Conciliation, transaction ou arrangement ?

Des conciliations par ci, des arrangements par là, dans un monde qui a souffert pendant longtemps de faux et de vrais conflits, prédisant l’avènement d’une accalmie globale, pour ne pas dire l’établissement d’un nouvel ordre mondial. Il faut sauver les peuples malgré eux, disait un de ces jours Napoléon Ier.

Le président Barak Obama veut concilier les riches et les pauvres américains, et œuvre pour réconcilier les américains avec le reste du monde. De plus il parait soucieux de vouloir concilier les arabes avec les Israéliens, les arabes entre eux, les musulmans avec leur Coran, et  les juifs avec la Bible.

Rayer l’esprit de vengeance

L’Ancien Testament nous ordonne: tu ne te vengeras point. Saint Paul nous dit dans son Epître aux Romains: Ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laisser agir la vengeance de Dieu. L’Islam nous conseille: Si vous vous vengez, que la vengeance ne dépasse point l’offense (XVI, 127). Qui médite de se venger entretient ses blessures (Fr. Bacon 1597). Pour pouvoir se venger, il faut savoir souffrir (Voltaire in Mérope 1743). Autrement dit, il faut commencer par soigner nos blessures et cesser de souffrir, et surtout démolir tous ces murs de séparation fondés sur l’ignorance, la suspicion et la haine, si nous voulons véritablement édifier cette paix juste et globale dont rêvent les peuples de ce Proche-Orient divisé et meurtri depuis cent ans.  

Les retrouvailles

Les dernières élections législatives libanaises sont passées et le commun des mortels connaît les conditions douteuses qui ont inspiré leur déroulement et leur dénouement. Doit-on rappeler que Tout vainqueur insolent à sa perte travaille (La Fontaine in Les deux Coqs 1678). La classe politique libanaise se métamorphose jetant au dépotoir leur hache de guerre, leurs douloureux souvenirs et leurs querelles fratricides. Sait-elle que Les amitiés renouées demandent plus de soins que celles qui n’ont jamais été rompues… ? (La Rochefoucauld 1665). Les uns reconnaissent avec les chinois que l’eau ne reste pas sur les montagnes, ni la vengeance sur les cœurs. D’autres admettent que la porte la mieux fermée, sinon la plus sûre, est celle que l’on peut laisser ouverte. Et les plus avisés affirment avec les irlandais : Mieux vaut un lion féroce devant soi qu’un traître derrière.

Cessons de fuir…

Le célèbre artiste français fuit son pays à la recherche d’un paradis fiscal. L’ingénieur américain s’expatrie pour toucher à l’étranger le triple de son salaire ordinaire et échapper aux impôts. L’armateur britannique file à l’anglaise pour défendre la grandeur de l’Empire. Le travailleur asiatique part pendant quelques années à la recherche de la petite fortune et rentre aussitôt au bercail. Le juif européen immigre vers la Palestine sa « terre promise » sans jamais rompre avec son pays d’origine. Seuls les libanais, les palestiniens, et autres syriens et égyptiens, sans oublier les arabes nord-africains, abandonnent tout et quittent dans l’intention de ne plus revenir dans leur pays natal. Ils ont choisi presque volontairement l’exil, tout simplement pour avoir la paix, loin de toutes ces fausses querelles et autres disputes entre les chefs de tribus appelés communément communautés religieuses.

 Et construisons l’avenir

Les Libanais savent vraisemblablement que parmi ces centaines de milliers d’immigrés et autres expatriés, une infime minorité a réussi son pari alors que la plupart ont succombé à la misère et à la honte. Il faut cesser de vanter excessivement les mérites de l’immigration qui n’a fait que briser la famille libanaise, qui a vidé nos montagnes de leurs habitants cultivateurs, qui a privé le pays de sa main-d’œuvre qualifiée, et a empêché la fondation, pour ne pas dire la création d’une véritable identité nationale libanaise depuis 1920 et jusqu’à nos jours. A l’étranger, il y a trop ou trop peu. Ce n’est que dans notre pays que nous trouvons la juste mesure (Goethe1749-1832). Le pain dans sa patrie vaut encore mieux que les biscuits en pays étrangers (Voltaire 1778). On appartient à sa patrie comme on appartient à sa mère, écrit l’américain E. Hale in The man without a Country, en 1863. (2.8.2009)

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