Quand les temps pressent… !

«Le temps mûrit toutes choses; par temps toutes choses viennent en évidences; le temps est père de vérité», écrit Rabelais en 1546. «Il faut donner du temps au temps», proverbe cité par Cervantès en 1605. «Le temps est un grand maître, il règle bien des choses», nous dit Corneille en 1662. «Le temps guérit les douleurs et les querelles», écrit Pascal dans ses Pensées en 1670. Et les Russes croient que «le temps ne s’incline pas devant nous, mais nous devant le temps».

Les temps qui changent révèlent, couvrent et découvrent toutes choses. Il y a ceux qui saisissent les temps qui changent, et ceux qui trainent le pas, croyant ainsi pouvoir retourner la situation en leur faveur, sinon chercher à captiver l’attention du monde entier. Ceux-là ne se soucient guerre de ce que pensent les autres, tous les autres ! «À se cogner la tête contre les murs, il ne vient que des bosses», écrit G. Musset dans Proverbes de Saintonge en 1897.

Les temps qui pressent

Depuis le lendemain des élections législatives qui nous ont dévoilé tant de vérités, tout bouge au Liban et change dans la bonne direction: une réelle entente entre les présidents de la République, du Parlement et du Conseil des ministres d’une part, conciliation et débats à cœur ouvert entre les dirigeants politiques du pays d’autre part. En même temps, les dirigeants arabes les plus influents ont aussi entamé une série de réconciliations, pour faire face, dit-on, aux bouleversements survenus sur la scène internationale, et assumer enfin leurs parts de responsabilité tant délaissée depuis 1991.

La vérité

Notre jeune président du Conseil des ministres Saad Rafic Hariri a choisi le moment et la manière qui lui conviennent pour se rendre à Damas et rencontrer le jeune président syrien Bachar al-Assad, alors que des chefs politiques libanais persistent dans leurs surenchères. Certes, chacun a le droit de désapprouver cette démarche, pourtant si salutaire pour tous, en particulier pour la majorité des Libanais. Mais Il me semble que Saad Hariri pense avec Samuel Butler (1872), que « La vérité, comme la religion, a deux ennemis, le trop et le trop peu », et croit comme Voltaire (1761), que « La vérité est un fruit qui ne doit être cueilli que s’il est tout à fait mûr ».

(27.12.2009)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *