Le long chemin de la réconciliation

Les nations qui veulent des protecteurs trouveront des maîtres. (Ficher Ames, Oraison à Boston le 8 fév.1800) On peut regarder un homme d’après sa nation, mais on ne peut pas juger une nation d’après un homme. (Stanislas Leszczynski 1763)

 Les lumières de Jérusalem

Pendant des siècles les juifs ont chanté « l’an prochain à Jérusalem ». Cela n’était pas imaginable. « La génération racontera Tes œuvres à la génération qui vient » (Psaume 79,13). Le juif peut-il continuer de dire encore aujourd’hui « l’an prochain à Jérusalem »? L’an prochain à Jérusalem unifiée ou bien dans Jérusalem reconstruite en totalité…!

Une chose est à peu près certaine: nous ne sommes qu’à l’aube des lumières de la Jérusalem céleste. Car cette capitale universelle de la sainteté reste plus que jamais impénétrable, bouleversante et chargé d’émotions contradictoires.

Autrefois, il y avait douze portes d’accès à Jérusalem et une treizième pour ceux qui ignoraient à quelle tribu ils appartenaient.

Des juifs ont vécu là, discrètement et dignement avec leurs cousins sémites arabes (chrétiens et musulmans). Quarante deux ans après l’entrée des troupes de Tsahal dans la Vieille Ville, le visiteur étranger trouve des difficultés à distinguer, la jeunesse juive de la jeunesse arabe.

C’est une symbiose socioculturelle qui s’est forgée curieusement au cours de ces soixante dix années de guerre interminable bâtie sur la suspicion et la peur de l’autre. Le sionisme a perdu aujourd’hui son alphabet, après avoir reproduit son propre ghetto de Varsovie, creusé son authentique pogrom russe et indigné les juifs de New York.

Le Liban éternel

Durant deux siècles les habitants du Mont Liban ont rêvé et œuvré farouchement pour échapper à l’emprise Ottomane et créer leur propre entité politique. Ils ont obtenu gain de cause au lendemain de la Grande Guerre, avec en prime l’annexion de régions qui vont constituer ensemble l’Etat du Grand Liban. Et la République est née effectivement avec l’adoption par le parlement de la Constitution de 1926. Presque vingt ans après, le Liban accède à l’indépendance et devient membre fondateur de l’Organisation des Nations Unies et de la Ligue des Etats Arabes. C’était trop beau pour être vrai. Car les libanais n’ont pas su quoi qu’on dise, préserver tous ces précieux acquis. Ils ont troqué leur indépendance et leur souveraineté, et ont consumé leur liberté tel un fumeur forcené de narguilé.

Obama: sauveur et protecteur ?

Le président américain Barak Obama est vu en tant que sauveur et protecteur, selon les deux parties opposées : les Israéliens et les Palestiniens. Il doit concilier l’inconciliable, puiser chez les uns pour donner aux autres. En équilibriste il doit troquer le droit « divin » de retour des juifs en Palestine « terre promise » et le droit « humain » de retour des palestiniens dans leur Palestine spoliée et occupée. De même, il doit trancher entre « l’établissement définitif » des palestiniens installés provisoirement au Liban, et le retour espéré des libanais fraîchement  immigrés qui ont enfin admis avec Bonchamps le chef de guerre vendéen, que la guerre civile ne donne pas de gloire. Quand aux syriens, ils doivent aussi  semble-t-il, loger définitivement environ cinq cent milles refugiés palestiniens s’ils tiennent à récupérer les hauteurs de leur Golan partiellement libéré. Les enchères vont-elles basculer pour atterrir en Jordanie, au moment où Ariel Sharon devait bientôt sortir de son coma qui a longtemps duré ? Faut-il rappeler au président Obama ce qu’a dit le président Woodrow Wilson le 2 avril 1917, dans son message au Congrès, le droit est plus précieux que la paix… ?  A qui le tour maintenant, après l’assassinat du roi Fayçal d’Arabie Saoudite, du président égyptien Anouar Sadate, du premier ministre israélien Isaac Rabin, du président palestinien Arafat, du premier ministre libanais Rafiq Hariri et du président iraquien Saddam Hussein…?   (17.7.2009)

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