L’optimisme vient de Dieu, le pessimisme est né dans le cerveau de l’homme (proverbe soufi). Quand vous devenez pessimiste, regardez une rose (Albert Samain, 1859-1900). L’optimiste est aussi celui qui croit que le mariage est moins onéreux que les fiançailles. Etre optimiste c’est continuer à espérer et à persévérer.
La médaille et son revers.
La médaille c’est Saad Rafiq Hariri, le jeune homme bien éduqué, bien instruit, chargé de former un gouvernement d’entente nationale, dans un pays piégé par ses propres leaders politiques qui prétendent lutter pour sa liberté, sa souveraineté et son indépendance, depuis au moins 1920. Va-t-il réussir dans sa mission et marquer son temps, ou bien va-t-il céder aux pressions des faux prétendants et autres quémandeurs qui l’entourent ?
Cheikh Saad est appelé tôt ou tard à trancher avec les pratiques du passé à la fois proche et lointain. Or, aujourd’hui le Liban a effectivement retrouvé sa liberté, il a reconquis sa souveraineté et jouit d’une certaine indépendance, après trente cinq ans de lutte interne. Ce sont des acquis qui demandent à être confortés à un moment où l’Etat d’Israël sort toutes ses griffes et joue ses dernières cartes dans un monde qui bouge et transgresse.
Un gouvernement efficace
Il est temps pour les libanais de tracer leur propre chemin et de bâtir leur propre édifice, après toutes ces décennies de souffrances et de sacrifices. Pour cela je propose la formation d’un gouvernement restreint de dix huit ministres représentant toutes les factions politiques du pays. Ce nouveau gouvernement est appelé à adopter un plan de redressement économique globale pour une durée minimum de deux ans, comprenant d’une part la réalisation d’un bon nombre de reformes indispensables et d’autre part la renégociation de la dette publique et l’établissement d’un nouveau plan de remboursement projeté sur le long terme.
…Et une Assemblée constituante
Entre temps, c’est-à-dire pendant au moins ces deux années, le parlement est emmené à se transformer en Assemblée Constituante pour réviser sereinement et objectivement, un par un, tous les actes et les points qui ont constitué des sujets de discorde et de mésentente entre les libanais depuis 1926 et jusqu’aux accords de Taef, en passant par le fameux Pacte national de 1943, et supprimer de tous les éléments qui suscitent la suspicion ou l’incertitude.
Le rôle des medias
Pour pouvoir mener à terme ce formidable projet les medias national, régional et international, sont appelés à soutenir ouvertement et inlassablement, le gouvernement et le parlement dans leurs missions respectives. Autrement dit, ils doivent se métamorphoser, sortir des sentiers battus et partir à la recherche d’une objectivité tant bafouée durant toutes ces dernières décennies. Les gens de la presse, en particulier ceux de l’audio-visuel, doivent retrouver leur véritable mission qui consiste à innover, en défendant les objectifs du nouveau consensus national tant attendu et souhaité par les libanais de tout bord. C’est peut être l’occasion à ne pas manquer pour changer de langue et de langage, remettre en cause tous les préjugés lancés à tort et à travers, et œuvrer pour une réconciliation à la fois, populaire et nationale que les libanais désirent du fond de leur âme. Nourrir les hommes sans les aimer, c’est les traiter comme du bétail vil; les aimer sans les respecter, c’est les considérer comme des animaux favoris (Mencius IVème s. av. J.-C.) (10.7.2009)