Tous s’accordent au Liban pour reconnaître que l’Etat Libanais existe bel et bien depuis 1920, et que la République Libanaise est reconnue effectivement depuis 1945 par l’Organisation des Nations Unies et la Ligue des Etats Arabes. Parallèlement, le monde entier, y compris les libanais eux-mêmes, admettent chacun à sa façon, que le libanais ne s’identifie pas en tant que citoyen appartenant à une communauté nationale ; et ce, malgré toutes les souffrances communes qui n’ont épargné personne, du moins depuis 1975 jusqu’à nos jours. Si les vertus vous concèdent des titres, les souffrances vous donnent des droits.
Les symboles
Pourtant, les symboles de l’identité nationale libanaise sont indiscutablement présents. Les Libanais œuvrent depuis soixante six ans, pour une république indivisible démocratique, indépendante et libérale. Ils l’ont doté d’un pouvoir central, et d’un système politique parlementaire assez représentatif. Les services publics, dont la Sécurité sociale, l’Ecole publique et les Hôpitaux publics, bien que branlants, occupent le terrain et remplissent leur rôle contre vent et marais. Les Libanais sont indéniablement attachés à leur montagne, encensent leurs cèdres millénaires, chérissent leur drapeau, tonnent tout haut leur hymne national, parlent remarquablement l’arabe la langue de leurs ancêtres…mais glorifient leurs martyrs selon leur étiquette politique partisane, ou bien leur appartenance confessionnelle et tribale.
Trop beau pour être vrai
Les politologues s’accordent avec les juristes, les économistes et autres sociologues, pour dire que le Liban est un pays pas comme les autres, voire trop beau pour être vrai, et que les Libanais sont uniques. Pourtant les libanais appartiennent comme chez la plupart des peuples du Tiers monde, à des confessions diverses, parlent une deuxième langue étrangère, et sont fanatiques, xénophobes, et chauvins, surtout en temps de crise. Le Liban est convoité depuis toujours, par les puissances régionales et mondiales pour sa situation géographique et climatique, comme le sont les autres pays pour leurs richesses minières.
Un nouveau consensus
En effet, c’est l’ensemble de la classe politique libanaise, dominante depuis 1945 jusqu’à nos jours, qui doit reconnaître ses torts, discrètement ou clairement, et assumer ses responsabilités. Car le peuple libanais est épuisé, voire ruiné, après toutes ces décennies de sacrifices et de souffrances. Les Libanais, disons-le, voudraient maintenant entendre un discours nouveau, assister à un dialogue politique sincère et un débat constitutionnel cohérent, et que cessent toutes ces polémiques dévastatrices. Ils voudraient aussi, voir leurs dirigeants donner le bon exemple, rétablir leur image de marque, renouer avec les bonnes dispositions institutionnelles, et parvenir à générer un nouveau consensus national, avant d’appeler la population « à rejoindre l’Etat ». (27.11.2009)