Ponce Pilate et le peuple palestinien

Depuis deux mille ans le gouverneur romain de la Palestine, Ponce Pilate est considéré comme un personnage qui a marqué l’histoire de la Chrétienté et de ce fait l’histoire de l’humanité. Sous prétexte de ne pas mécontenter les dignitaires de la communauté juive riche, active et bien organisée en Palestine, il s’est délayé les mains du sort d’un hors-la-loi présumé coupable, nommé Jésus de Nazareth.

Les Ponces Pilates contemporains

Les présumés ponces pilates des temps modernes risquent d’être nombreux: les britanniques, les français, les russes, les allemands et les américains, et cela depuis la signature de la promesse Balfour et des accords Sykes-Picot, en passant par tous les traités scellés entre les grands de ce monde, depuis la fin de la première guerre mondiale jusqu’à nos jours. Ils étaient plus sionistes que les fondateurs du sionisme, et comme Ponce Pilate, ils se sont lavées les mains du  sort et du sang de tout un peuple… les palestiniens.

A la recherche d’une solution

Apres trente d’ignorance absolue et trente ans de mépris total, la communauté internationale cherche en vain depuis 1974 une solution non pas pour sauver le peuple palestinien mais pour sauvegarder les acquis d’un état israélien fondé sur des pieux mensonges, et préserver sa place et son rôle sur l’échiquier international. Ainsi les Etats-Unis d’Amérique promoteurs du monde libre et héritiers légitimes de l’empire colonial européen, s’efforcent à assumer leur rôle de gendarme international, en prônant une « pax americana ». Malgré tous les « camp David, Oslo, Madrid, Genève, Annapolis et  autres Charme cheikhs » le palestinien n’a ramassé que les débris de toutes ces guerres qui visent tout simplement à l’exterminer.

Obama mène le jeu

En recevant le roi Abdallah II de Jordanie à la Maison Blanche la semaine passé, le président américain Barack Obama a réclamé des gestes de bonne volonté de toutes les parties impliquées dans le conflit, y compris les Israéliens. Il a remarqué que les perspectives de paix « continuent d’exister », regrettant le scepticisme qui règne dans la région du proche orient depuis des années. Il a aussi affirmé sa volonté de voir le règlement du conflit israélo-palestinien passer par la création d’un Etat palestinien, tout en sachant que le nouveau gouvernement israélien repousse formellement une telle option… ! Le président américain a lancé des invitations au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et au président égyptien Hosni Moubarak. Il souhaite voir  » des gestes de bonne volonté chez toutes les parties », ajoutant qu’il n’a pas « l’intention de dire plus précisément ce que ces gestes pourraient être, mais je pense que toutes les parties concernées dans la région savent probablement assez bien quelles mesures pourrait-on prendre pour instaurer la confiance ».

La responsabilité historique

Il faut se rendre à la source du problème, en Europe là où « la question juive » conserve toujours et malgré tous les mensonges et autres camouflets, toutes ses racines, avant d’être transplantée au Proche-Orient en terre de Palestine, au lendemain de la première guerre mondiale. M. Obama sait-il que six cents mille fuyards juifs européens de l’ouest ont émigré en Palestine entre 1908 et 1948 avant la création de l’état Israélien, suivis après cette date de quelque trois cents mille venus des pays arabes et environ un million de juifs de l’Europe de l’est en particulier russes..? Sait-il aussi que deux millions de juifs européens ont fuit leurs pays d’origine durant la même période pour s’installer aux Etats-Unis et un peu partout en Amérique latine..? Mais la Palestine n’est pas le continent américain et les palestiniens ne sont les peaux rouges d’un monde arabe qui a su, malgré tout, préservé sa dignité et son intégrité contre toutes sortes d’ignorance et de mépris qui ont caractérisé la politique de colonisation et d’occupation des puissances européennes. Depuis les accords Weizman-Fayçal 1er et jusqu’à l’annonce de la fameuse « proposition de paix » arabe de Beyrouth, les peuples arabes ont fait des concessions inégales et ont manifesté une réelle générosité voire même une sympathie à l’égard des juifs fuyant l’Europe antisémite.

Il faut oser

D’abord il faut cesser de traiter de racistes et d’antisémites, à tort ou à raison, tous ceux qui osent critiquer la politique ségrégationniste de l’état Israélien. Israël est un état comme les autres et les israéliens ne sont pas des intouchables, et le label « peuple élu et supérieur » jadis adopté par le nazisme, a déjà valu à l’Europe une guerre mondiale, une guerre meurtrière qui a tué des dizaines de millions de citoyens européens, américains, africains et asiatiques. Il semble que l’échec cuisant du projet colonial sioniste cent ans après son lancement  et soixante ans après la proclamation de l’état d’Israël, emmènent les chefs israéliens à se réfugier dans une judaïté naguère aléatoire.

Obama a dit :

“Je suis d’accord sur le fait qu’on ne peut pas discuter éternellement et qu’à un moment donné, il faudra prendre des mesures, pour que les gens voient du changement sur le terrain. Je suis un fervent partisan d’une solution à deux Etats. Je l’ai dit publiquement et je le redirai en privé”  (1.5.2009)

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