Les menaces israéliennes quotidiennes devraient nous pousser à resserrer les rangs et à accélérer le processus de formation du gouvernement d’union nationale (le président de la République Michel Sleimane). Autrement dit : Il est trop tard de délibérer quand l’ennemi est aux portes (Virgile in Enéide). Dans l’attente de voir un courageux politicien libanais, tel Walid Joumblatt, nous expliquer pourquoi les libanais doivent-ils consulter au moins cinq gouvernements régionaux et cinq autres lointains, pour parvenir à former un nouveau gouvernement national au Liban, il me semble que la formation de ce gouvernement, très attendu par les libanais, ressemble plutôt à un jeu de quilles.
Tirage au sort
Pour faire plaisir à la majorité des libanais, j’ai trouvé une sortie de secours pour décamper et sortir de l’impasse: soumettre cent vingt députés, sur les cent vingt huit élus dernièrement, à un tirage au sort pour la formation d’un gouvernement de trente ministres. Et pour satisfaire tout le monde, il faut répéter cette opération tous les ans, jusqu’à l’expiration du mandat de l’actuelle assemblée. Ainsi, les cent vingt députés auront leur chance de devenir ministre pendant au moins une année, sachant que les huit autres exclus constituent déjà avec le président de l’Assemblée Me Nabih Berri, le bureau qui va gérer les affaires du parlement, jouissant du temps nécessaire pour légiférer et étudier les projets de lois envoyés par le gouvernement. Ils seront aidés sûrement par les experts et autres spécialistes qui font légion au Liban. De cette façon les députés-ministres auront au moins pendant un an, la possibilité et l’occasion de défendre de près les intérêts de ceux qui les ont élus et assurer en grande partie leur réélection. Ainsi le vote de confiance serait inutile et le discours d’investiture plutôt banal. Une fois de plus, c’est une solution à la libanaise.
Un Remake
C’est un terrible avantage de n’avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser (Rivarol 1753-1801). Le mutisme des uns incite à la suspicion et à la crainte, face à la montée des souffrances de tous les libanais. Il me semble que les meneurs et autres décideurs font tout pour dégouter les libanais de la politique et les pousser à baisser les bras définitivement ou fuir cet imbroglio. Tout indique que nous assistons à un remake. D’une part, et vu l’expansion de ses engagements en Asie, l’Administration américaine semble céder apparemment ou partiellement sur la scène politique libanaise, laissant à la France et à la Syrie, le loisir et le plaisir de jouer le premier rôle. Or, la France ne possède pas les moyens ni la volonté de décider à la place des libanais, et la Syrie s’interdit apparemment depuis 2005 d’intervenir ouvertement, comme par le passé pour imposer une quelconque solution. La France et la Syrie sont peut-être bonnes conseillères, mais cela ne suffit pas pour sortir de l’impasse. En même temps, Benyamin Netanyahu le premier ministre d’Israël lance tout haut, ses menaces contre le Liban, et désavoue farouchement la participation de leaders du Hezbollah au nouveau gouvernement. La situation géopolitique en Iran est alarmante, et incite à plus de crainte et de suspicion. Le conflit israélo-palestinien est à nouveau dans l’impasse, car les américains paraissent reculés comme d’habitude devant les exigences démesurées de l’actuel gouvernement israélien.
Walid Joumblatt
Walid Joumblatt réussira-t-il à secouer le prunier de la classe politique libanaise face à un gouvernement qui se contente de vanter le million de touristes ayant franchi nos frontières durant le seul mois de juillet sachant qu’une vraie paix civile est capable de faire doubler ce chiffres ? Je pense que Walid bey doit passer son temps libre à écouter souvent la célèbre chanson d’Edith Piaf : non rien de rien, non je ne regrette rien, ni le mal qu’on m’a fait, ni le bien. Tout ça m’est bien égal… (14.8.2009)