Les 14 points du 14 mars 2009 au BIEL … un programme plutôt décevant !

Ils étaient presque tous présents: les présidents, les bacaouettes, les cheikhs, les chefs des milices et autres chefs de clans. Et la largesse du BIEL a permis d’installer tous ces leaders politiques au premier rang, côte à côte avec les ministres et les députés y compris les ex…! Le clergé était étrangement absent ou écarté; tant mieux. Par contre quelques ambassadeurs et ambassadrices étaient visiblement  bien présents.

Un discours médiocre

Franchement la fête ressemblait plutôt à une cérémonie de remise de diplômes de fin d’année universitaire et où le secrétaire général de l’établissement prononçait tristement un discours médiocre devant une assemblée de gens braves et instruis avant d’appeler tous les notables de la congrégation à monter sur  scène pour la prise des photos de souvenir. Un brave type à mes cotés me demanda pour quoi étaient-ils si rieurs ! Riaient-ils de nous ou d’eux-mêmes ? Je n’ai pas voulu trop le décevoir et je lui ai dit : mon pauvre ami, ils ont au moins deux raisons pour rire mais pour combien de temps… ! Je n’en sais rien.

Point par point

Maintenant venons au programme point par point :

« Protéger le Liban des attaques israéliennes et récupérer les fermes de Chebaa conformément à la résolution 1701. Imposer l’autorité de l’Etat sur tout le territoire selon Taëf, de manière à éliminer (!) toute autre présence militaire autre que celle de l’Etat Libanais. S’engager à interdire l’implantation des Palestiniens au Liban». Quelqu’un pourrait me dire comment peut-on réaliser ces trois objectifs dans un pays désarticulé et divisé sur ces thèmes, spécialement parmi les partis et factions réunis au sein du 14 mars, et qui nécessitent un véritable consensus national.

Le Taëf, la solidarité arabe et le TSL

«Etablir des relations amicales avec la Syrie conformément a l’accord de Taef. Récupérer le rôle du Liban dans la réalisation de la solidarité arabe. » Voilà des partants pour la Mecque quand tous les pèlerins se retrouvent sur le chemin du retour. Le plus ignare et autre novice en politique libanaise savent pertinemment que ceux qui ont le plus bafoué et abusé de l’accord de Taëf, sont particulièrement ceux qui avaient pendant bientôt vingt ans la lourde charge de le préserver, qu’ils soient affiliés actuellement au rassemblement du 8 mars ou bien au groupement du 14 mars. Et que peut faire le rat des champs libanais pour empêcher les loups arabes de se bouffer la gueule ? Il ne peut que prier pour que le conflit cesse ou bien se ranger derrière le vainqueur. « Permettre au Tribunal spécial pour le Liban de révéler la vérité et d’établir la justice ». Là aussi, ceux qui ont empêché les instances juridiques libanaises d’assumer leurs responsabilités et remplir leurs obligations, vont-ils peut-être tenter une fois de plus de gêner le cours de la justice… ?

Les grands débats

Le programme en quatorze points n’a pas manqué de citer pêle-mêle tous les sujets et thèmes relatifs à la coexistence nationale, à l’Etat civil et égalitaire, au dossier des personnes déplacées ou disparues pendant et après la fin la guerre civile, à la participation effective de la femme dans la vie politique et économique, à la limitation (!) de la dégradation de l’environnement, à la décentralisation administrative avec une répartition équitable des aides au développement de tous les secteurs productifs et de toutes les régions, l’établissement d’un programme effectif (!) pour réduire la dette publique afin de profiter (!) des aides fournies par la conférence de Paris 3, au soutien des Libanais de la diaspora désireux d’acquérir la nationalité libanaise en vue de participer aux prochaines élections législatives… et surtout les encourager à investir au Liban ! Cela appelle à la réflexion profonde et lance les grands débats, et  nous conduit tout naturellement au fin fond du problème qu’est la CORRUPTION qui n’a pas été cité une seule fois ni dans le discours du Secrétaire Général ni dans le programme électoral de rassemblement du 14 mars, alors que le discours du Général Michel Aoun à l’Hôtel Habtour était centré sur ce point culminant. (20.3.2009)

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