« La plupart d’entre nous estiment que la menace principale vient des réseaux transnationaux et non étatiques…Notre pire cauchemar est qu’une de ces organisations terroristes mette la main sur une arme de destruction massive ». (Mme Hilary Clinton)
Pendant que le débat sur la sortie de la crise économique et financière aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, prend de l’ampleur, les ténors de la politique étrangère des puissances occidentales montent au créneau, pointant avec leur index l’Iran nucléaire, les guerriers talibans, l’énigmatique Al-Qaeda, les palestiniens de Hamas et les résistants libanais du Hizbollah, considérés en somme comme les plus durs opposants au « plan de paix américain ». Ils estiment que la Chine, la Russie et d’autres pays émergents comme le Brésil, empêchent le Conseil de Sécurité de l’ONU d’adopter des résolutions « impérieuses » à l’encontre de l’Iran.
Le plan Obama
Depuis les visites du président américain en Turquie, en Egypte, et en Arabie Saoudite, l’administration Obama a apparemment chargé le gouvernement turc de mener à terme les tractations préliminaires auprès des gouvernements syrien, israélien et iranien en vue de les convaincre de diminuer leur pressions sur la scène internationale et d’assouplir leurs positions respectives. Mais cela n’a pas dû plaire aux dirigeants français et égyptiens qui ont pris l’initiative de proposer leur médiation du moins auprès des israéliens et des palestiniens, et pourquoi pas auprès des syriens qui ont préféré saisir plutôt la main sincèrement tendue du roi Abdallah Bin Abdelaziz, fuyant à terme l’imbroglio israélo-américain.
Amadouer la Russie
« Nous avons des intérêts semblables à ceux de la Russie dans plusieurs domaines (…) D’où notre désir de poursuivre ensemble la défense antimissile », selon Philip Gordon, le secrétaire d’Etat adjoint américain pour les Affaires européennes, qui ajoute : « Il faut dépasser l’idée que si c’est bon pour l’OTAN ou les Etats-Unis, c’est mauvais pour la Russie. » Pour sa part, le président roumain M. Basescu a déclaré que les américains lui ont souligné que le projet n’était « pas dirigé contre la Russie (!). Il s’agit d’une question très sérieuse que nous soulèverons lors de nos contacts avec nos partenaires américains et européens », selon le ministère des Affaires étrangères, en indiquant qu’il vise à protéger les troupes américaines déployées dans la région et les pays de l’OTAN contre « les menaces actuelles et émergentes de missiles balistiques en provenance de l’Iran ». L’annonce par le New York Times d’un déploiement par Washington de navires spécialisés au large des côtes iraniennes ainsi que des intercepteurs de missiles dans les Etats et Emirats arabes, n’est-il pas un autre camouflet, perçu par les stratèges et autres observateurs comme une déclaration de guerre ?
Le respect mutuel
Combien de temps, combien de milliers de morts et combien de milliards d’Euro gaspillés faut-il pour que les dirigeants américains et européens comprennent que le dialogue dans le « respect mutuel » est la voie la plus sûre pour déballer tous les conflits, réduire le fossé d’incompréhension et de suspicion qui ne cesse de se creuser entre le monde occidental et le monde musulman, et parvenir à une paix juste et durable tant souhaitée depuis des décennies par les peuples de ce grand Moyen Orient ? N’est-il pas ridicule de compter sur les armées pour combattre le fanatisme religieux, ou bien combattre le fanatisme par un autre fanatisme ? N’est-il pas étonnant de voir le débat public porté d’avantage sur la manière de conduire toute ces guerres que sur leur raison d’être ? Quoi que l’on fasse, et malgré toutes « les bonnes intentions », une armée étrangère est vue, tôt ou tard, comme une armée « d’infidèles », une armée d’occupation. Enfin, pourquoi tout ce tintamarre au pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, quand on peut lire dans une étude récente, qu’en France seulement deux milles femmes et fillettes musulmanes sur environ deux millions, portent le hijab ou le burqa ? « Les bêtes sont au bon Dieu. Mais la bêtise est à l’homme » (Victor Hugo dans Les Contemplations-1836). (12.2.2010)