’humanisme et moins de politique

Je pense qu’il est urgent de sauver le souvenir de cet homme, de l’ambiguïté qui l’entoure, d’une manière ou d’une autre, depuis son assassinat. Il mérite tout de même mieux que cela: plus d’humanisme et moins de politique. Personnellement je me suis contenté d’écouter l’appel de la veuve, les chants allégoriques des jeunes de la chorale alfayha’ de Tripoli et partiellement le discours du cheikh Saad. Enfin qu’allons-nous voir et entendre de plus le 14 mars prochain ? Il me semble qu’il est temps pour le brave héritier de retrouver le droit chemin tracé par son père et reprendre à son compte les termes du discours prononcé par sa tante Bahiya le 14 mars 2005, s’il tient  sincèrement et effectivement à préserver l’héritage familial et assurer son propre avenir politique. Et le citoyen libanais, surtout parmi les jeunes, se demande si le fils Saad possédait cette volonté à associer et cette détermination à rassembler que son père affichait solennellement et pratiquait effectivement depuis son apparition sur la scène politique libanaise et jusqu’à sa tragique disparition.  Je pense enfin qu’il est bon de rappeler que la politique menée par l’ex- président américain Georges w. Bush pendant ces huit années passées nous apprend implicitement que les grands de ce monde sont sûrement perdants quand ils choisissent de travailler avec des partenaires faibles et médiocres, et sont certainement gagnants quand ils tendent la main à des partenaires vigoureux et puissants.  A bon entendeur salut..!  (20.2.2009)

Le lancement du TSL va-t-il calmer les esprits ?

Je pense que le citoyen libanais a le droit de s’interroger et réclamer des réponses claires et nettes à toutes les questions concernant le Tribunal à caractère international pour démasquer, juger et châtier les criminels, et sauver le Liban… En effet, le citoyen est désorienté depuis quatre années passées devant toutes ces tractations interminables sous couverts de débats juridiques et politiques au quotidien, mais qui ressemblent plutôt à des arrangements à l’échelle nationale, et des conciliations à l’échelle régionale et internationale.

Egaux devant la peur

Or tous les libanais sans exception se sentent concernés, chacun à sa façon, par les travaux de ce Tribunal spécial destiné aussi à libérer les libanais de leur peur et de leur inquiétude qui enveloppent leur passé et bouchent en même temps leur avenir. Car c’est le Liban tout entier qui peine et souffre des conséquences de la mort de tous ses martyrs, ceux de la révolution des cèdres, mais aussi et surtout ces cent cinquante milles morts tombés pendant la dénommé guerre civile qui dura quinze ans.

Egaux devant la vie et la mort

Personnellement je pense que le manque de respect à l’égard de nos martyrs et autres victimes de cette odieuse guerre civile, est à l’origine de tous nos malheurs survenus depuis la fin du conflit. Et  le citoyen libanais, au fond de son âme et conscience, n’a jamais cessé de penser à tous ses martyrs sans exception et exige des réponses satisfaisantes à deux questions principales:

-Pourquoi toute cette « croisade politico-juridique » nationale et internationale qui a immobilisé la vie politique, sociale et économique du Liban et a placardé tous les libanais dans la suspicion et la peur de tout, alors que tous les autres assassinats perpétrés depuis 1975 et jusqu’en 2005 sont restés lettres mortes ? Pourtant on retrouve parmi ces martyrs un premier ministre, un mufti de la république, l’Imam d’une principale communauté religieuse, le chef politique et historique d’une autre communauté bien trempée dans l’histoire du pays, et une longue liste de journalistes et de résistants à toutes les forces armées qui ont occupé le Liban pendant ces quatre décennies passées.

-Allons-nous continuer à vivre dans la peur et la suspicion et rester suspendus aux postes de radio et de télévision et aux MSM qui nous hante 24 sur 24 ? Ou bien nous allons voir s’installer une accalmie parmi cette armada de journalistes, analystes et stratèges qui poussent comme ces champignons après chaque pluie, au moins jusqu’au 7 mai prochain où les libanais sont appelés à choisir leurs nouveaux élus à la chambre des députés… ?

L’avenir des Libanais

Il semble que les hommes politiques et leurs bouc-émissaires sont plutôt déterminés à gonfler leur dispositif et doubler leur mise pour riposter coup par coup à chaque déclaration ou tir de pétards. Car tous clament tout haut que ces prochaines élections législatives sont cruciales et décisives plus que jamais pour l’avenir du Liban et le bien-être des libanais. En résumé si le passé des libanais fut un calvaire, leur présent est un enfer, et leur avenir reste à faire. Et je me demande si nos chefs politiques libanais et leurs conseillers avaient bien entendu ou lu ce passage d’une récente déclaration du jeune et brave président des Etats-Unis d’Amérique Monsieur Barak Obama à propos de l’Iraq: « nous ne pouvons pas continuer éternellement à faire la police dans les rues de Bagdad et attendre à ce que l’union irakienne soit parfaite avant de quitter l’Iraq ».

Autrement dit quand est-ce les dirigeants du Liban vont pouvoir enfin se détacher des contraintes extérieures et libérer à leur tour l’avenir des libanais qui continuent malgré tout à les suivre à l’aveuglette…? Les maintes allusions depuis des mois, du président français Nicolas Sarkozy et de son ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner, et autres commissaires européens, ne leur sont pas suffisantes ou bien ils attendent une « mise en demeure » claire et ferme de la part d’un quelconque envoyé spécial de la nouvelle administration américain… pour réagir en laissant les juges du Tribunal international remplir  leur mission ? (6.3.2009)

Femme ou femmelette… ?

La lutte pour la libération de la femme a commencé depuis environ cent ans avec l’avènement de la deuxième révolution industrielle et a connu une reconnaissance internationale après la fin de la deuxième guerre mondiale. Aussi il est convenu de dire que l’écrivaine Georges Sand est la première féministe et que les surréalistes conduis par le grand poète français André Breton sont les premiers combattants dans la lutte pour la libération de la femme européenne, côte à côte avec les militants socialistes, communistes et autres anarchistes.

La société civile est elle plus égalitaire ?

En effet dans la société rurale la femme menait autrefois une existence ordinaire et partageait avec l’homme les tâches de la vie quotidienne, au four comme au moulin, quand les inégalités étaient inscrites essentiellement dans le registre du mariage et celui de l’héritage, tout deux tenus et gérés depuis des siècles par la puissante autorité religieuse et jusqu’à l’avènement de la révolution française en 1789 et l’établissement de la société civile, libre, égalitaire et fraternelle. Par la suite, l’expansion de l’enseignement public, la montée de l’industrialisation et l’explosion du marché du travail, conséquences de deux guerres dévastatrices survenues durant la première moitie du vingtième siècle, ont mis l’accent sur les inégalités sociales et ont poussé à la révolte, tous les opprimés et autres défavorisés, y compris les femmes travailleuses qui n’ont  pas tardé à rejoindre naturellement la lutte des classes face à un système capitaliste d’exploitation massive.

L’impact de la société de consommation

Il ne faut pas non plus négliger l’impact du développement excessif de la société de consommation sur le mode de vie en général et le comportement des femmes en particulier. Or la société moderne soutient depuis un demi siècle, et d’une manière hypocrite, la femme dans sa lutte pour obtenir l’égalité des chances avec l’homme, en mettant l’accent sur les deux  symboles qui caractérisent sa personne comme étant la source des désirs les plus forts et des plaisirs les plus intenses. Et toute cette campagne mondiale visant à faciliter aux femmes l’accès au sommet du pouvoir politico-économique dans divers pays ne doit pas cacher le fond du problème et freiner les ardeurs. Ne faut-il pas cesser plutôt de provoquer inutilement la femme comme dans une publicité qui lui confirme sans équivoque qu’elle peut tout avoir si elle utilise une marque d’huile déterminée: rester toute sa vie, belle, jeune, séduisante, mince, et avoir beaucoup d’enfant ? Autrement dit pourquoi cherche-t-on à cultiver des élans frénétiques et susciter des ambitions matérialistes et frustrantes, au lieu de développer chez toutes les personnes défavorisées, y compris les femmes déshéritées, des prises de conscience sociale globale.

Un mâle pour un bien

Après tout on retrouve chez les hommes comme parmi les femmes, ceux et celles qui possèdent initialement une nature forte ou bien un caractère faible, qu’ils soient instruits ou analphabètes. Et l’instruction est ainsi nécessaire et obligatoire pour les deux parties dans la mesure où elle va les aider à mieux saisir leurs propres faiblesses humaines et ressentir celles de l’Autre, face aux dures réalités de la vie, moralement et physiquement. Or il est prouvé que l’usage de la violence dans les relations humaines cache quelque part un profond sentiment d’impuissance et une incapacité à dialoguer pour démêler tous les malentendus et vaincre toutes les ignorances et autres handicaps.

Les hommes « ces gros bébés »

Autrement dit, il faut aller au fond du problème et là où il se trouve, c’est-à-dire chez l’homme proprement dit et sans se laisser influencer  par les apparences trompeuses. Avons-nous par exemple, cherché à saisir de temps en temps, les angoisses et autres inquiétudes qu’éprouvent les hommes « ces gros bébés » devant les femmes enceintes et surtout au moment de l’accouchement ? Allons-nous reconnaître et admettre que les hommes même instruits sont plutôt « à plaindre » dans une société de consommation forcée et centrée sur le prototype de la femme exigeante? Comment peut-on réussir à libérer la femme de l’emprise de l’homme avant de libérer celui-ci de ses faiblesses et autres frustrations ? La sagesse orientale nous conseille de cultiver le sens de nos désirs pour mieux maîtriser nos plaisirs. Or un désir bien cultiver peut durer toute une vie et aiguiller notre existence, alors qu’un plaisir satisfait ne peut durer quoi qu’on fasse qu’un laps de temps.  (11.3.2009)

Antisémitisme, Israélo-phobie et Palestinophilie.

A l’origine, l’antisémitisme est un sentiment antireligieux apparu au moyen âge dans une Europe profondément chrétienne et perdura jusqu’à l’avènement de la révolution française à la fin du XVIIIème siècle et l’installation de la société civile et laïque fondée sur les principes de la liberté, l’égalité et la fraternité… autrement dit, la liberté des croyances philosophiques et religieuses, l’égalité des citoyens devant les lois de la République et la fraternité entre les membres d’une société civile fondée sur le respect des institutions et des pratiques religieuses. Mais cet antisémitisme européen conçu au départ comme étant un sentiment anti-juif s’est transformé depuis la création de la société civile, libre, égalitaire et fraternelle, pour devenir un sentiment anti-racial ayant un penchant antinational, puisque les juifs du monde se déclarent comme étant le «peuple élu de Dieu». Ainsi le juif européen profita de la tolérance et de la liberté de croyances établies dans la majorité des états européens sans pour autant adhérer véritablement à cette nouvelle société civile et égalitaire, et continua de cultiver et crier tout haut ses convictions de «peuple élu et supérieur».

* Faut-il demander aux historiens si les juifs du monde constituent  scientifiquement «un peuple» sur la seule base de leur appartenance à une foi religieuse ? Tout comme les chrétiens, les musulmans, les hindous ou les bouddhistes et autres communautés religieuses, constituent-ils des peuples selon le lexique des sciences juridiques et sociales ? Que signifie-t-il être sémite ? Qui peut attester que les juifs européens sont sémites ? Quel tollé… Et les arabes sont-ils tous d’origine sémite ? Cela m’est égal.

* C’est pour cela des juifs européens ont pris à la fin du XIXème siècle  l’initiative de créer le mouvement sioniste mondiale en vue de fonder un état en l’occurrence Israël selon les nouveaux termes du droit international (une terre, une population et un consensus national), et voir ainsi naitre l’identité israélienne supposée l’emporter sur les autres étiquettes telles que juifs, israélites ou hébreux..  Il faut tout de même admettre que les chefs d’états de l’Europe dite  colonialiste trouvaient depuis le début du XXème siècle dans le projet sioniste de colonisation de la Palestine l’occasion à ne pas manquer pour réaliser deux objectifs:

-Prolonger le plus longtemps possible leur occupation effective de la plus importante région du monde de tous les points de vue.

-Trouver aussi une solution plus ou moins définitive à la «question juive» qui hantait les esprits depuis le moyen âge avec les tribunaux de l’inquisition de l’Eglise catholique et jusqu’aux persécutions de parti national socialiste au pouvoir en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale, et ce, en accordant aux chefs du mouvement sioniste le droit d’occuper par tous les moyens la terre de Palestine pour y établir tous les juifs européens fuyant leurs pays d’origine et acceptant de devenir citoyens d’Israël. Cent ans après, et malgré toutes ces guerres qui ont opposé les juifs d’Israël aux palestiniens et autres voisins arabes, nous constatons que la peur des européens est toujours incrustée dans la mémoire des juifs de la diaspora et s’avère nettement supérieure à la peur que les israéliens portent dans leur âme vis-à-vis des palestiniens et autres peuples arabes et musulmans.  Et pourquoi me diriez-vous ? C’est parce que le fond du problème est resté intact et n’a toujours pas été résolu. Or la mémoire des peuples d’Europe chrétiens catholiques, protestants et Orthodoxes, n’ont pas eu le temps ni l’occasion d’oublier que le juif ou l’israélite européen, sépharade ou ashkénazi, considère viscéralement que Jésus de Nazareth n’est pas le christ sauveur et que sa mère la sainte vierge Marie n’a jamais été vierge. En effet l’animateur de la télévision israélienne Leor Shlein n’a rien inventé ni innové dans ce domaine. Car sur le ton de la plaisanterie, il a démasqué le visage de tout un peuple qui cherche depuis un siècle et par tous les moyens à cohabiter avec les autres. Or personne ne nie l’existence de l’holocauste. Seulement quelques courageux historiens osent contester le nombre de six millions de juifs européens, victimes de la répression atroce du nazisme européen car il n’était pas exclusivement allemand.

* Enfin combien faut-il de temps encore à ces pauvres sionistes pour comprendre  que la civilisation arabo-musulmane est la seule conçue pour les accueillir paisiblement, et qu’il faut cesser d’être les mercenaires des  puissances de ce monde ? Et pourquoi fait-on la guerre quand il est possible de vivre en paix ? Je voudrais tout de même saluer ici la mémoire de Léon Poliakov historien émérite de l’antisémitisme et d’Emile Témime mon ancien professeur d’histoire politique contemporaine. (14.3.2009)

Les 14 points du 14 mars 2009 au BIEL … un programme plutôt décevant !

Ils étaient presque tous présents: les présidents, les bacaouettes, les cheikhs, les chefs des milices et autres chefs de clans. Et la largesse du BIEL a permis d’installer tous ces leaders politiques au premier rang, côte à côte avec les ministres et les députés y compris les ex…! Le clergé était étrangement absent ou écarté; tant mieux. Par contre quelques ambassadeurs et ambassadrices étaient visiblement  bien présents.

Un discours médiocre

Franchement la fête ressemblait plutôt à une cérémonie de remise de diplômes de fin d’année universitaire et où le secrétaire général de l’établissement prononçait tristement un discours médiocre devant une assemblée de gens braves et instruis avant d’appeler tous les notables de la congrégation à monter sur  scène pour la prise des photos de souvenir. Un brave type à mes cotés me demanda pour quoi étaient-ils si rieurs ! Riaient-ils de nous ou d’eux-mêmes ? Je n’ai pas voulu trop le décevoir et je lui ai dit : mon pauvre ami, ils ont au moins deux raisons pour rire mais pour combien de temps… ! Je n’en sais rien.

Point par point

Maintenant venons au programme point par point :

« Protéger le Liban des attaques israéliennes et récupérer les fermes de Chebaa conformément à la résolution 1701. Imposer l’autorité de l’Etat sur tout le territoire selon Taëf, de manière à éliminer (!) toute autre présence militaire autre que celle de l’Etat Libanais. S’engager à interdire l’implantation des Palestiniens au Liban». Quelqu’un pourrait me dire comment peut-on réaliser ces trois objectifs dans un pays désarticulé et divisé sur ces thèmes, spécialement parmi les partis et factions réunis au sein du 14 mars, et qui nécessitent un véritable consensus national.

Le Taëf, la solidarité arabe et le TSL

«Etablir des relations amicales avec la Syrie conformément a l’accord de Taef. Récupérer le rôle du Liban dans la réalisation de la solidarité arabe. » Voilà des partants pour la Mecque quand tous les pèlerins se retrouvent sur le chemin du retour. Le plus ignare et autre novice en politique libanaise savent pertinemment que ceux qui ont le plus bafoué et abusé de l’accord de Taëf, sont particulièrement ceux qui avaient pendant bientôt vingt ans la lourde charge de le préserver, qu’ils soient affiliés actuellement au rassemblement du 8 mars ou bien au groupement du 14 mars. Et que peut faire le rat des champs libanais pour empêcher les loups arabes de se bouffer la gueule ? Il ne peut que prier pour que le conflit cesse ou bien se ranger derrière le vainqueur. « Permettre au Tribunal spécial pour le Liban de révéler la vérité et d’établir la justice ». Là aussi, ceux qui ont empêché les instances juridiques libanaises d’assumer leurs responsabilités et remplir leurs obligations, vont-ils peut-être tenter une fois de plus de gêner le cours de la justice… ?

Les grands débats

Le programme en quatorze points n’a pas manqué de citer pêle-mêle tous les sujets et thèmes relatifs à la coexistence nationale, à l’Etat civil et égalitaire, au dossier des personnes déplacées ou disparues pendant et après la fin la guerre civile, à la participation effective de la femme dans la vie politique et économique, à la limitation (!) de la dégradation de l’environnement, à la décentralisation administrative avec une répartition équitable des aides au développement de tous les secteurs productifs et de toutes les régions, l’établissement d’un programme effectif (!) pour réduire la dette publique afin de profiter (!) des aides fournies par la conférence de Paris 3, au soutien des Libanais de la diaspora désireux d’acquérir la nationalité libanaise en vue de participer aux prochaines élections législatives… et surtout les encourager à investir au Liban ! Cela appelle à la réflexion profonde et lance les grands débats, et  nous conduit tout naturellement au fin fond du problème qu’est la CORRUPTION qui n’a pas été cité une seule fois ni dans le discours du Secrétaire Général ni dans le programme électoral de rassemblement du 14 mars, alors que le discours du Général Michel Aoun à l’Hôtel Habtour était centré sur ce point culminant. (20.3.2009)

Contre le terrorisme et le crime organisé

Les ministres arabes de l’intérieur se sont réunis cette semaine pour discuter de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le rôle que pourraient jouer les médias dans ce domaine. Nos illustres ministres ont-ils bien noté lors de leur visite de courtoisie au palais présidentiel, la proposition de notre Président de la république  Michel Souleimane qui leur a suggéré de créer un Observatoire ayant pour vocation la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ?

Notre Baroud libanais

Je salue tout haut notre ministre de l’intérieur Me Ziyad Baroud qui a invoqué à cette occasion la nécessite de réunir tous les efforts pour contrer «les défis et les menaces auxquels il faut faire face», en ajoutant que le ministère de l’intérieur est «aussi et avant tout un ministère qui protège les droits de l’homme.» Autrement dit, «il doit faire l’équilibre entre la sécurité et les droits de l’homme, et ne peut réussir que si ces deux points sont respectés», tout en sachant que la différence entre le terrorisme et le crime organisé est si mince, car les deux cultivent le secret et sèment la mort sur leur passage.

Le fond du problème

En effet, un authentique terroriste est à l’origine un homme qui a été pendant longtemps opprimé et terrorisé. Les livres d’histoire nous parlent des premiers terroristes apparus un peu partout en Europe, au début du vingtième siècle parmi les premiers révolutionnaires surnommés abusivement les anarchistes, tout simplement parce qu’ils étaient trop égalitaristes et antiautoritaires. Et cette tendance n’a jamais pu être enrayée car les injustices et les inégalités  persistent un peu partout, et où les damnés de ce monde luttent depuis un demi-siècle contre la pratique d’un néo-colonialisme maladroit et accablant. Les fuyards sionistes parmi les juifs d’Europe victimes d’un antisémitisme grandissant n’avaient-ils pas usés et abusés des pratiques terroristes pendant tout un siècle pour chasser les palestiniens de leur patrie et posséder leur terre ? Dans ce cas-là peut-on reprocher aux enfants des victimes palestiniennes et libanaises de réagir en usant des mêmes méthodes et pratiques utilisées par leurs oppresseurs? Le terrorisme est forcément le dernier recours pour toute personne ayant subi durement l’injustice et non un choix délibéré. L’injustice est tout simplement le berceau du terrorisme de tous les temps.

Les Droits de l’Homme

En effet depuis la création de la Société des Nations Unies transformée au lendemain de la deuxième guerre mondiale en Organisation des Nations unies et l’adoption de la Charte des droits de l’homme par les Etats membres, les grands de ce monde n’ont  rien fait pour réduire les inégalités et diminuer les injustices. Bien au contraire le monde assiste béatement à la profusion d’environ soixante cinq foyers de guerre répandus aux quatre coins de la terre et soutenus par l’ascension d’un capitalisme sauvage et envahissant.  L’ex-président français Charles De gaule fut l’exception à la règle en se lançant dans une «décolonisation globale» et en édifiant toute sorte d’institutions et organismes sociaux dont le but était de maintenir une société qui se veut la plus égalitaire possible.

Obama est-il le De gaule de l’Amérique ?

Tous les historiens et autres chercheurs illustres s’accordent pour dire que les Etats-Unis d’Amérique occupent le devant de la scène internationale parmi les grandes nations tenues pour responsables des injustices et autres inégalités qui persistent et continent à écraser les peuples de ce monde. Ainsi les masses populaires du monde entier se tournent vers ce jeune et brave président des Etats-Unis Barak Obama et attendent de le voir passer aux actes après toutes  ses belles déclarations faites à l’occasion de la grande fête musulmane al-adha et la célébration du nouvel an iranien, kurde et afghan, où il a adressé ses vœux les plus sincères et ses souhaits les plus profonds à environ un milliard et demi de personnes dont la plupart souffrent depuis des décennies dans leur corps et âme des conséquences désastreuses de la politique néocoloniale menée par les Etats-Unis depuis la fin de la 2nd guerre mondiale. Barak Obama serait-il le Charles De gaule des Etats-Unis d’Amérique capable de sortir son pays de sa  détresse morale comme de son marasme économique et réussir une réelle réconciliation entre son pays et tous les peuples de ce monde sur la base d’un nouveau partage des richesses et le respect mutuel ? Je pense que tout le monde le souhaite, y compris «les terroristes» libanais, palestiniens, irakiens, iraniens et afghans.   (27.3.2009).