80% de taux de participation : Qui dit mieux ?

Il n’y a point de bonheur sans courage, ni de vertu sans combat (J.J. Rousseau in Emile). C’est dans ce contexte que j’ai vu se dérouler les récentes élections au suffrage populaire du président des Etats-Unis d’Amérique Barack Obama et du président iranien réélu Mahmoud Ahmadinejad. Honnêtement  je ne vois aucune différence notoire, surtout si nous n’avions pas oublié les doutes et autres ambiguïtés qui ont accompagné l’élection il y a neuf ans de l’ex-président des Etats-Unis Georges W Bush. Le Christian Science Monitor notait au lendemain du scrutin, que « les manifestations en faveur de Mir Hossein Moussawi ne sont qu’une révolution de velours. Mais les révolutions de velours ne sont pas suffisantes en Iran »… pour retourner les esprits et renverser les situations.

Premières réactions

« Comme le reste du monde, nous sommes impressionnés par le débat vigoureux et par l’enthousiasme que cette élection a générés, en particulier chez les jeunes Iraniens », a déclare Robert Gibbs, le porte-parole du président Barack Obama,  dans un bref communiqué. Pour sa part la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton a exprimé l’espoir que le résultat de l’élection présidentielle en Iran reflète « la véritable volonté et le désir de la population ». Ont-ils pris connaissance de la déclaration du guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei qui décrivait la réélection de M. Ahmadinejad comme « une vraie fête qui peut garantir le progrès du pays, la sécurité nationale et une joie durable. » Certes, l’administration américaine n’est pas disposée à entériner les résultats de la réélection de M. Ahmadinejad dans l’immédiat, murmure-t-on dans les coulisses de la Maison Blanche.

Plus de compréhension et de sagesse

Mais c’est le russe Konstantin Kossatchev président de la Commission des affaires étrangères de la Douma qui va surprendre les medias, en souhaitant que M. Ahmadinejad « fasse preuve pendant son second mandat davantage de compréhension et de sagesse à l’égard de la communauté internationale », en y ajoutant qu’il serait aussi souhaitable « que le président réélu se démarque de la politique unilatérale fondée sur la force militaire et le développement d’un programme nucléaire et que le monde soit prochainement assuré que l’Iran ne compte pas à l’avenir accroître son potentiel nucléaire ».

L’opinion Israélienne

« Au vu de la victoire du régime d’Ahmadinejad, la communauté internationale doit agir sans concession contre le programme nucléaire de l’Iran et l’aide apportée par ce pays à des organisations terroristes impliquées dans des tentatives de déstabilisation dans la région », a affirmé le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman dans un communiqué. Son second, Danny Ayalon devait pour sa part affirmer que « la réélection d’Ahmadinejad montre que la menace iranienne est d’autant plus grave ». Un haut responsable ayant requis l’anonymat juge pour sa part, selon la radio publique, que Mahmoud Ahmadinejad « ne peut qu’entraîner son pays vers une confrontation avec le monde occidental », avait déclaré cet officiel, cité par la radio publique. Il me semble que ces dernières déclarations faites par des responsables israéliens restent hautement valables et garderaient tout leur bon sens si nous nous mettons à inverser les positions entre responsables israéliens et leurs homologues iraniens, au lendemain de la victoire de Benyamin Netanyahou… !

Le monde nouveau de Chavez

Le président Hugo Chavez dit-on a été le premier chef d’état à appeler au téléphone son homologue iranien pour le féliciter de sa réélection M. Chavez a souligné, lors de cet entretien, que cette victoire confirmait « l’engagement du peuple iranien pour la construction d’un monde nouveau », selon un communiqué officiel, estimant que cette victoire est « grande et importante pour les peuples qui luttent pour un monde meilleur ».

La consternation des Arabes

Quant aux gouvernements Arabes, c’est la consternation, et sans savoir si la victoire de Mir Hossein Mousaoui pouvait les rassurer ou leur faire plaisir. Il me semble que c’est « la démocratie à l’iranienne » qui les inquiètent vivement, assurément plus que la force militaire de l’Iran et de son potentiel nucléaire et encore plus que les dernières prises de positions d’un certain Benyamin Netanyahou. Or depuis son instauration en 1979 la république islamique d’Iran a eu recours à une trentaine de scrutins populaires pour élire tous leurs dirigeants, peut-être parce qu’ils pensent, selon Theodore Parker (1850), que la démocratie c’est le gouvernement de tous, pour tous, par tous… alors que les chefs d’états arabes pensent, selon la Comtesse de Blessington (1839), que le despotisme soumet une nation à un seul tyran, la démocratie à plusieurs.  (19.6.2009)

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