Une fois de plus, nous assistons à un « exploit » qui consiste à convaincre les masses populaires que leur participation à la commémoration du 14 février, est cruciale pour appuyer le Tribunal International et décisive pour s’assurer une majorité parlementaire aux prochaines élections prévues pour le 7 juin prochain. En tant que citoyen libanais, je m’attendais à voir les organisateurs éviter intelligemment de faire la jonction entre les trois événements. Malheureusement ils n’ont fait que répéter le même scenario des années passées: une exaltation excessive menée tambour battant par les medias avec pour seul objectif, tenir la preuve qu’ils sont encore capables de rassembler et mobiliser les foules. Je pense qu’il était temps d’associer tout le peuple libanais à la cérémonie du souvenir tragique de l’ex-président du conseil des ministres Rafic Hariri, qui a marqué pour toujours l’histoire du Liban. N’était-il pas préférable de voir les hauts dignitaires et hommes d’état libanais et étrangers actuels et anciens, assistés à ce troisième anniversaire devant un «oratoire» éloquent et remémorant décemment son souvenir ? Faut-il attendre encore longtemps avant de voir transformer cette date en une réelle journée d’union nationale et d’entente populair, et ce, pour le bon souvenir du martyr et le bien être de tout un peuple ? Mais où sont-ils passés tous ces milliers d’universitaires et ces centaines d’établissements et associations qui ont bénéficié de ses aides financières, et qui pouvaient venir défiler dignement place des martyrs samedi dernier devant les grands de ce monde?
Plus d’humanisme et moins de politique
Je pense qu’il est urgent de sauver le souvenir de cet homme, de l’ambiguïté qui l’entoure, d’une manière ou d’une autre, depuis son assassinat. Il mérite tout de même mieux que cela: plus d’humanisme et moins de politique. Personnellement je me suis contenté d’écouter l’appel de la veuve, les chants allégoriques des jeunes de la chorale alfayha’ de Tripoli et partiellement le discours du cheikh Saad. Enfin qu’allons-nous voir et entendre de plus le 14 mars prochain ? Il me semble qu’il est temps pour le brave héritier de retrouver le droit chemin tracé par son père et reprendre à son compte les termes du discours prononcé par sa tante Bahiya le 14 mars 2005, s’il tient sincèrement et effectivement à préserver l’héritage familial et assurer son propre avenir politique. Et le citoyen libanais, surtout parmi les jeunes, se demande si le fils Saad possédait cette volonté à associer et cette détermination à rassembler que son père affichait solennellement et pratiquait effectivement depuis son apparition sur la scène politique libanaise et jusqu’à sa tragique disparition. Je pense enfin qu’il est bon de rappeler que la politique menée par l’ex- président américain Georges w. Bush pendant ces huit années passées nous apprend implicitement que les grands de ce monde sont sûrement perdants quand ils choisissent de travailler avec des partenaires faibles et médiocres, et sont certainement gagnants quand ils tendent la main à des partenaires vigoureux et puissants. A bon entendeur salut..! (20.2.2009)