Contre le terrorisme et le crime organisé

Les ministres arabes de l’intérieur se sont réunis cette semaine pour discuter de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le rôle que pourraient jouer les médias dans ce domaine. Nos illustres ministres ont-ils bien noté lors de leur visite de courtoisie au palais présidentiel, la proposition de notre Président de la république  Michel Souleimane qui leur a suggéré de créer un Observatoire ayant pour vocation la lutte contre le terrorisme et le crime organisé ?

Notre Baroud libanais

Je salue tout haut notre ministre de l’intérieur Me Ziyad Baroud qui a invoqué à cette occasion la nécessite de réunir tous les efforts pour contrer «les défis et les menaces auxquels il faut faire face», en ajoutant que le ministère de l’intérieur est «aussi et avant tout un ministère qui protège les droits de l’homme.» Autrement dit, «il doit faire l’équilibre entre la sécurité et les droits de l’homme, et ne peut réussir que si ces deux points sont respectés», tout en sachant que la différence entre le terrorisme et le crime organisé est si mince, car les deux cultivent le secret et sèment la mort sur leur passage.

Le fond du problème

En effet, un authentique terroriste est à l’origine un homme qui a été pendant longtemps opprimé et terrorisé. Les livres d’histoire nous parlent des premiers terroristes apparus un peu partout en Europe, au début du vingtième siècle parmi les premiers révolutionnaires surnommés abusivement les anarchistes, tout simplement parce qu’ils étaient trop égalitaristes et antiautoritaires. Et cette tendance n’a jamais pu être enrayée car les injustices et les inégalités  persistent un peu partout, et où les damnés de ce monde luttent depuis un demi-siècle contre la pratique d’un néo-colonialisme maladroit et accablant. Les fuyards sionistes parmi les juifs d’Europe victimes d’un antisémitisme grandissant n’avaient-ils pas usés et abusés des pratiques terroristes pendant tout un siècle pour chasser les palestiniens de leur patrie et posséder leur terre ? Dans ce cas-là peut-on reprocher aux enfants des victimes palestiniennes et libanaises de réagir en usant des mêmes méthodes et pratiques utilisées par leurs oppresseurs? Le terrorisme est forcément le dernier recours pour toute personne ayant subi durement l’injustice et non un choix délibéré. L’injustice est tout simplement le berceau du terrorisme de tous les temps.

Les Droits de l’Homme

En effet depuis la création de la Société des Nations Unies transformée au lendemain de la deuxième guerre mondiale en Organisation des Nations unies et l’adoption de la Charte des droits de l’homme par les Etats membres, les grands de ce monde n’ont  rien fait pour réduire les inégalités et diminuer les injustices. Bien au contraire le monde assiste béatement à la profusion d’environ soixante cinq foyers de guerre répandus aux quatre coins de la terre et soutenus par l’ascension d’un capitalisme sauvage et envahissant.  L’ex-président français Charles De gaule fut l’exception à la règle en se lançant dans une «décolonisation globale» et en édifiant toute sorte d’institutions et organismes sociaux dont le but était de maintenir une société qui se veut la plus égalitaire possible.

Obama est-il le De gaule de l’Amérique ?

Tous les historiens et autres chercheurs illustres s’accordent pour dire que les Etats-Unis d’Amérique occupent le devant de la scène internationale parmi les grandes nations tenues pour responsables des injustices et autres inégalités qui persistent et continent à écraser les peuples de ce monde. Ainsi les masses populaires du monde entier se tournent vers ce jeune et brave président des Etats-Unis Barak Obama et attendent de le voir passer aux actes après toutes  ses belles déclarations faites à l’occasion de la grande fête musulmane al-adha et la célébration du nouvel an iranien, kurde et afghan, où il a adressé ses vœux les plus sincères et ses souhaits les plus profonds à environ un milliard et demi de personnes dont la plupart souffrent depuis des décennies dans leur corps et âme des conséquences désastreuses de la politique néocoloniale menée par les Etats-Unis depuis la fin de la 2nd guerre mondiale. Barak Obama serait-il le Charles De gaule des Etats-Unis d’Amérique capable de sortir son pays de sa  détresse morale comme de son marasme économique et réussir une réelle réconciliation entre son pays et tous les peuples de ce monde sur la base d’un nouveau partage des richesses et le respect mutuel ? Je pense que tout le monde le souhaite, y compris «les terroristes» libanais, palestiniens, irakiens, iraniens et afghans.   (27.3.2009).

Oh! Bama… Ya Mama…!

Il paraît intègre, honnête, souriant voire même charmeur. Mais Il a l’air aussi convaincant et déterminé à faire avancer les choses. Il utilise le verbe à bon escient joignant la poésie à la stratégie. C’est un homme de bonne volonté, dit-on, un interlocuteur attentif et respectueux. Il sait surtout qu’il va passer ses quatre années à la Maison Blanche à restaurer l’image de marque des Etats-Unis, dénaturée par son prédécesseur, et à raccommoder tous ces fils et ficelles qui ont fait la grandeur de son pays depuis cent ans passés.

Trop beau pour être vrai 

Mais il est trop beau pour être vrai, disent les sceptiques. Il a réconcilié la France avec le NATO brisant à jamais toute résistance gaullienne. Il a rassuré la Pologne, soutenu la Turquie contre la France et l’Allemagne opposées à son admission dans l’Union Européenne, et a invité presque tous les pays de l’Europe de l‘Est à rejoindre le NATO. Il a épaté le monde  arabo-musulman dans son discours à Istamboul où il a révélé implicitement qu’il compte autant sur la Turquie kémalo-islamique que sur l’Europe chrétienne. A Strasbourg Barack Obama a salué le peuple de la liberté, égalité, fraternité et à Prague, le peuple de la Sametova Revoluce, la révolution de velours. Il a même lancé une mise en garde ferme et claire à l’encontre du nouveau gouvernement israélien.

La reprise économique

Après une très mauvaise année 2009 la reprise mondiale devrait intervenir dans le courant de 2010, a déclaré récemment, Jean-Claude Trichet le président de la Banque centrale européenne en ajoutant qu’il faut que tout soit mis en œuvre très rapidement pour restaurer la confiance comme point de départ et élément fondamental pour toute reprise souhaitée. Et le président Obama le sait très bien, et bien avant son arrivée à la Maison Blanche. Les plans de relance seront-ils suffisants, environ un mille milliards de dollars pour les besoins du marché national américain et cinq milles milliards de dollars votés par le G20 à Londres ? Or les finances vont se heurter à des limites si les grands de ce monde ne parviennent pas à rétablir cette confiance populaire indispensable à la cohésion sociale et à la reprise de la consommation des ménages. La Chine et le Brésil vont-ils vouloir ou pouvoir apporter leur soutien au dollar… et pour combien de temps ?

Le Grand Moyen-Orient 

Au Moyen-Orient les Etats-Unis s’interrogent plus que jamais sur les conséquences de leur soutien inconditionnel à Israël depuis 1967. Or le bilan est pour le moins décevant car cette alliance a bloqué toute possibilité d’action volontaire et coopérative avec les Etats arabes alliés fidèles des Etats-Unis, et l’anti-américanisme atteint partout dans le monde arabo-musulman des sommets sans précédent, en particulier depuis l’échec cuisant en Irak et la débâcle militaire israélienne au Liban et à Gazza. Ainsi M. Obama s’est adressé à la Turquie Kémalo-islamique pour renouer avec son gouvernement les meilleures relations et lui confier plusieurs missions délicates: superviser des négociations de paix entre Israël et la Syrie, animer une triangulaire syro-irako-iranienne, et servir de plateforme à un dialogue avec le monde arabo-musulman. Ceci  explique peut-être l’éclat et la fermeté dans l’attitude du président turque M Erdogane à l’égard du président israélien Shimon Perez à Davos.

Redéfinir les priorités

Le Traite de non-prolifération est peut-être, dans les faits, beaucoup plus dépassé qu’on ne l’avoue généralement. Or malgré toutes leurs bonnes intentions, les grands de ce monde ont du mal à s’entendre sur des instruments dissuasifs dans une région où trois grands pays, en l’occurrence l’Inde, le Pakistan et Israël, possèdent depuis des décennies leur arsenal nucléaire. Le nucléaire est devenu depuis longtemps un sujet  d’affrontement politique interminable avant même d’être un enjeu militaire et industriel. Mais que peut-on faire pour résorber la crise économique dans des pays comme les Etats-Unis, la Russie, le Grande Bretagne, la France et même la Suisse, où l’industrie militaire représente 10 à 20 % de leur PNB ?

Good Luck Mr. president !

En attendant la prochaine tournée asiatique du président Obama, Richard Holbrooke l’envoyé américain pour l’Afghanistan et le Pakistan, qui s’est rendu cette semaine à Kaboul, Islamabad et New Delhi, a vite mesuré les difficultés de sa mission, surtout après avoir tenté de promouvoir une approche régionale de la lutte contre le terrorisme islamiste en insistant sur le péril commun qu’il fait courir à la région. Il s’est heurté à un scepticisme général, car cette menace commune ne rime pas avec des intérêts nationaux divergents voire antagonistes, surtout entre l’Inde et le Pakistan.  (17.4.2009)

Entre ceux qui attendent et espèrent …et ceux qui luttent et gagnent

Puisque le ridicule ne tue pas, et au moment où les libanais sont pris au piège de leur campagne électorale, et pendant que les palestiniens cherchent midi à quatorze heure, et quand les chefs d’états arabes sacrifient tout pour sauver leurs pouvoirs… le monde grogne, bouge et change.

L’ombre d’un juge allemand

Un hebdomadaire allemand, supposé sérieux, et sous couvert d’une prétendue liberté de presse, lance une bombe à fragmentations en vue de provoquer un regain de violence au pays des Cèdres. Heureusement, les Libanais qui sont bien rodés, depuis 1975 à toutes sortes de rumeurs, ont affiché un véritable dédain, surtout quand le leader Walid Joumboulatt est monté au créneau pour calmer quelques esprits encore échauffés et querelleurs.

Une fourberie de plus

Sur nos frontières du sud les citoyens-soldats d’Israël se paient la tronche du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique, comme ils l’ont toujours fait avec tous ses illustres prédécesseurs durant les cinquante années passées. Et leur chef de guerre Benyamin Netanyahou vient de soumettre au président américain une alléchante proposition qui consiste à lâcher 26 colonies sauvages comprenant quelques centaines de colons israéliens, contre un durcissement dans l’attitude des Etats-Unis dans leur dialogue avec les Iraniens. Pourtant l’administration américaine lâche de la laisse dans le golfe arabo-persique, pour traquer les Talibans en Afghanistan et au Pakistan avec le soutien logistique des Iraniens.

Le Camp de la Paix

Les dirigeants des Emirats Arabes Unis ont reçu avec faste le président français Nicolas Sarkozy qui, sur les pas de son prédécesseur Jacques Chirac,  s’est rendu sur les rives ouest de ce golfe arabo-persique pour inaugurer le » Camp de la Paix » une base militaire permanente qui va consentir à la France le droit et le devoir  de participer à la stabilité d’une région agitée par le spectre nucléaire iranien. Selon le président Nicolas Sarkozy, ce projet « illustre les responsabilités que la France, puissance globale, entend assumer aux cotés de ses partenaires privilégiés dans une région névralgique pour le monde entier. »

Mais qui a sauvé Béchir le soudanais ?

Il semble que le monde entier a vite oublié celui qui, le mois dernier, devait se soumettre irrévocablement à un mandat d’arrêt international. Allons-nous oublier que l’ancien président de notre république libanaise libre et indépendante, a subi durant trois ans le déshonneur de tout un peuple, annonçant  sur le passage la chute et la déchéance de toute la classe politique libanaise régnante depuis deux siècles ? Le mois de Mars que vous avez tant humilié, pleure depuis quatre ans et réclame aujourd’hui sa liberté et sa joie d’annoncer tous les ans la résurrection.

Le syndrome Coréen

Après cinquante ans de souffrances et de sacrifices, la Corée du nord est en train de venger le peuple que les grandes puissances ont coupé en deux parties, et justifié son occupation. La Corée est un pays relativement petit qui s’est mis à jouer dans la cour des grands, et elle a gagné son pari. Comme d’habitude, le Japon craintif s’est joint aux puissances occidentales pour sonner le glas. Et comme d’habitude, la Chine s’est montrée complaisante et la Russie a affiché sa placidité. Quand aux Iraniens, satisfaits mais sceptiques, ils regardent le spectacle avec des yeux grands ouverts.

L’initiative de paix des Etats arabes

Entre ceux qui attendent et baignent dans la paresse ou l’indifférence, et ceux qui bougent et luttent pour leur liberté et leur indépendance, les chefs d’états arabes ne savent plus quoi faire de leur fameuse Initiative de paix dans laquelle ils ont cédé le peu qui reste encore de leur dignité. Et Je me demande s’ils ne sont pas en train de regretter d’avoir lancé cette initiative qui porte en quelque sorte les mêmes caractéristiques propres à tous les accords et autres propositions échangées, pour ne pas dire troquées, entre les chefs arabes et les dirigeants du mouvement sioniste depuis les accords Weizman-Fayçal et jusqu’aux derniers traités de paix signés entre Israël et ses voisins, l’Egypte et la Jordanie. Dans une semaine, le président américain Barak Obama est attendu en Egypte et en Arabie Saoudite. Une fois de plus nous allons couper le souffle, nous allons fixer le regard et nous allons tendre les oreilles… pour assister à une magnifique parade et pour écouter des discours remarquablement préparés et rédigés, alors que la pauvreté s’empare des foyers dans une région reconnue pour être la plus riche du monde et où, depuis cent ans passés, les guerres sévissent perpétuellement.  (29.5.2009)

80% de taux de participation : Qui dit mieux ?

Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat (J.J. Rousseau in Emile). C’est dans ce contexte que j’ai vu se dérouler les récentes élections au suffrage populaire du président des Etats-Unis d’Amérique Barack Obama et du président iranien réélu Mahmoud Ahmadinejad. Honnêtement  je ne vois aucune différence notoire, surtout si nous n’avions pas oublié les doutes et autres ambiguïtés qui ont accompagné l’élection il y a neuf ans de l’ex-président des Etats-Unis Georges W Bush. Le Christian Science Monitor notait au lendemain du scrutin, que « les manifestations en faveur de Mir Hossein Moussawi ne sont qu’une révolution de velours. Mais les révolutions de velours ne sont pas suffisantes en Iran »… pour retourner les esprits et renverser les situations.

Premières réactions

« Comme le reste du monde, nous sommes impressionnés par le débat vigoureux et par l’enthousiasme que cette élection a générés, en particulier chez les jeunes Iraniens », a déclare Robert Gibbs, le porte-parole du président Barack Obama,  dans un bref communiqué. Pour sa part la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton a exprimé l’espoir que le résultat de l’élection présidentielle en Iran reflète « la véritable volonté et le désir de la population ». Ont-ils pris connaissance de la déclaration du guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei qui décrivait la réélection de M. Ahmadinejad comme « une vraie fête qui peut garantir le progrès du pays, la sécurité nationale et une joie durable. » Certes, l’administration américaine n’est pas disposée à entériner les résultats de la réélection de M. Ahmadinejad dans l’immédiat, murmure-t-on dans les coulisses de la Maison Blanche.

Plus de compréhension et de sagesse

Mais c’est le russe Konstantin Kossatchev président de la Commission des affaires étrangères de la Douma qui va surprendre les medias, en souhaitant que M. Ahmadinejad « fasse preuve pendant son second mandat davantage de compréhension et de sagesse à l’égard de la communauté internationale », en y ajoutant qu’il serait aussi souhaitable « que le président réélu se démarque de la politique unilatérale fondée sur la force militaire et le développement d’un programme nucléaire et que le monde soit prochainement assuré que l’Iran ne compte pas à l’avenir accroître son potentiel nucléaire ».

L’opinion Israélienne

« Au vu de la victoire du régime d’Ahmadinejad, la communauté internationale doit agir sans concession contre le programme nucléaire de l’Iran et l’aide apportée par ce pays à des organisations terroristes impliquées dans des tentatives de déstabilisation dans la région », a affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman dans un communiqué. Son second, Danny Ayalon devait pour sa part affirmer que « la réélection d’Ahmadinejad montre que la menace iranienne est d’autant plus grave ». Un haut responsable ayant requis l’anonymat juge pour sa part, selon la radio publique, que Mahmoud Ahmadinejad « ne peut qu’entraîner son pays vers une confrontation avec le monde occidental », avait déclaré cet officiel, cité par la radio publique. Il me semble que ces dernières déclarations faites par des responsables israéliens restent hautement valables et garderaient tout leur bon sens si nous nous mettons à inverser les positions entre responsables israéliens et leurs homologues iraniens, au lendemain de la victoire de Benyamin Netanyahou… !

Le monde nouveau de Chavez

Le président Hugo Chavez dit-on a été le premier chef d’état à appeler au téléphone son homologue iranien pour le féliciter de sa réélection M. Chavez a souligné, lors de cet entretien, que cette victoire confirmait « l’engagement du peuple iranien pour la construction d’un monde nouveau », selon un communiqué officiel, estimant que cette victoire est « grande et importante pour les peuples qui luttent pour un monde meilleur ».

La consternation des Arabes

Quant aux gouvernements Arabes, c’est la consternation, et sans savoir si la victoire de Mir Hossein Mousaoui pouvait les rassurer ou leur faire plaisir. Il me semble que c’est « la démocratie à l’iranienne » qui les inquiètent vivement, assurément plus que la force militaire de l’Iran et de son potentiel nucléaire et encore plus que les dernières prises de positions d’un certain Benyamin Netanyahou. Or depuis son instauration en 1979 la république islamique d’Iran a eu recours à une trentaine de scrutins populaires pour élire tous leurs dirigeants, peut-être parce qu’ils pensent, selon Theodore Parker (1850), que la démocratie c’est le gouvernement de tous, pour tous, par tous… alors que les chefs d’états arabes pensent, selon la Comtesse de Blessington (1839), que le despotisme soumet une nation à un seul tyran, la démocratie à plusieurs.  (19.6.2009)