Mieux vaut un morceau de pain avec la paix qu’une maison pleine de viande avec la discorde. (Livre des Proverbes IVème s. avant J.Ch.) Le courage fait les vainqueurs; la concorde, les invincibles. (C. Delavigne 1822). Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les suivre (Montesquieu). Contenter le peuple et ne pas désespérer les grands, voila la maxime de ceux qui savent gouverner (Machiavel). J’offre de bon cœur cette bonne parole à tous qui se démènent actuellement pour aider notre jeune premier ministre Sa’dedine Rafiq Al-Hariri chargé de former le nouveau gouvernent attendu par le monde entier, sachant qu’au Liban les lettres comptent plus que les chiffres.
Quelle ressemblance ?
Ceux qui possèdent encore une bonne mémoire ont dû remarquer la forte ressemblance entre le père Hariri à ses débuts il ya seize ans et aujourd’hui son fils Saad. Notre jeune député de Beyrouth et premier leader de la nouvelle majorité parlementaire, chargé de former et présider le nouveau conseil des ministres reprend enfin à son compte presque tout le lexique politique de son feu père. Quand à la posture physique, c’est bien le fils bien-aimé du feu Rafiq Al-Hariri. Or il faut avouer franchement que le jeune Saad ne ressemblait pas beaucoup à son père durant ces quatre années passées, sûrement à cause de toutes les contraintes et contrariétés auxquelles il était soumis.
La concorde rêvée
Une fois de plus la bonne entente syro-saoudienne est là pour affiner les rapports entre les factions rivales, établir une nouvelle donne politique et rassurer presque tout le monde. Jouira-t-il de cette marge de manœuvre qui va lui permettre de bâtir son propre édifice et marquer son temps… sachant que le panorama politique libanais a beaucoup changé ? Or le Gl. Michel Sleimane ne possède aucun point commun avec l’avocat Elias Hraoui, Sleimane Frangiyé a progressé profusément, le Gl. Michel Aoun est aujourd’hui un grand monsieur, un leader national incontesté.
Joumblatt le meneur
Le leader socialo-druze Walid Joumblatt est, une fois de plus, la vedette incontestable de tous les temps. Son discours et ses douze députés s’accordent pour lui redonner le rôle qui lui revient habituellement. La franchise de Walid bey rejoint le franc-parler du député maronite de Zgharta Sleimane bey Frangiyé, pour entraîner toute la classe libanaise dans le girond traditionnel et sauver la face des autres leaders politiques partis à la recherche d’une sortie de secours.
Composer avec les alliés
Il me semble que les alliés du cheikh Saad, n’ont plus de secrets à protéger, puisque le leader du Courant du Futur a eu tout le temps nécessaire pour les sonder durant ces dernières années. D’ailleurs la plupart lui doit sincèrement, avouons-le, leur récente victoire aux dernières élections législatives. Va-t-il pouvoir calmer leur audace, réduire leurs craintes et amoindrir leurs prétentions ?
La main tendue
Je suis sûr que le président de la république Michel Sleimane et le président du parlement Nabih Berri, sont disposés à adopter politiquement leur jeune partenaire et à l’aider pour assumer au mieux son rôle de président du conseil des ministres, sans oublier l’appui que comptent lui accorder éventuellement Sayyed Hassan, Walid bey, Michel Aoun et Sleimane bey ? Qui dit mieux !
L’attente des Libanais
Comme il y a seize ans, les Libanais attendent aujourd’hui presque tout de la nomination du jeune président du conseil des ministres Saad Al-Hariri. Tout simplement parce qu’ils pensent que leur Liban a été replacé, pendant ces quatre dernières années, sur la case départ, quand son feu père a présidé pour la première fois le conseil des ministre, autrement dit quand tout était à refaire… surtout pour ce qui est de la paix civile et sa sœur jumelle l’entente politique nationale. (Albalad du 3/7/2009)