A l’origine, l’antisémitisme est un sentiment antireligieux apparu au moyen âge dans une Europe profondément chrétienne et perdura jusqu’à l’avènement de la révolution française à la fin du XVIIIème siècle et l’installation de la société civile et laïque fondée sur les principes de la liberté, l’égalité et la fraternité… autrement dit, la liberté des croyances philosophiques et religieuses, l’égalité des citoyens devant les lois de la République et la fraternité entre les membres d’une société civile fondée sur le respect des institutions et des pratiques religieuses. Mais cet antisémitisme européen conçu au départ comme étant un sentiment anti-juif s’est transformé depuis la création de la société civile, libre, égalitaire et fraternelle, pour devenir un sentiment anti-racial ayant un penchant antinational, puisque les juifs du monde se déclarent comme étant le «peuple élu de Dieu». Ainsi le juif européen profita de la tolérance et de la liberté de croyances établies dans la majorité des états européens sans pour autant adhérer véritablement à cette nouvelle société civile et égalitaire, et continua de cultiver et crier tout haut ses convictions de «peuple élu et supérieur».
* Faut-il demander aux historiens si les juifs du monde constituent scientifiquement «un peuple» sur la seule base de leur appartenance à une foi religieuse ? Tout comme les chrétiens, les musulmans, les hindous ou les bouddhistes et autres communautés religieuses, constituent-ils des peuples selon le lexique des sciences juridiques et sociales ? Que signifie-t-il être sémite ? Qui peut attester que les juifs européens sont sémites ? Quel tollé… Et les arabes sont-ils tous d’origine sémite ? Cela m’est égal.
* C’est pour cela des juifs européens ont pris à la fin du XIXème siècle l’initiative de créer le mouvement sioniste mondiale en vue de fonder un état en l’occurrence Israël selon les nouveaux termes du droit international (une terre, une population et un consensus national), et voir ainsi naitre l’identité israélienne supposée l’emporter sur les autres étiquettes telles que juifs, israélites ou hébreux.. Il faut tout de même admettre que les chefs d’états de l’Europe dite colonialiste trouvaient depuis le début du XXème siècle dans le projet sioniste de colonisation de la Palestine l’occasion à ne pas manquer pour réaliser deux objectifs:
-Prolonger le plus longtemps possible leur occupation effective de la plus importante région du monde de tous les points de vue.
-Trouver aussi une solution plus ou moins définitive à la «question juive» qui hantait les esprits depuis le moyen âge avec les tribunaux de l’inquisition de l’Eglise catholique et jusqu’aux persécutions de parti national socialiste au pouvoir en Allemagne pendant la deuxième guerre mondiale, et ce, en accordant aux chefs du mouvement sioniste le droit d’occuper par tous les moyens la terre de Palestine pour y établir tous les juifs européens fuyant leurs pays d’origine et acceptant de devenir citoyens d’Israël. Cent ans après, et malgré toutes ces guerres qui ont opposé les juifs d’Israël aux palestiniens et autres voisins arabes, nous constatons que la peur des européens est toujours incrustée dans la mémoire des juifs de la diaspora et s’avère nettement supérieure à la peur que les israéliens portent dans leur âme vis-à-vis des palestiniens et autres peuples arabes et musulmans. Et pourquoi me diriez-vous ? C’est parce que le fond du problème est resté intact et n’a toujours pas été résolu. Or la mémoire des peuples d’Europe chrétiens catholiques, protestants et Orthodoxes, n’ont pas eu le temps ni l’occasion d’oublier que le juif ou l’israélite européen, sépharade ou ashkénazi, considère viscéralement que Jésus de Nazareth n’est pas le christ sauveur et que sa mère la sainte vierge Marie n’a jamais été vierge. En effet l’animateur de la télévision israélienne Leor Shlein n’a rien inventé ni innové dans ce domaine. Car sur le ton de la plaisanterie, il a démasqué le visage de tout un peuple qui cherche depuis un siècle et par tous les moyens à cohabiter avec les autres. Or personne ne nie l’existence de l’holocauste. Seulement quelques courageux historiens osent contester le nombre de six millions de juifs européens, victimes de la répression atroce du nazisme européen car il n’était pas exclusivement allemand.
* Enfin combien faut-il de temps encore à ces pauvres sionistes pour comprendre que la civilisation arabo-musulmane est la seule conçue pour les accueillir paisiblement, et qu’il faut cesser d’être les mercenaires des puissances de ce monde ? Et pourquoi fait-on la guerre quand il est possible de vivre en paix ? Je voudrais tout de même saluer ici la mémoire de Léon Poliakov historien émérite de l’antisémitisme et d’Emile Témime mon ancien professeur d’histoire politique contemporaine. (14.3.2009)