« Un mensonge en entraîne un autre » (Térence in Andria, IIème s. avant J.C.). « Avec un mensonge on va loin mais sans espoir de retour » (proverbe yiddish). « Le retard à se venger rend le coup plus cruel » (John Ford 1633). Si l’attitude du pouvoir iranien à l’égard des opposants à la politique du premier ministre Mahmoud Ahmadinejad, est considérée par la communauté internationale comme inacceptable, injuste et arbitraire, l’attitude du pouvoir politico-militaire israélien est vue comme insoutenable et illégale (!). Le siège de Gazza la meurtrie depuis un an, et la révolte actuelle des opposants iraniens, aiguisent notre mémoire d’hommes libres, commémorant ces temps-ci le vingtième anniversaire de l’insurrection des opposants chinois à Tiananmen, et nous incitent à en tirer les conclusions.
Du déjà vu et lu
En bon observateur, le président américain Barak Obama, a dénoncé la répression « violente et injuste » de citoyens iraniens qu’il a qualifiés d’ »innocents ». Il a aussi incité les autorités iraniennes à libérer « illico » les manifestants « injustement emprisonnées ». M. David Miliband, le ministre britannique des Affaires étrangères voit un « manque de retenue » des forces de l’ordre iraniennes et un « grand courage » chez les manifestants. La chancelière allemande Mme Angela Merkel « condamne les récents affrontements violents en Iran, au cours desquels l’intervention inacceptable des forces de sécurité a coûté la vie à plusieurs personnes » et assure les familles des victimes de sa « compassion ». Le porte-parole du ministère des affaires étrangères français a réitéré « sa grande anxiété… et sa condamnation des arrestations arbitraires et des violences commises contre de simples manifestants », en ajoutant que « l’aggravation de la répression ne mène nulle part ». Le voisin russe est inquiet. Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, il exhorte les autorités iraniennes à faire « preuve de retenue… pour éviter une poursuite de l’escalade dans la confrontation intérieure ».
Comme d’habitude
Toutes ces déclarations habituelles et autres prises de position, vont suffire à la presse occidentale pour annoncer que « la communauté internationale a vivement réagi à la répression des manifestations » qui se sont déroulées dimanche dernier à Téhéran et, pour dénoncer « la violence brutale et inacceptable » des autorités iraniennes. Mais pour ce qui se passe à Gazza qui commémore cette semaine le souvenir de la plus absurde, la plus inhumaine des guerres et autres répressions israéliennes contre les Palestiniens depuis 1919, la communauté internationale parait toujours hésitante, voire incapable une fois de plus de trancher entre le vrai et le faux .
Soutenir l’insoutenable
Le chef de l’Exécutif israélien Benyamin Netanyahu s’est rendu récemment au Caire pour discuter avec son meilleur « partenaire » le président Egyptien Hosni Moubarak, de la paix américano-israélienne qui consiste à renvoyer aux calendes grecques, tout espoir de voir naître l’Etat Palestinien dans un avenir proche. En même temps, le « président » de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est allé chercher une quelconque consolation en Arabie Saoudite, auprès du plus ancien allié des Etats-Unis d’Amérique, sachant que la ténacité du roi Fayçal d’Arabie lui a jadis coûté la vie. Et ce, parce qu’il souhaitait, tout simplement, pouvoir visiter librement Jérusalem-est, et prier à la Mosquée Al-Aqsa. (1.1.2010)