L’objet de la guerre c’est la paix… selon Aristote. On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut… selon Machiavel dans son Prince en 1514. Quand la paix est faite, il faut la maintenir par l’intérêt… selon Cromwell dans son discours au Parlement le 3 septembre 1654. La paix rend les peuples plus heureux, et les hommes plus faibles… selon Vauvenargues (1746).
Une première
Le comité norvégien a cru bien faire en couronnant Barack Obama, moins d’un an après son élection et avant de le voir réaliser un quelconque résultat tangible. Il voulait peut être l’encourager et lui apporter un grand soutien moral dont il a sûrement besoin pour maintenir ses bonnes intentions et assumer ses engagements pris sans cesse depuis son investiture à la Maison Blanche. Beaucoup d’observateurs le comparent à ses prédécesseurs tels le président Theodore Roosevelt en 1906, le président Thomas Woodrow Wilson en 1919, Martin Luther King le militant pour les droits civiques en1964, Henry Kissinger le diplomate et homme d’Etat en 1973, l’ex-président Jimmy Carter en 2002, l’ex-vice-président Al Gore en 2007. Il me semble que l’ancien étudiant à Harvard a dépouillé le parcours politique de tous ces gens-là et a approfondi leurs discours, y compris ceux du président Abraham Lincoln.
Les critiques
L’attribution du prix a divisé la classe politique. Les républicains ont rappelé que Barack Obama n’avait encore rien accompli et ne méritait pas de récompense. Ils ont trouvé le moment opportun pour critiquer le prix et tout autant le comité. Jamais Ronald Reagan n’a reçu le prix Nobel, « pourtant il est l’homme qui a mis fin à la guerre froide »… ! « Si les Européens voulaient faire quelque chose, pourquoi ne pas envoyer leurs troupes en Afghanistan ? » selon Aaron David Miller, un spécialiste du Proche-Orient. Par contre, son ancien rival, John McCain a rappelé que tous les Américains devaient être « fiers » d’un tel honneur.
Les compliments
Zbigniew Brezinski, l’ancien conseiller diplomatique de l’ex-président Jimmy Carter, pense que Barak Obama a, en quelques mois, « redéfini les relations de l’Amérique avec le reste du monde », et a « nettement amélioré son image » auprès de l’opinion publique internationale. Il a aussi estimé que le Prix Nobel donnait à sa politique, une « légitimité internationale », et serait, notamment utile dans ses tractations avec l’Iran et les négociations que mène son envoyé spécial au Proche Orient, George Mitchell, sur la question palestinienne.
Un aveu sincère
« Je sais qu’au cours de l’histoire, le prix Nobel de la paix n’a pas seulement été utilisé pour honorer des succès spécifiques; il l’a aussi été comme moyen de donner de l’élan à un ensemble de causes. C’est pourquoi j’accepterai cette récompense comme un appel à l’action, un appel lancé à tous les pays pour qu’ils se dressent face aux défis communs du XXIe siècle… Ce prix ne récompense pas seulement les efforts de mon administration, mais aussi les efforts méritants de beaucoup de gens courageux dans le monde entier. » (Barak Obama le 10 octobre 2009). (16.10.2009)