Puisque le ridicule ne tue pas, et au moment où les libanais sont pris au piège de leur campagne électorale, et pendant que les palestiniens cherchent midi à quatorze heure, et quand les chefs d’états arabes sacrifient tout pour sauver leurs pouvoirs… le monde grogne, bouge et change.
L’ombre d’un juge allemand
Un hebdomadaire allemand, supposé sérieux, et sous couvert d’une prétendue liberté de presse, lance une bombe à fragmentations en vue de provoquer un regain de violence au pays des Cèdres. Heureusement, les Libanais qui sont bien rodés, depuis 1975 à toutes sortes de rumeurs, ont affiché un véritable dédain, surtout quand le leader Walid Joumboulatt est monté au créneau pour calmer quelques esprits encore échauffés et querelleurs.
Une fourberie de plus
Sur nos frontières du sud les citoyens-soldats d’Israël se paient la tronche du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique, comme ils l’ont toujours fait avec tous ses illustres prédécesseurs durant les cinquante années passées. Et leur chef de guerre Benyamin Netanyahou vient de soumettre au président américain une alléchante proposition qui consiste à lâcher 26 colonies sauvages comprenant quelques centaines de colons israéliens, contre un durcissement dans l’attitude des Etats-Unis dans leur dialogue avec les Iraniens. Pourtant l’administration américaine lâche de la laisse dans le golfe arabo-persique, pour traquer les Talibans en Afghanistan et au Pakistan avec le soutien logistique des Iraniens.
Le Camp de la Paix
Les dirigeants des Emirats Arabes Unis ont reçu avec faste le président français Nicolas Sarkozy qui, sur les pas de son prédécesseur Jacques Chirac, s’est rendu sur les rives ouest de ce golfe arabo-persique pour inaugurer le » Camp de la Paix » une base militaire permanente qui va consentir à la France le droit et le devoir de participer à la stabilité d’une région agitée par le spectre nucléaire iranien. Selon le président Nicolas Sarkozy, ce projet « illustre les responsabilités que la France, puissance globale, entend assumer aux cotés de ses partenaires privilégiés dans une région névralgique pour le monde entier. »
Mais qui a sauvé Béchir le soudanais ?
Il semble que le monde entier a vite oublié celui qui, le mois dernier, devait se soumettre irrévocablement à un mandat d’arrêt international. Allons-nous oublier que l’ancien président de notre république libanaise libre et indépendante, a subi durant trois ans le déshonneur de tout un peuple, annonçant sur le passage la chute et la déchéance de toute la classe politique libanaise régnante depuis deux siècles ? Le mois de Mars que vous avez tant humilié, pleure depuis quatre ans et réclame aujourd’hui sa liberté et sa joie d’annoncer tous les ans la résurrection.
Le syndrome Coréen
Après cinquante ans de souffrances et de sacrifices, la Corée du nord est en train de venger le peuple que les grandes puissances ont coupé en deux parties, et justifié son occupation. La Corée est un pays relativement petit qui s’est mis à jouer dans la cour des grands, et elle a gagné son pari. Comme d’habitude, le Japon craintif s’est joint aux puissances occidentales pour sonner le glas. Et comme d’habitude, la Chine s’est montrée complaisante et la Russie a affiché sa placidité. Quand aux Iraniens, satisfaits mais sceptiques, ils regardent le spectacle avec des yeux grands ouverts.
L’initiative de paix des Etats arabes
Entre ceux qui attendent et baignent dans la paresse ou l’indifférence, et ceux qui bougent et luttent pour leur liberté et leur indépendance, les chefs d’états arabes ne savent plus quoi faire de leur fameuse Initiative de paix dans laquelle ils ont cédé le peu qui reste encore de leur dignité. Et Je me demande s’ils ne sont pas en train de regretter d’avoir lancé cette initiative qui porte en quelque sorte les mêmes caractéristiques propres à tous les accords et autres propositions échangées, pour ne pas dire troquées, entre les chefs arabes et les dirigeants du mouvement sioniste depuis les accords Weizman-Fayçal et jusqu’aux derniers traités de paix signés entre Israël et ses voisins, l’Egypte et la Jordanie. Dans une semaine, le président américain Barak Obama est attendu en Egypte et en Arabie Saoudite. Une fois de plus nous allons couper le souffle, nous allons fixer le regard et nous allons tendre les oreilles… pour assister à une magnifique parade et pour écouter des discours remarquablement préparés et rédigés, alors que la pauvreté s’empare des foyers dans une région reconnue pour être la plus riche du monde et où, depuis cent ans passés, les guerres sévissent perpétuellement. (29.5.2009)