Que ceux qui ne sont pas corrompus, lèvent la main… !

« A ceux qui s’accrochent au pouvoir par la corruption, la tromperie, en faisant taire l’opposition, sachez que vous êtes du mauvais côté de l’Histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes prêts à desserrer le poing »… »L’avenir n’appartient pas à ceux qui massent des armées sur un champ de bataille ou qui enterrent des missiles; l’avenir appartient aux jeunes qui seront armés d’une éducation et d’une imagination créatrice. Telle est la source de la puissance en ce siècle ». (Barak Obama le 9 septembre 2009 devant les deux chambres du Congrès) « Dès aujourd’hui nous entamons un grand effort national pour redresser le pays, libérer ses immenses capacités, étouffées par la corruption et le gaspillage…Rien ne sera facile, il faudra un dur travail » (G. Papandréou dans son allocution de victoire le 4 octobre 2009).

 Obama le prédicateur

« La véritable force de notre peuple vient non pas de la puissance de nos armes, ni de l’ampleur de notre prospérité, mais du pouvoir durable de nos idéaux : la démocratie, la liberté, l’égalité des chances et l’espoir inébranlable ». Obama cherchait de la sorte, à enrayer sa chute de popularité auprès d’un électorat en perdition. Pourtant, Barack Obama n’a pas manqué les occasions depuis son investiture, pour rappeler à la morale et au sens des responsabilités, tous ceux qui constituent les forces vives de la société libérale américaine et qui détiennent effectivement le pouvoir, à savoir les banquiers, les PDG de l’industrie automobile, les compagnies d’assurance-maladie, les enseignants, sans oublier les pères de famille… ! Mais il n’a jamais osé, semble-t-il, adresser une quelconque critique aux stratèges de la puissante armée américaine engagée dans des guerres à la fois, douteuses et coûteuses, notamment les services de renseignements qui paraissaient engagées étroitement aux cotés des vigoureuses compagnies pétrolières. Croit-il avec B. Whichcote (1753) que « la morale est exacte comme les mathématiques », ou bien, pense-t-il avec Pascal (1670) « que la vraie morale se moque de la morale ».

Obama le palestinien

Son prédécesseur a évoqué au lendemain de sa première investiture en l’an 2001, l’inévitable Etat Palestinien. Aujourd’hui Barak Obama parle d’un Etat Palestinien durant les deux années à venir. Et sa secrétaire aux Affaires étrangères Mme Hilary Clinton appelle ses fidèles alliés arabes à adopter « la stratégie du silence ». Mais Mahmoud Abbas n’est pas Yasser Arafat qui a rêvé toute sa vie, mourir en martyr, car il préfère plutôt mourir paisiblement dans son lit.

Obama l’Afghan

Je me demande si l’un de ses proches conseillers, sûrement pas Feltman, a trouvé le moment pour souffler à l’oreille d’Obama, juste pour lui rappeler que les Talibans étaient jadis les meilleurs alliés des Etats-Unis dans leur guerre contre l’expansion de l’ex-ennemi russe en Asie centrale…et que l’Iran est avant tout l’héritier d’un grand empire perse, avant d’être une république islamique… ou bien a-t-il remarqué que la politique aventurière menée par l’armée américaine dans cette région du monde est en train de provoquer la naissance d’une forte alliance entre les pays de l’ancienne Asie mineure et les pays de l’Asie centrale ? Or beaucoup d’observateurs pensent que l’équipe Obama voit d’un bon œil toutes les actions menées par le gouvernement turc en vue de diminuer les tensions et repousser dans une certaine mesure, les « malentendus ».      (6.11.2009)

A quand la chute des « Murs de Berlin arabes » ?

Dans l’union s’affirme la force d’hommes même très médiocres (Homère). Les miracles sont accomplis par les hommes unis (dicton populaire indien). La plus universelle qualité des esprits, c’est la diversité (Montaigne). L’Europe toute entière a fêté cérémonieusement le vingtième anniversaire de la chute du Mur de la honte survenue le 9 novembre 1989. A quand la chute des  « Murs de Berlin », entre les pays arabes en général, notamment entre les chefs politiques libanais, entre les partis politiques Irakiens, et entre les organisations de libération de la Palestine, en particulier… ?

Triade

Trois cent millions d’arabes citoyens de vingt deux états reconnus par l’ONU et membres de la Ligue des Etats Arabes, ont semble-t-il prêté dans l’état actuel des choses leurs langues et ont livré manifestement leur sort, aux Iraniens, aux Turcs et aux Israéliens. Sont-ils si faibles et incapables de décider de leur avenir ? Malheureusement cette incapacité, voire cette incompétence chez les dirigeants arabes à diriger et gouverner leurs peuples, durent et perdurent depuis des décennies, autrement dit, depuis leur accession au pouvoir dans leur pays. Certes les Américains sont omniprésents, les Européens aussi. Mais ils sont tellement pris dans leurs bourbiers en Afghanistan et au Pakistan, qu’ils ont été amenés à confier momentanément, la gestion de leurs affaires aux trois états les plus puissants de la région.

Les murs de séparation

Les murs de séparation arabes dressés entre les vingt trois états et au sein de la population de chaque état sont nombreux, ayant des configurations diverses. Or L’incapacité d’un système politique à gérer les diversités et les inégalités socio-économiques, et à éliminer toute forme de discriminations à l’encontre des minorités politique ethnique ou religieuse, favorise inévitablement, l’installation de toute sorte de murs de séparations entre les composantes qui constituent la communauté nationale. Qui est libanais et qui ne l’est pas ? Qui est arabe et qui ne l’est pas ? Qui est résistant et qui est pacifiste ? Qui défend la nécessité de l’usage courant de la langue arabe et qui cherche à la remplacer par des langues et autres dialectes ? Qui veut s’ouvrir à la « société de consommation » et qui veut préserver les traditions ? Qui est nationaliste et qui est séparatiste ou sécessionniste ? Qui dit vrai et qui dit faux ?

Le Haut mur à démolir

Qui veut véritablement une quelconque normalisation avec Israël et qui refuse absolument la reconnaissance de cet état ségrégationniste et œuvre pour sa disparition de la carte ? Je pense qu’il est temps pour tous les arabes, notamment les palestiniens, de s’unir pour faire face à l’arrogance, voire le mépris total que les Israéliens manifestent plus que jamais à l’encontre des Arabes et leurs dirigeants…s’unir pour retourner la tendance fâcheuse qui pèse lourd sur la conscience collective de tout un peuple, depuis la visite surprenante de l’ex-président égyptien Anouar Sadate en Israel et la signature d’un traité de paix entre les deux pays à camp David, ou bien s’unir pour faire face à une paix hypothétique, œuvrant s’il le faut pour la réalisation d’une véritable paix, une paix juste et global… !    (13.11.2009)

L’entente libano-palestinienne est-elle possible?

Le Centre Issam Farés pour les Affaires Libanaises situé à Sinnelfil, a organisé un séminaire sur la situation accablante qui prévaut plus que jamais, dans les camps de refugiés palestiniens au Liban, avec l’intention de trouver des solutions équitables et acceptables par les deux parties, libanaise et palestinienne. Ont participé massivement à cette rencontre des ministres, des députés, des ambassadeurs, des hommes politiques libanais de tout bord, des chercheurs compétents et divers responsables palestiniens qui ont, le 17 et 18 octobre dernier, exposé et échangé librement leurs points de vue. En guerre comme en amour, pour en finir il faut se voir de près…, disait  Napoléon 1er.

De l’entente à la réconciliation

Deux ans après la chute du camp Albared, et un an après les excuses présentées publiquement par les uns et les autres, et la création d’un Comité de liaison et de travail commun entre le gouvernement libanais et l’ambassadeur Abbas Zaki représentant l’Autorité Palestinienne, et vu le climat politique consensuelle qui prédomine au Liban, allons-nous voir établir bientôt une réconciliation franche et effective entre les libanais et les palestiniens ? C’est dans ce contexte et suivant les directives de l’ancien vice-président du Conseil des ministres Issam Farés, que le directeur du centre qui porte son nom, l’ancien ambassadeur Abdallah Bouhabib a estimé utile et profitable d’organiser un débat ouvert et sincère entre les protagonistes rapprochant ainsi leurs points de vue et dissipant toute sorte de frayeur ou de suspicion.

L’état des lieux

Premier constat : de 1949 à 1969 (les accords du Caire) la présence des palestiniens au Liban était plutôt bénéfique, par contre de 1969 à 1989 (les accords de Taef) l’agitation des palestiniens était surtout maléfique, voire dévastatrice pour les deux parties. L’avènement  en 2007 de ce que nous avons convenu d’appeler « la guerre du camp Nahr el-bared » entre l’armée libanaise et un groupuscule palestinien brandissant la bannière d’un Fath el-islam, et qui a abouti à la destruction inévitable du camp, et la dispersion de ses habitants… a brisé le calme qui commandait malgré tout, le statuquo dans les relations libano-palestinienne depuis 1989.

Deuxième constat: l’UNRWA avance notoirement le chiffre de quatre cent vingt six milles palestiniens supposés résider au Liban. Mais des sources non moins sérieuses, affirment qu’au minimum, la moitie ont déserté depuis longtemps le pays des cèdres.

Troisième constat : combien le Liban peut-il continuer à accueillir sur son sol de refugiés palestiniens, en plus des soixante quinze milles qui ont profité il y a environ dix ans, des deux fameux décrets de naturalisation massive ordonnés par le gouvernement libanais…?

Dans l’attente d’une solution juste et globale

Que peut faire le Liban, malgré tous les handicaps qu’il doit assumer, pour aider les palestiniens à améliorer leur existence, lui qui ne s’est jamais préoccupé sérieusement de réglementer l’établissement des refugiés palestiniens sur son sol depuis leur arrivée en 1949 jusqu’à nos jours… ? Or le pays des cèdres compte au moins cinq millions de libanais, y compris ceux qui ont fui les multiples « guerres civiles » depuis 1975, pour s’installer temporairement  dans des pays proches ou lointains. De ce fait, le nouveau gouvernement libanais « d’union nationale » doit solliciter le plutôt possible l’aide financière des pays arabes riches, pour aider les palestiniens vivant actuellement au Liban à jouir d’une vie digne et profitable pour tous, dans l’attente d’une solution juste, globale et satisfaisante pour tous les peuples de la région, avec ou sans le soutien tant attendu des Américains. Nourrir les hommes sans les aimer, c’est les traiter comme du bétail vil ; les aimer sans les respecter, c’est les considérer comme des animaux favoris (Mencius, de l’Antiquité chinoise)   (20.11.2009)

En quête de notre identité nationale

Tous s’accordent au Liban pour reconnaître que l’Etat Libanais existe bel et bien depuis 1920, et que la République Libanaise est reconnue effectivement depuis 1945  par l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des Etats Arabes. Parallèlement, le monde entier, y compris les libanais eux-mêmes, admettent chacun à sa façon, que le libanais ne s’identifie pas en tant que citoyen appartenant à une communauté nationale ; et ce, malgré toutes les souffrances communes qui n’ont épargné personne, du moins depuis 1975 jusqu’à nos jours. Si les vertus vous concèdent des titres, les souffrances vous donnent des droits.

Les symboles

Pourtant, les symboles de l’identité nationale libanaise sont indiscutablement présents. Les Libanais œuvrent depuis soixante six ans, pour une république indivisible démocratique, indépendante et libérale. Ils l’ont doté d’un pouvoir central, et d’un système politique parlementaire assez représentatif. Les services publics, dont la Sécurité sociale, l’Ecole publique et les Hôpitaux publics, bien que branlants, occupent le terrain et remplissent leur rôle contre vent et marais. Les Libanais sont indéniablement attachés à leur montagne, encensent leurs cèdres millénaires, chérissent leur drapeau, tonnent tout haut leur hymne national, parlent remarquablement l’arabe la langue de leurs ancêtres…mais glorifient leurs martyrs selon leur étiquette politique partisane, ou bien leur appartenance confessionnelle et tribale.

Trop beau pour être vrai 

Les politologues s’accordent avec les juristes, les économistes et autres sociologues, pour dire que le Liban est un pays pas comme les autres, voire trop beau pour être vrai, et que les Libanais sont uniques. Pourtant les libanais appartiennent comme chez la plupart des peuples du Tiers monde, à des confessions diverses, parlent une deuxième langue étrangère, et sont fanatiques, xénophobes, et  chauvins, surtout en temps de crise. Le Liban est convoité depuis toujours, par les puissances régionales et mondiales  pour sa situation géographique et climatique,  comme le sont les autres pays pour leurs richesses minières.

Un nouveau consensus

En effet, c’est l’ensemble de la classe politique libanaise, dominante depuis 1945 jusqu’à nos jours, qui doit reconnaître ses torts, discrètement ou clairement, et assumer ses responsabilités. Car le peuple libanais est épuisé, voire ruiné, après toutes ces décennies de sacrifices et de souffrances. Les Libanais, disons-le, voudraient maintenant entendre un discours nouveau, assister à un dialogue politique sincère et un débat constitutionnel cohérent, et que cessent toutes ces polémiques dévastatrices. Ils voudraient aussi, voir leurs dirigeants donner le bon exemple, rétablir leur image de marque, renouer avec les bonnes dispositions institutionnelles, et parvenir à générer un nouveau consensus national, avant d’appeler la population « à rejoindre l’Etat ».  (27.11.2009)

Alexandre Pouchkine, le génie qui a osé

Le Centre Libanais de Recherches Sociétales du l’Université Notre Dame de Louaizé et la Maison Libano-Russe, avec la coopération de Centre Culturelle Russe de l’ambassade de Russie, et le soutien de la Fondation Issam Farés, ont célébré le 2 décembre dernier, le 210éme anniversaire de celui qu’on considère comme le père de la révolution libérale littéraire de la Russie. Des chercheurs universitaires, des historiens émérites, des écrivains et des poètes illustres, arabophone, russophone francophone et anglophone, ont animé un séminaire portant sur  la vie et les chefs d’œuvres littéraires et artistiques que nous a légué Alexandre Pouchkine, ce génie mort dans un duel fomenté quand il avait 37 ans.

Entre liberté et légitimité

Pouchkine qu’on appelait le Français au Lycée de Moscou, parce qu’il avait réussi à façonner ses goûts et ses idées à la manière du XVIIIème siècle en France, et en particulier au style osé et critique de Voltaire son idole, était descendant par son père d’une ancienne famille aristocratique russe, et par sa mère d’Abraham Hannibal, le filleul Ethiopien, compagnon d’armes de Pierre le Grand. Tout cela a contribué à faire de lui un haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères en 1816… Mais Pouchkine en société n’a jamais fait mystère de ses idées libérales, et quelques uns de ses poèmes condamnent sévèrement le servage qui était en pratique en Russie à cette époque, ce qui allait lui faire valoir en 1820, l’exil en Sibérie, s’il n’ y avait pas eu l’intervention de ses protecteurs influents auprès du Tsar pour lui faire éviter ce risque… Entre réalisme, lyrisme et théâtralisation de l’histoire, Pouchkine jongle avec l’âme de la Russie, à la hauteur d’un message qui n’a pas arrêté de traverser son œuvre. C’est un message qui porte sur la légitimité de l’aspiration à la liberté et à l’amour. C’est le message que Pouchkine cherchait à faire rencontrer vainement avec le principe d’ordre, et malgré les contradictions qui les séparent, mais l’anarchie était toujours là pour le dissuader. (Extraits de l’allocution de Abdo Kahi, le directeur du C.L.R.S. ayant pour thème : Pouchkine, le père de la révolution libérale littéraire de la Russie)

Entre ciel et terre 

Il serait plus facile de dompter la fougue du torrent, de surpasser les effluves aurifères de l’impétuosité de la lumière, de sabler les instants dans les coupes fugitives des saisons, de rythmer les élans de l’arc-en-ciel, de suspendre le frémissement des ruisseaux chantants, d’enfermer le soleil dans les battements mélodieux de la brise, de répandre entre ciel et terre le délire sensuel des nuits de pleine lune … que de cerner l’écriture de Pouchkine. L’œuvre de Pouchkine est avant tout celle d’un artiste considéré comme une référence de la poésie russe. Aussi grand que la grandeur de son pays et de son peuple, que l’immensité de la plaine, ce maitre de l’art a donné naissance à l’esprit libertaire, en tant que pionnier et chef de file des écrivains. Le journal intime de Pouchkine confirme sa débauche qui serait aux dires de certains le moyen de combler le manque du ciel par les voluptés terrestres. Agnès Grossmann dit que la “religion de Pouchkine, c’est le sexe avec lequel il relie indéfiniment la terre au ciel et l’animal a la divinité“. Pouchkine devient par le fait même vivant exemple de contradictions, enthousiasme et renoncement, avidité des sens et ascèse artistique, passion et scepticisme, Pouchkine oscille toujours entre ces pôles opposés“. Qu’on le nomme prôneur de l’athéisme , chercheur de plaisir, qu’il raffole de luxure et de lubricité, qu’il dise “j’aime les femmes et elles me le rendent bien “ cet artiste insatiable, avide de vivre n’en demeure pas moins avide d’écrire et son écriture le place dans un cadre unique , le place comme le dit Agnès Grossmann “ au delà du bien et du mal“. Ainsi dira Boulgakov de Pouchkine: c’est une manifestation merveilleuse de la Russie, en quelque sorte son apothéose“. Nul ne peut contester la noblesse de Pouchkine. Lorsque le journal intime veut assombrir l’éclat de sa poésie, une étincelle jaillit  et la poésie déchire le voile opaque et l’homme redécouvre tout à coup sa nature angélique. (Extraits de l’allocution de Mme Ilham Abdenour, écrivaine et poète, ayant pour thème : Pouchkine entre ciel et terre). Un dernier mot : je tiens à saluer vivement les efforts de tous ceux qui ont œuvré pour la tenue de ce séminaire, et ont contribuée à sa réussite, en particulier ce grand russophone M. Souheil Farah, le professeur de philosophie et président de la Maison Libano-Russe, et  la virtuose et séduisante pianiste russe Ekaterina Kovrikova.   (4.12.2009)

Que faut-il changer ?

Qui n’a pas entendu dire selon la Bible : qui sème le vent récolte la tempête. Qui sème l’injustice, moissonne le malheur. Qui tend un filet, y sera pris. On est puni par où l’on a péché. A la question: que faut-il changer… ? Réponse: que faut-il ne pas changer. A la question: par où et par qui faut-il commencer ? Réponse: il faut commencer par les producteurs, avant de s’adresser aux consommateurs ? Et les principaux pays producteurs sont bien entendu, connus du monde entier : les Etats-Unis d’Amérique, la Chine, l’Europe des Pyrénées à l’Oural, l’Inde, le Japon et le Brésil. Or les grands producteurs ont compté, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, sur la publicité, tant mensongère, pour convaincre les consommateurs du monde entier de la nécessité, voire l’obligation d’acquérir tous les biens mis à leur disposition depuis un demi-siècle, prétendant assurer, une croissance «éternelle» aux seins de leurs propres sociétés développées, baptisées par la suite et pendant des décennies « sociétés surdéveloppées ».

Avouer ses torts

Faut-il commencer par reconnaître ses torts ? «On a souvent tort par la façon que l’on a d’avoir raison», nous apprend Mme Necker dans ses Mélanges, au lendemain de l’éclatement de la Révolution française. Mais malheureusement, «quand tout le monde a tort, tout le monde a raison» (La Chaussée, 1747). Ici, entendons-nous, tout le monde, englobe textuellement et effectivement, les hommes et les femmes au pouvoir dans un monde en pleine mutation. Car les peuples de ce monde sont effectivement mis à l’écart, pour ne pas dire délaissés, voire méprisés aux yeux des grands stratèges et autres décideurs des politiques internationales et des méthodes de productions mises en place depuis un demi-siècle.

Frapper à la bonne porte

Ne faut-il pas frapper à la bonne porte, au lieu de rassembler comme dans un cirque, deux milles personnes venant des quatre coins du monde et représentant les 192 états sur les 198 membres de l’ONU ? Ne faut-il pas réunir surtout les patrons des sociétés industrielles, des compagnies pétrolières et autres sociétés multinationales qui tiennent véritablement en leurs mains, les richesses des nations et le destin des peuples,  pour assumer clairement leurs responsabilités, discuter du changement inévitable et sauver la planète ?

Changer les concepts

Faut-il concéder éternellement que «les navets sont des poires», entretenir malicieusement les contestations populaires, et attiser les conflits fomentés entre les peuples ? Quand est-ce qu’on cessera de déshabiller Pierre pour habiller Paul ? Les experts, les observateurs avisés et tous les hommes et les femmes de bonne volonté, notamment le Président des Etats-Unis d’Amérique M. Barak Obama qui vient de recevoir son prix Nobel de la Paix, et cela depuis les premiers sursauts d’un certain chercheur universitaire M. René Dumont, il y a trente ans, somment les leaders du monde et sonnent le glas. Il me semble que les grands de ce monde sont franchement sourds et rient de nous deux fois, selon la sagesse populaire afghane. Or les sourds rient une première fois quand ils voient les autres, rire… et rient une deuxième fois quand ils ont entendu ou appris de quoi l’on rit. «Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre», selon le dicton populaire français. Autrement dit, il faut mener un combat sans merci pour radier tous les maux qui rongent notre société contemporaine : le mensonge, la corruption, l’ingérence des grands dans les affaires des petits, et le vol systématique de leurs richesses nationales.      (11.12.2009)

Un changement en prépare un autre

«Un changement en prépare un autre», nous prévient Machiavel dans son Prince, (1513). «Changer de lit guérit la fièvre» nous recommande Th. Fuller (1732).

Le changement selon Obama

Barak Obama, élu président des Etats-Unis d’Amérique il y a presque un an, n’a pas le choix. Car il a été élu et vivement salué pour réaliser le changement rêvé de tous les peuples du monde, y compris les Américains qui l’ont porté au pouvoir suprême. Il reste à savoir si tout le monde, y compris les Arabes, doivent attendre forcément les appels et les consignes de l’administration de Monsieur Obama, pour réagir et choisir le mode de changement qui pourrait leur être salutaire. Certes, le changement tant souhaité doit être global, à commencer par les grands pays industriels, car les misères dont souffre la planète, proviennent  essentiellement de ces derniers, sans pour autant oublier que chacun doit faire le ménage dans sa propre maison et balayer devant sa porte. D’ailleurs Barak Obama a saisi toutes les occasions possibles pour solliciter le soutien de tous ses partenaires et n’a jamais cessé d’exhorter les peuples du monde libre pour l’aider dans sa peine… contre des promesses difficile à tenir.

Le changement à la carte

Les Anglais avouent que «rien ne vient sans peine, sauf la pauvreté». Et «c’est avec l’eau du corps que l’on tire l’eau du puits», disent les Indiens. Il y a aussi ceux qui galopent et ceux trottent. Et les Chinois nous enseignent qu’il vaut mieux allumer une seule bougie que de maudire l’obscurité. Soyons du moins parmi ceux qui trottent, si nous ne pouvons pas galoper. Autrement dit, il faut se ressourcer et reprendre les bonnes vieilles recettes que les ancêtres nous ont léguées au fil des siècles. «Il faut espérer puisqu’il faut vivre», disent les italiens. «Au royaume de l’espoir il n’y a pas d’hiver», chuchotent les Russes. Ne faut-il commencer par regarder les réalités en face, renouer avec un certain passé, remettre en cause notre situation présente, et creuser dans toutes les sciences humaines que nous avons délaissé au profit des sciences «exactes» ? Désapprouvons le système de production en changeant notre mode de consommation, avant «que les raisins ne soient obligé de prier pour la santé du cep», selon les sentences des anciens rabbins du Moyen-âge.

Le changement selon les Arabes

Savez-vous que l’âge d’or était, de tous les temps, l’âge où l’or ne régnait pas, surtout quand les Arabes croyaient que tout ce qui brille n’est pas d’or ? Faut-il maudire tous les ors de la terre des ancêtres, jaune, blanc ou noir, qui ont plutôt nuis au bien-être des peuples de la Terre et desservis leurs intérêts… ou bien œuvrer pour un partage équitable des richesses ? Or, «il est difficile de discuter avec un ventre creux, car il n’a pas d’oreilles», selon Caton le Censeur cité par Plutarque, et «Nul ne peut adorer Dieu s’il est affamé», selon le proverbe soufi  du Xe s.  (18.12.2009)

Quand les temps pressent… !

«Le temps mûrit toutes choses; par temps toutes choses viennent en évidences; le temps est père de vérité», écrit Rabelais en 1546. «Il faut donner du temps au temps», proverbe cité par Cervantès en 1605. «Le temps est un grand maître, il règle bien des choses», nous dit Corneille en 1662. «Le temps guérit les douleurs et les querelles», écrit Pascal dans ses Pensées en 1670. Et les Russes croient que «le temps ne s’incline pas devant nous, mais nous devant le temps».

Les temps qui changent révèlent, couvrent et découvrent toutes choses. Il y a ceux qui saisissent les temps qui changent, et ceux qui trainent le pas, croyant ainsi pouvoir retourner la situation en leur faveur, sinon chercher à captiver l’attention du monde entier. Ceux-là ne se soucient guerre de ce que pensent les autres, tous les autres ! «À se cogner la tête contre les murs, il ne vient que des bosses», écrit G. Musset dans Proverbes de Saintonge en 1897.

Les temps qui pressent

Depuis le lendemain des élections législatives qui nous ont dévoilé tant de vérités, tout bouge au Liban et change dans la bonne direction: une réelle entente entre les présidents de la République, du Parlement et du Conseil des ministres d’une part, conciliation et débats à cœur ouvert entre les dirigeants politiques du pays d’autre part. En même temps, les dirigeants arabes les plus influents ont aussi entamé une série de réconciliations, pour faire face, dit-on, aux bouleversements survenus sur la scène internationale, et assumer enfin leurs parts de responsabilité tant délaissée depuis 1991.

La vérité

Notre jeune président du Conseil des ministres Saad Rafic Hariri a choisi le moment et la manière qui lui conviennent pour se rendre à Damas et rencontrer le jeune président syrien Bachar al-Assad, alors que des chefs politiques libanais persistent dans leurs surenchères. Certes, chacun a le droit de désapprouver cette démarche, pourtant si salutaire pour tous, en particulier pour la majorité des Libanais. Mais Il me semble que Saad Hariri pense avec Samuel Butler (1872), que « La vérité, comme la religion, a deux ennemis, le trop et le trop peu », et croit comme Voltaire (1761), que « La vérité est un fruit qui ne doit être cueilli que s’il est tout à fait mûr ».

(27.12.2009)

Inacceptable, insoutenable, injuste

« Un mensonge en entraîne un autre » (Térence in Andria, IIème s. avant J.C.). « Avec un mensonge on va loin mais sans espoir de retour » (proverbe yiddish). « Le retard à se venger rend le coup plus cruel » (John Ford 1633). Si l’attitude du pouvoir iranien à l’égard des opposants à la politique du premier ministre Mahmoud Ahmadinejad, est considérée par la communauté internationale comme inacceptable, injuste et arbitraire, l’attitude du pouvoir politico-militaire israélien est vue comme insoutenable et illégale (!). Le siège de Gazza la meurtrie depuis un an, et la révolte actuelle des opposants iraniens, aiguisent notre mémoire d’hommes libres, commémorant ces temps-ci le vingtième anniversaire de l’insurrection des opposants chinois à Tiananmen, et nous incitent à en tirer les conclusions.

 Du déjà vu et lu

En bon observateur, le président américain Barak Obama, a dénoncé la répression « violente et injuste » de citoyens iraniens qu’il a qualifiés d’ »innocents ». Il a aussi incité les autorités iraniennes à libérer « illico » les manifestants « injustement emprisonnées ». M. David Miliband, le ministre britannique des Affaires étrangères voit un « manque de retenue » des forces de l’ordre iraniennes et un « grand courage » chez les manifestants. La chancelière allemande Mme Angela Merkel « condamne les récents affrontements violents en Iran, au cours desquels l’intervention inacceptable des forces de sécurité a coûté la vie à plusieurs personnes » et assure les familles des victimes de sa « compassion ». Le porte-parole du ministère des affaires étrangères français a réitéré « sa grande anxiété… et sa condamnation des arrestations arbitraires et des violences commises contre de simples manifestants », en ajoutant que « l’aggravation de la répression ne mène nulle part ». Le voisin russe est inquiet. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, il exhorte les autorités iraniennes à faire « preuve de retenue… pour éviter une poursuite de l’escalade dans la confrontation intérieure ».

Comme d’habitude

Toutes ces déclarations habituelles et autres prises de position, vont suffire à la presse occidentale pour annoncer que « la communauté internationale a vivement réagi à la répression des manifestations » qui se sont déroulées dimanche dernier à Téhéran et, pour dénoncer « la violence brutale et inacceptable » des autorités iraniennes. Mais pour ce qui se passe à Gazza qui commémore cette semaine le souvenir de la plus absurde, la plus inhumaine des guerres et autres répressions israéliennes contre les Palestiniens depuis 1919, la communauté internationale parait toujours hésitante, voire incapable une fois de plus de trancher entre le vrai et le faux .

Soutenir l’insoutenable

Le chef de l’Exécutif israélien Benyamin Netanyahu s’est rendu récemment au Caire pour discuter avec son meilleur « partenaire » le président Egyptien Hosni Moubarak, de la paix américano-israélienne qui consiste à renvoyer aux calendes grecques, tout espoir de voir naître l’Etat Palestinien dans un avenir proche. En même temps, le « président » de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est allé chercher une quelconque consolation en Arabie Saoudite, auprès du plus ancien allié des Etats-Unis d’Amérique, sachant que la ténacité du roi Fayçal d’Arabie lui a jadis coûté la vie. Et ce, parce qu’il souhaitait, tout simplement, pouvoir visiter librement Jérusalem-est, et prier à la Mosquée Al-Aqsa. (1.1.2010)

Quand la boucle est bouclée…

«Du dire au faire la distance est grande», selon Cervantès. «C’est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble», selon Montaigne

Aménager le terrain

Il n’est pas nécessaire d’être un grand stratège pour constater que la boucle est bouclée autour de ce Grand Moyen Orient, de l’Egypte à  l’Afghanistan, et de la Turquie au Yémen. Or, il a fallu pour cela, trois décennies et plus précisément, depuis la visite surprenante du président égyptien Anouar Sadate en Israël, et la sortie de ce grand pays du giron arabe. Il a fallu aussi plusieurs guerres inutiles contre ses voisins et un blocus international, pour voir l’Iraq en proie facile à une expédition militaire mondiale impensable et qui s’est terminée par une occupation américaine se trouvant en harmonie avec la présence militaire effective de plusieurs armées occidentales un peu partout dans les états du Golf. Par contre, il va falloir peut-être de longues années, pour comprendre cette corrélation entre Al-Qaïda, les Talibans, et les services secrets américains. Seule la Turquie est en passe de devenir le leader régional chargé à la fois, par l’administration américaine et les gouvernements des états membres de l’OTAN, pour mettre de l’ordre dans les relations interrégionales au sein des états de ce grand moyen orient… éponger, ou bien geler les conflits d’intérêts qui les divisent depuis leur constitution. Ce qui explique les «courageuses initiatives» prises par le roi Abdallah d’Arabie Saoudite à l’encontre de la Syrie et de l’Iran, et leurs partenaires au Liban et en Palestine, sans pour autant heurter l’action menée par l’administration du président égyptien Hosni Moubarak.

 …Avant de passer aux actes

En effet l’administration Américaine s’apprête, semble t-il, à donner une suite aux discours du président Barak Obama, et passer aux actes. Selon le quotidien israélien Maariv, Washington aurait un plan de paix pour régler le conflit israélo-palestinien: l’acceptation par les deux parties du principe d’échanges territoriaux et du transfert de populations, avant de tracer les frontières d’un Etat palestinien qui serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base de la ligne d’armistice en vigueur entre 1949 et 1967. Une fois ce dossier bouclé, les négociations approcheraient les autres questions liées au statut final de Jérusalem et le sort des réfugiés de la guerre de 1948.

L’enfant gâté

Les Israéliens, semble t-il, n’ont pas cessé de traiter les palestiniens selon la devise de Caligula : «Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent». Cependant tous les dirigeants arabes, notamment les chefs palestiniens, ont saisi, discrètement ou ouvertement, toutes les occasions possibles et imaginaires, pour manifester depuis 1974, leurs bonnes intentions de conclure une paix juste, globale et durable avec les dirigeants de l’état d’Israël qui ont plutôt préféré se débiner, préférant maintenir leur peuple dans une peur perpétuelle, une angoisse viscérale jusqu’à se lasser d’une «paix qui ne viendra jamais». «Israel se comporte comme un enfant gâté», selon la récente déclaration du prince des relations internationales Saoud el-Fayçal qui rappelle à la mémoire les positions prises par le président General Charles de Gaule en 1967. Une fois de plus, l’administration Américaine est amenée à trancher, si elle tient à préserver ses acquis dans la région, et à protéger ses fidèles alliés, apparemment affaiblis par toutes ses promesses sans lendemain. Or les temps pressent, et les Israéliens ne vont pas tarder à découvrir enfin, que les puissances occidentales «abusent» d’eux depuis un siècle, pour défendre et maintenir avant tout leurs propres intérêts dans cette région du monde. Ont-ils oublié qu’«Il y a un temps pour la guerre, et un temps pour la paix». (L’Ecclésiaste, III, 8)  (8.1.2010)