Souheil* est une étoile filante qui a choisi tôt de remonter le temps à la recherche d’une forme de joie, fruit de nos six sens. Enfanté au pied d’un minaret (Mine yara) il a écouté et examiné presque tous les discours des ancêtres, précurseurs et autres annonciateurs. Il a fait le grand choix quand il s’est envolé un jour vers les plaines de la Russie. Depuis ce jour-là il assume brillamment son destin.
Il s’est promené longtemps, le long de ses fleuves sans confondre la Volga avec la Polka ou bien la vodka. Il a pris tout son temps à fixer les visages et pénétrer l’âme d’un peuple riche, vigoureux et attachant. Il a goûté au spirituel, savouré le profane, apprécié le temporel, et œuvré pour une humanité sans frontières. Souheil pense que la philosophie a enfanté toutes les sciences et engendré toutes les civilisations. En effet penser c’est philosopher. Philosopher c’est rêver. Rêver c’est imaginer un monde nouveau, un monde meilleur. Philosopher c’est aussi dialoguer. Dialoguer c’est retrouver l’âme sœur sinon réduire toutes les différences avec les autres, et vivre en paix. Croire en un seul Dieu tout puissant et miséricordieux, nous oblige à partir inlassablement à la recherche du vrai, du juste, du beau et du bon. Seuls les fainéants, les traînards et les démissionnaires abdiquent et renoncent.
* Souheil Farah, chercheur, professeur de philosophie à UL (1.7. 2009)