Quand la boucle est bouclée…

«Du dire au faire la distance est grande», selon Cervantès. «C’est une belle harmonie quand le faire et le dire vont ensemble», selon Montaigne

Aménager le terrain

Il n’est pas nécessaire d’être un grand stratège pour constater que la boucle est bouclée autour de ce Grand Moyen Orient, de l’Egypte à  l’Afghanistan, et de la Turquie au Yémen. Or, il a fallu pour cela, trois décennies et plus précisément, depuis la visite surprenante du président égyptien Anouar Sadate en Israël, et la sortie de ce grand pays du giron arabe. Il a fallu aussi plusieurs guerres inutiles contre ses voisins et un blocus international, pour voir l’Iraq en proie facile à une expédition militaire mondiale impensable et qui s’est terminée par une occupation américaine se trouvant en harmonie avec la présence militaire effective de plusieurs armées occidentales un peu partout dans les états du Golf. Par contre, il va falloir peut-être de longues années, pour comprendre cette corrélation entre Al-Qaïda, les Talibans, et les services secrets américains. Seule la Turquie est en passe de devenir le leader régional chargé à la fois, par l’administration américaine et les gouvernements des états membres de l’OTAN, pour mettre de l’ordre dans les relations interrégionales au sein des états de ce grand moyen orient… éponger, ou bien geler les conflits d’intérêts qui les divisent depuis leur constitution. Ce qui explique les «courageuses initiatives» prises par le roi Abdallah d’Arabie Saoudite à l’encontre de la Syrie et de l’Iran, et leurs partenaires au Liban et en Palestine, sans pour autant heurter l’action menée par l’administration du président égyptien Hosni Moubarak.

 …Avant de passer aux actes

En effet l’administration Américaine s’apprête, semble t-il, à donner une suite aux discours du président Barak Obama, et passer aux actes. Selon le quotidien israélien Maariv, Washington aurait un plan de paix pour régler le conflit israélo-palestinien: l’acceptation par les deux parties du principe d’échanges territoriaux et du transfert de populations, avant de tracer les frontières d’un Etat palestinien qui serait établi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base de la ligne d’armistice en vigueur entre 1949 et 1967. Une fois ce dossier bouclé, les négociations approcheraient les autres questions liées au statut final de Jérusalem et le sort des réfugiés de la guerre de 1948.

L’enfant gâté

Les Israéliens, semble t-il, n’ont pas cessé de traiter les palestiniens selon la devise de Caligula : «Qu’ils me haïssent, pourvu qu’ils me craignent». Cependant tous les dirigeants arabes, notamment les chefs palestiniens, ont saisi, discrètement ou ouvertement, toutes les occasions possibles et imaginaires, pour manifester depuis 1974, leurs bonnes intentions de conclure une paix juste, globale et durable avec les dirigeants de l’état d’Israël qui ont plutôt préféré se débiner, préférant maintenir leur peuple dans une peur perpétuelle, une angoisse viscérale jusqu’à se lasser d’une «paix qui ne viendra jamais». «Israel se comporte comme un enfant gâté», selon la récente déclaration du prince des relations internationales Saoud el-Fayçal qui rappelle à la mémoire les positions prises par le président General Charles de Gaule en 1967. Une fois de plus, l’administration Américaine est amenée à trancher, si elle tient à préserver ses acquis dans la région, et à protéger ses fidèles alliés, apparemment affaiblis par toutes ses promesses sans lendemain. Or les temps pressent, et les Israéliens ne vont pas tarder à découvrir enfin, que les puissances occidentales «abusent» d’eux depuis un siècle, pour défendre et maintenir avant tout leurs propres intérêts dans cette région du monde. Ont-ils oublié qu’«Il y a un temps pour la guerre, et un temps pour la paix». (L’Ecclésiaste, III, 8)  (8.1.2010)

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